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Dès 1280 la seigneurie appartient à la
famille Balaguier. En 1422 le seigneur de Belcastel, Alzias de Sauhnac en
possède le tiers, le reste étant au chapitre de Rodez. Son état actuel
témoigne de l'entière réédification du château au tournant des XVIe et XVIIe
siècles par Raymond d'Austry. Lors de ces travaux, Raymond fît raser le
logis qu'avait fait édifier son père Jacques, vraisemblablement au milieu du
XVIe siècle, alors qu'il venait d'acheter le domaine. Les étapes du
programme entrepris par Raymond entre 1590 et 1605 sont précisément
rapportées par celui-ci dans son livre de raison. En 1590, Raymond fait
d'abord élever la "haute tour de cinq étages", que l'on reconnaît entre
l'avant-cour et la cour. L'année suivante une deuxième tour est édifiée
"vers Floirac". En 1595, il fait construire le four et son fournil. En 1596
et 1597, il fait enfin édifier le logis, soit "la grand crotte, salle et
tour". Le chantier prend fin en 1605 avec l'édification d'une petite maison,
près d'un escalier en vis et d'une grange, certainement la maison du
métayer, au Nord, avec les communs. Le château a subi ensuite plusieurs
remaniements dont seuls les plus récents changèrent sa configuration
générale. En effet, un petit cabinet fut d'abord ajouté, à une date
indéterminée (après le début du XVIIIe siècle selon les textes), entre le
logis et la galerie, mais sans altérer les formes de la demeure. A la
Révolution, la propriété fut vendue comme bien national le 11 mars 1791. La
partie centrale fut largement remaniée au XIXe siècle ou dans la première
moitié du XXe siècle, des photographies du milieu de ce siècle la montre
déjà dans son état actuel. Le mur sud de la maison du métayer a également
été remonté à une période contemporaine. Enfin, à la fin des années 1970,
d'importants travaux destinés à transformer la propriété en un établissement
hôtelier en modifièrent la distribution et l'aménagement intérieur, masquant
notamment les peintures murales de la galerie et déplaçant des éléments
comme la porte d'entrée ou encore la cheminée de l'ancienne salle,
réemployée dans l'ancienne chambre.
Le château de Fontanges se trouve en contrebas de Rodez, sur la route menant
dans le vallon de Marcillac. La demeure fut édifiée sur une assiette
vraisemblablement creusée contre le causse, à l'ouest, et cantonnée de talus
sur ses autres côtés. Elle était également ceinte d'un mur sur tout son
pourtour. Deux portails y donnaient accès. Le premier, côté jardins, au sud,
consistait en une large baie couverte par un arc en plein-cintre et à
l'encadrement chanfreiné. Le second portail a disparu, mais ses traces
d'arrachements sont néanmoins visibles entre la tour centrale et le pavillon
carré qui flanque le logis. Les bouches à feu, visibles dans la maçonnerie
de la tour centrale et dans les ruines d'une seconde tour, située juste
après, à l'angle nord-est de la cour, témoignent de la fonction défensive de
l'édifice. Toute la partie nord de l'ensemble bâti était dévolue à
l'exploitation agricole. Deux ailes de communs, dans l'avant-cour et dans la
cour, flanquent la maison du métayer. Elles contenaient les étables, les
granges, probablement par-dessus, ainsi que la fromagerie. La tour de
l'escalier, à l'arrière, pouvait être surmontée d'un pigeonnier, celui-ci
apparaît en effet à plusieurs reprises dans les textes. De plan massé, la
maison du métayer est construite toute en moellons de grès. Son principal
ornement consiste dans l'encadrement mouluré de ses ouvertures, le plus
souvent un chanfrein reposant sur des congés biais. Sa distribution est
assurée à l'arrière, par un escalier en vis dans une tour. Elle est
couverte, comme les communs qui l'encadrent, d'un toit à deux versants
revêtus de lauze posée en écaille. Seule la tour de l'escalier est couverte
d'un appentis. L'intérieur de la maison du métayer a conservé quelques
éléments de son ancien aménagement domestique, notamment dans la pièce
centrale de l'étage où se trouvent un potager ainsi qu'une cheminée.
Le logis occupe le côté méridional de la cour, une galerie le prolonge
jusque dans l'avant-cour. L'accès au logis se faisait peut être au
rez-de-chaussée par la porte qui est désormais située à l'étage. Placée
alors plus à gauche, vers la cuisine, elle pouvait faire suite à un escalier
droit en maçonnerie et ouvrait sur la chambre. Flanquée de pilastres, elle
est surmontée d'un entablement. Un second accès au logis était possible
cette fois depuis les jardins. Il consistait en un escalier à double volée
convergente, reliant la terrasse à la salle, au centre du logis. Celui-ci
était entièrement dévolu à la résidence et au plaisir de la villégiature. Le
rez-de-chaussée de la galerie, était occupé par les communs, seule la pièce
celle la plus à l'est a pu être aménagé en nymphée. Elle abritait le système
hydraulique qui alimentait les jeux d'eaux du jardin. Dans la partie ouest,
on trouvait des chambres et la chapelle. A l'étage, la cuisine occupait
l'espace du pavillon. A sa suite se trouvait la chambre, encadrée à l'ouest
de la salle et d'une chambre, à l'est de la galerie, terminée par un
cabinet. La chambre et la galerie, largement ouvertes, offraient de belles
vues sur le jardin que des figures allégoriques, peintes en trompe l'oeil,
probablement sur le mur nord de la galerie, prolongeaient en quelque sorte à
intérieur. Fleurs, arabesques et motifs géométriques ornaient les solives
des plafonds de chacune de ces deux pièces ajoutant à cette illusion d'une
"nature des dedans". Mais le jardin constituait le véritable lieu
d'émerveillement de Fontanges. Organisé en petits espaces distincts :
parterre, potager, verger et vignes, selon une manière traditionnelle, il
surprenait aussi par des oeuvres sculptées remarquables. Ainsi un Mercure de
Bronze rappelait, au centre de la fontaine, l'origine marchande de la
fortune des Austry, et un cadran solaire à quatorze faces, monté sur un
piédestal, devait également surprendre le visiteur. La grande allée centrale
qui le traversait, la terrasse qui, bordant le logis, ménageait encore sa
vue, et son aménagement mobilier par de multiples cabinets, traduisaient
déjà les préoccupations qui devaient bientôt régir le jardin à la française.
château de Fontanges 12850 Onet-le-Château. Tel. 05 65 77 76 00,
hôtel-restaurant avec salles pour réceptions et séminaires.
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