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Reste d’un château rasé par les
protestants, en 1628, et d’une vieille tour de moulin commandant autrefois
le cours de l’Ardèche que l’on passait en bateau sur ce point (E. Bertal:
Guide-Annuaire de l’Ardèche, Privas, 1900). Il ne reste en effet que
quelques pans de murs croulés qui font corps avec le rocher sur lequel était
construit Salavas. Château qui fut des plus importants et des mieux
fortifiés, non seulement à cause de la position qu’il occupait sur la rive
droite de la rivière, mais aussi et surtout parce qu’il devait défendre
cette vallée fertile qui conduit, en suivant le cours de l’Ardèche, au cœur
du Vivarais. Entouré d’un bourg qu’il domine, le rocher de Salavas rappelle
celui sur lequel se dresse le donjon de Polignac près le Puy-en-Velay. Nos
pères ne laissaient pas inoccupée une position pareille. Ils savaient, avec
une science remarquable de l’art de la guerre, profiter de tous les
avantages que pouvaient leur offrir les positions naturelles du pays pour la
défense d’un village, d’un défilé, d’une vallée. C’était ici le cas, et les
premiers seigneurs de Salavas furent certainement chargés de bâtir un donjon
sur ce rocher pour arrêter les audacieux qui chercheraient à remonter la
rivière. Ces seigneurs, illustres sans doute, qui posèrent la première
pierre de cette redoute, qui, quoiqu’elle ne fut pas construite d’après les
formules de Vauban, n’en était pas moins savamment aménagée, nous ne les
connaissons pas. Peut-être étaient-ils les ancêtres d’une puissante famille
comme celles des Balazuc ou des La Gorce que nous trouvons possédant Salavas
dès les premiers siècles du moyen-âge. Les La Gorce avaient pris ou donné
leur nom au bourg et château qui non loin de Salavas, mais situé sur la rive
gauche de l’Ardèche, commandait la route qui conduit à Aubenas et
Villeneuve-de-Berg passant par Vogüé.
Dalmas de La Gorce et Giraud de La Gorce, son fils, conclurent, le jour des
ides d’octobre 1240, avec l’évêque de Viviers, un traité d’alliance
défensive. Giraud de La Gorce rendit hommage, le 18 novembre 1257 au comte
de Valentinois pour son château de La Gorce, hommage renouvelé, en 1317, par
Robert de La Gorce et par Giraud de La Gorce, en 1324. Albert de La Gorce
était seigneur de La Gorce, en 1318, ses biens passèrent depuis à la maison
de Balazuc. Hugues de La Gorce était, en 1328, seigneur de Bevirand, d’Oriol,
ayant épousé, vers 1320, Alix d’Oriol. Ennemonde de La Gorce, dame de
Salavas, Revirand, Oriol, Auzon en partie, épousa, le 20 décembre 1350,
Guillaume Bermond d’Anduse. Giraud de La Gorce rendit hommage, de 1360 à
1380, au seigneur de Joyeuse, pour le château de Salavas. Anne de La Gorce,
dame de La Gorce, de Mirabel, Grospierres, Vallon, héritière de la branche
aînée, morte avant 1452, avait épousé, le 8 mai 1408, Béraud, seigneur d’Apchier,
de Ceray, de Vabres, de Vazeilles, que Charles VII érigea en vicomté, le 20
février 1452. Jean d’Apchier, qui descendait de Béraud au Ve degré, vendit,
en 1581, La Gorce et Salavas au capitaine Mathieu Merle. La maison d’Apchier
est trop importante pour avoir à faire autre chose que de renvoyer le
lecteur à l’Armorial du Vivarais, article d’Apchier. Burdin donne une
généalogie de la famille de Mathieu Merle, fils de noble Anthoine de Merle
et de Marguerite de Virgile, ainsi qu’il est justifié par un testament fait
à Uzès le 20 mars 1555.
Cette maison forma deux branches, la première s’éteignit au VIIe degré, par
Victor-Emmanuel de Merle, marquis de La Gorce et de Salavas, etc., élève de
l’école militaire, officier au régiment Schomberg-Dragons, émigra à la suite
des princes. A sa rentrée en France, il épousa Argentine Levimeur de
Rochambaud, fille du général de Rochambaud, fils du maréchal de ce nom, et
mourut sans postérité. La Chenaye-des-Bois nous dit que La Gorce, ancienne
baronnie du Vivarais qui donnait entrée aux Etats du Pays fut vendu, le 28
juin 1581, par Jan d’Apchier, chevalier de l’ordre du Roi, à Mathieu Merle,
capitaine en chef de Chevaux-Légers, gouverneur de Mende et du Gévaudan,
gentilhomme du Roi de Navarre, fils de noble Antoine de Merle, écuyer, qui
avait épousé, avant 1550, demoiselle Marguerite de Virgile (Preuves de
noblesse du 3 janvier 1759, pour être reçu page de la petite écurie du Roi).
Nous relevons, dans les registres paroissiaux de Villeneuve-de-Berg, la note
suivante: "Le 26 avril 1622, noble Hérald de Merle, seigneur de La Gorce,
fut tué, le château pillé et détruit en même temps que celui de Vallon, par
le Duc de Rohan, gendre de Sully et chef des religionnaires du Languedoc.".
M. de Gigord, dans la Noblesse de la Sénéchaussée de Villeneuve-de-Berg en
1789 termine la généalogie des Merle de la Gorce à Joachim-Edouard de Merle,
baron de la Gorce, marié, le 14 mai 1838, à Sifreinie de Billioti, dont il
eut Adèle, née le 24 février 1839, et Marie-Edwige, née le 16 juillet 1844,
toutes deux successivement mariées au vicomte de Pontbriand, résidant à
Bollène et au château de Dions, près le Bourg-Saint-Andéol. Le 26 Janvier
1842, Joachim-Edouard de Merle, baron de la Gorce, vend le château (en
grande partie détruit) à Monsieur Alexandre-François Ollier. (1)
Éléments protégés MH : le site médiéval en totalité : inscription par arrêté
du 14 mai 1981. (2)
château de Salavas, rue du Jeu de Ballon, 07150 Salavas, à la fin
du XXe siècle la commune de Salavas rachète les ruines de la partie
médiévale, la partie reconstruite au XVIIIe siècle est une propriété
privée...
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