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En 716, Fos est encore un fisc royal auquel est attaché
un péage (une douane ou tonlieu) cité dans une charte de Clotaire III. En
923 sont mentionnés le castrum de Fossis et les églises Saint-Gervais et
Saint-Sauveur dans son territoire. Puis, il est cité plusieurs fois,
notamment en 963, 966, 991. Le château est alors implanté par l'archevêque
d'Arles sur une agglomération-refuge du haut Moyen Age; les quatre plus
anciens châteaux du comté d'Arles sont tous construits sur des fiscs par le
prélat: Venègue sur le fisc d’Alleins, Salon sur le fisc de Grans, lstres
sur le fisc d'Ugium, Fos sur le fisc de Fossae Marianae. Pons, vicomte
d'Arles, cité en 965 (au temps du comte Boson), mort avant 976, passe pour
être Pons-l’Ancien, tige des seigneurs de Fos. En 973-980, est mentionnée
une famille éponyme avec Pons de Fos (le premier à porter le nom du château)
qui se querelle avec Guilhem de Marseille pour occuper les terres en friche
du comté de Toulon. Il s'implante dans la région d’Hyères et au XIe siècle
ses successeurs portent indifféremment le nom de Fos ou d'Hyères (de Erias)
et interviennent en Provence centrale et orientale. En 1018, le sire de Fos
refuse l'hommage et l'ouverture du château au comte; celui-ci lui fait alors
la guerre et installe provisoirement à Fos le vicomte de Marseille (qui y
est encore en 1020); le comte meurt pendant la bataille avant mars 1019. En
1057, Rostaing de Fos est évêque d'Aix, suffragant de l'archevêque d'Arles
auquel il rend hommage. En 1070, les seigneurs sont Pons de Fos, son frère
Guillaume d’Hyères, et ses autres frères Amiel et Rostaing. En 1081,
Rostaing de Fos, devenu archevêque d'Arles, réforme le monastère
Saint-Gervais dans le castrum Fossas fondé par ses ancêtres et le confie
pour cette raison à l'abbaye de Cluny. En 1081-1097, Pons de Fos et ses
frères font serment de fidélité au comte Raimond de Saint-Gilles-Toulouse.
En 1091-1094, Pons de Fos-Hyère est dans la suite du comte Raimond de
Saint-Gilles.
En 1103, Pons, Geoffroi et Bertrand, tous trois fils de Garsia, sont
seigneurs des castels de Fos et d’Erias (Hyères); ils font serment de
fidélité à Raimond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. En 1105, ce dernier
cède à l'archevêque d'Arles ses droits sur Fos, soit sur le quart de la
seigneurie. En 1105, Pons de Fos meurt à la Croisade, en Syrie. En 1113, le
château est assiégé par le comte de Provence Raimond-Bérenger de Barcelone;
il résiste et ce n’est qu’en 1116 qu'il est soumis: Pons de Fos prête alors
hommage au comte pour le castellum Eiras et celui de Foss. En 1143, Gui de
Fos participe à la révolte contre le comte; dès 1147, le coseigneur
Raimond-Geoffroi de Fos prête hommage au comte tandis que Gui reste dans
l'opposition. En 1150, lorsque la paix est rétablie, Gui est condamné à une
amende de 2000 sous melgoriens. En 1144 et en 1194, les empereurs, rois de
Bourgogne, confirment à l'archevêque d'Arles ses droits sur le quart d'Arles
et les seigneuries et châteaux de Fos, Trinquetaille, Salon, Saint-Amans,
Mondragon et autres. En 1151, Gui de Fos prête hommage au comte; il jure de
mettre à sa disposition le château et les chevaliers qui y sont attachés.
Vers 1156, la part de l'archevêque est désignée précisément comme allant du
castrum jusqu'à la mer. En 1167-1168, pour mettre fin aux contestations
relatives à Fos et à Albaron, le comte échange les droits de l'archevêque
d'Arles sur ces deux châteaux contre les châteaux de Grans et d’Aurons. En
1186-1212, Gui de Fos est évêque d'Aix. En 1188, à la suite d’une guerre
privée, les sires de Fos sont contraints de céder aux Porcelet, seigneurs du
bourg d'Arles (burgus), une partie de leurs droits sur Fos. En 1196, Amel de
Fos fait hommage pour le château au roi-comte Alphonse II, en même temps que
pour ceux de Bormes, de Pierrefeu, du Pujet, de La Garde et le tiers de
celui d'Hyères, ainsi que pour une partie d'Aix.
En 1196/1209, le roi-comte Alphonse II engage aux Porcelet, en garantie d'un
prêt de 51 mille sous, sa part dans les châteaux de Fos, Castelveyre et
Saint-Mitre. En 1204, Amiel de Fos engage sa part au juif Botin de
Marseille. En 1217, Bertrand Porcelet, fils de feu Guillaume Porcelet et d'Ermessenda,
vend à la commune de la ville vicomtale de Marseille le tiers du castrum de
Fos et ses droits sur le castrum Saint-Mitre, le bourg Saint-Geniès et
Port-de-Bouc (in portu de Boc) pour 11 mille sous. En 1227, le comte
Raimond-Bérenger V cède ses droits sur Fos à Bertrand et Guillaume Porcelet;
en échange, ceux-ci cèdent leurs droits sur Castelveyre et Saint-Mitre à
l'archevêque d'Arles. En 1227, un tiers est tenu par la Ville de Marseille
en fief de l'archevêque d'Arles. En 1227/1228, Gui de Fos et ses frères
engagent (impignorent) leur part du castrum de Fos au Podestat d'Arles (comuni
Arielatensi). En 1230, l'évêque de Marseille arbitre un différend entre le
comte et la Ville de Marseille; l’acte est établi versus castrum de Fos,
juxta ecclesiam Beate Marie de Bucco. Le 21 août 1235, les enfants et les
soeurs d’Amiel de Fos et Bertrand de Fos, seigneurs d’Hyères, vendent à
l'archevêque d'Arles et à Bertrand Porcelet la totalité de leur part des
droits sur le château de Fos (mais d’autres membres de la famille y ont
encore des parts) et ceux sur Saint-Geniès pour 54460 sous raimondins. En
1237, Bertrand et Raimond Porcelet font aveu au comte pour Fos. En 1238
s'élève un différend entre l'archevêque d'Arles et Bertrand Porcelet; ce
dernier est condamné à restituer à l'archevêque les droits d'Amiel et de Gui
de Fos sur le château. En 1240, le comte Raimond-Bérenger V participe à
l'arbitrage d'un différend entre Guillaume de Baux et Bertrand Porcelet,
seigneur de Fos.
En 1241, Raimond-Bérenger V cède une partie des cavalcades à l'archevêque
d'Arles. En 1252, dans l'enquête sur les droits du comte, Giraud de Fos,
Robert Gallia, Chabert, Rostang d’Alba et Gillgert de Berre jurent que le
comte a la suzeraineté du castrum Fors; l'Albergue valant 30 livres et la
Calvacade valant 20 livres ont été données par le comte aux Porcelet lors de
la guerre de Valencia. En 1306, l'archevêque d'Arles prête hommage au comte
de Provence pour un sixième du château de Fos. En 1309, Raimond-Jaufre de
Fos fait hommage à Robert, nouveau comte de Provence, pour trois parts du
castrum de Fos. En 1324, les Porcelet et Gui de Fos sont coseigneurs et
habitent le castrum. Le roi exige d'eux que le château soit réparé et mis en
défense. En 1379, l'archevêque rend hommage au comte pour Arles, Saint-Mitre,
Castelveyre, Gabardelle, Joncas, Ferrières (Martigues), un tiers de Fos,
Confoux. En 1388, la part du château saisie sur Renaud Porcelet est acquise
par Robert de Dreux, chambellan du roi-comte, pour 3000 florins. Au XVe
siècle, la famille de Fos est éliminée de son fief qui est partagé entre les
Porcelet et l'archevêque. En 1473, le roi René érige la baronnie de Berre en
vicomté en faveur de Charles, duc de Calabre, avec Fos (et Saint-Geniez de
Martigues, Lançon, Istres, Entressen, Saint-Mitre, Carry, Rognac, Les
Pennes, la tour et le fort de Bouc). Le 12 juillet 1541, François 1er donne
commission de procéder à une enquête sur les droits respectifs du roi et
d'Honorat Porcelet sur la seigneurie de Fos. En 1544, le 20 décembre, il
ordonne la division de la partie des revenus de la seigneurie de Fos,
jusque-là indivise, entre le roi et Honorat Porcelet.
Château-fort ruiné du XIe siècle, situé près de l'église, sur un récif qui
commande le golfe de Fos et qui porte le village médiéval, à 32 mètres
d'altitude. La cour du château est partiellement occupée par un cimetière.
Une grande enceinte polygonale entoure la plate-forme rocheuse oblongue. Du
côté occidental, le mur est écroulé sur une vingtaine de mètres. Au
sud-ouest, il conserve sa hauteur originelle, soit plus de sept mètres, avec
son parapet crénelé. Certaines parties dateraient du premier château (vers
le Xe ou le début du XIe siècle). Tout le mur oriental longeant la chapelle
a été remanié plusieurs fois; mais la base reposant directement sur le
rocher paraît très ancienne. Au XIVe siècle, elle est renforcée à
l’intérieur par des contreforts sur lesquels s'appuient des arcs qui
élargissent le chemin de ronde. A l'intérieur de l'enceinte, il reste deux
donjons quadrangulaires dans la partie septentrionale. Le donjon
rectangulaire du nord, haut de quinze mètres, date pour l'essentiel de la
fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. A la base (sur une hauteur de trois
mètres) la maçonnerie est parementée en petit appareil régulier de calcaire
soigneusement ajusté (sauf à l’est où la partie haute est refaite). Elle est
percée au nord, à l'ouest et au sud de hautes archères; à l’est, la porte en
plein cintre est chanfreinée et son arc est assemblé en étroits et longs
claveaux extradossés. Au sommet de la tour est conservée une gargouille. Les
traces d’une tour datant des environs de l'an Mil ont été observées contre
la face méridionale du donjon. Le logis est divisé en deux niveaux reliés
par un escalier. L'étage, voûté en berceau brisé, est chauffé par une
cheminée. Un deuxième donjon quadrangulaire, à l'occident, sur plan
irrégulier est haut encore de dix mètres. Sa base a été talutée
postérieurement. A l'intérieur, les deux niveaux subsistants sont séparés
par une voûte en plein-cintre. D'un autre logis, des vestiges sont conservés
près de l'église. La porte en tiers-point est surmontée d’un blason.
L'entrée du château, au nord, est un grand porche dont l'arc a disparu; elle
est défendue par de hautes archères très rapprochées. La courtine est
épaisse de 1,75 mètre. L'église Saint-Sauveur, intégrée à l'enceinte,
mentionnée depuis le Xe siècle, a été reconstruite au XIIe siècle. Elle est
dotée d’un petit clocher carré à toit pyramidal. (1)
Éléments protégés MH : les remparts : classement par arrêté du 21 mai 1937.
château de l'Hauture, rue de l'Église, 13270 Fos-sur-Mer, propriété de la
commune, accès libre ou visite par l'office de tourisme.
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Crédit photos : Monsieur Malost sous licence Creative
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