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En 1177, le vicomte
Hugues-Jaufre IV de Marseille fait aveu à l'Église de Marseille pour le
castrum d'Aubagne et les châteaux en dépendant qui sont Roquefort, Julhans,
Cuges, Gémenos. En 1212, lors du partage de la vicomté de Marseille entre
Roncelin et ses nièces Mabile (épouse de Giraud Adhémar) et Barrale (épouse
d’Hugues de Baux), la part de Roncelin est le tiers d'Aubagne et le castrum
de Jullianis. En 1214, le vicomte Roncelin de Marseille vend le castrum de
Jullanis à l’abbaye Saint-Victor pour 100 livres or. Entre 1215 et 1220, les
sires de Baux s'opposent à l’abbaye Saint-Victor pour l'empêcher d’entrer en
possession de l'héritage de Roncelin, qui lui a été confirmé par le pape en
1211. En 1223, un arrangement conclu avec l'Église de Marseille permet à
Hugues de Baux, héritier des vicomtes de Marseille par sa femme Barrale,
d’entrer en possession des châteaux de Julhans et de Roquefort et d’un tiers
de celui d’Aubagne. Mais il est contraint à verser un cens. En 1230, les
cens n’ayant pas été payés, le Chapitre exige le "retrait" des fiefs; Hugues
de Baux, sa femme Barrale et ses fils Gilbert et Barral de Baux font alors
aveu au Chapitre de l’Église de Marseille. En 1233, intervient une nouvelle
inféodation avec énumération des obligations qui s'y rattachent. En mars
1243, Gilbert de Baux, fils de Hugues, fait donation à Raimond-Bérenger V de
ce qu’il possède à Aubagne, Saint-Marcel, Le Castellet, La Cadière, Ceyreste,
Cuges et Roquefort (où l’abbaye Saint-Victor de Marseille a des droits de
coseigneurie). Mais le 29 juin 1243, il se ravise et teste en faveur de son
frère Barral qu’il institue héritier universel pour tout ce qu'il possède
dans les lieux cités, ainsi qu’à Marseille et au péage de Trinquetaille. Il
meurt le 29 juin et dès le 31 juillet, Barral rend hommage à l’évêque de
Marseille pour Cuges, Roquefort et Julhans.
En 1246, Barral de Baux fait hommage à la comtesse Béatrice, file et
héritière de Raimond-Bérenger V. En 1268, puis en 1278, Bertrand de Baux,
comte d'Avellino, fils de Barral, fait hommage à l'Église de Marseille. Au
XIVe siècle, des fiefs sont tenus par des vassaux des sires de Baux, en
arrière-fiefs de l’Église: les Béroard, les Vincens et les Candole,
coseigneurs par alliance. En 1423, Alix de Baux prête hommage à l'Église de
Marseille pour Aubagne, Roquefort, Julhans, Cuges et la bastide d’Allauch.
En 1426, après l’extinction de la famille de Baux, la seigneurie d’Aubagne
est annexée par le comte, avec Roquefort et Julhans. En 1473, le roi René
cède la baronnie d’Aubagne avec Julhans à l'évêque de Marseille; mais
celui-ci refuse de prêter hommage au Chapitre et il s'ensuit un procès; en
1479, le pape affranchit l’évêque de l'hommage et contraint le Chapitre à
renoncer à sa suzeraineté; par contre, l'évêque est toujours astreint à
prêter hommage au comte. En 1479, le château est aux mains des Candole,
héritiers des Vincens, qui font hommage à l’évêque. En 1537, Jean de Candole
fait aveu et dénombrement et le château est alors dit en ruines. En 1583, le
château passe par mariage aux frères Hercule et Jean Garnier; ceux-ci
veillent à préserver la chapelle Notre-Dame du castrum (en 1626, ils
obligent par procès l'évêché de Marseille à contribuer aux réparations; en
1645, ils refont le dallage et réparent la toiture).
Différents propriétaires vont se succéder, puis deux frères, les Garnier
deviennent les seigneurs de Julhans. Ce sont eux qui construisent le château
actuel, en 1639 avec une chapelle dédiée à Saint-André. En 1690, Pierre
Garnier fait don de la nouvelle chapelle à l’évêque, avec jardin, presbytère
et cimetière, contre la promesse de l’ériger en paroisse. A la révolution,
Julhans est racheté par un riche négociant, François Clary qui a deux filles
très belles: Julie-Marie et Désirée. Napoléon Bonaparte, alors en garnison à
Cuges, va tomber sous le charme de Désirée et l'enlever à son frère Joseph
qui, finalement devra épouser sa sœur Julie-Marie. Le château abrite alors
les amours de Napoléon et Désirée. Puis Napoléon, rencontre bientôt
Joséphine et abandonne Désirée qui épouse le Général Bernadotte qui devint,
lui, Roi de Suède. En 1800, le château et le hameau sont rattachés à la
commune de Roquefort. Longtemps après, en 1959, la Caisse d'Assurances
Sociales du Commerce de la Région de Constantine, en Algérie, achète le
château de Julhans pour y accueillir des colonies de vacances. A
l'indépendance de l'Algérie en 1962, le gouvernement algérien en devient
propriétaire. S'ensuivra une bataille juridique homérique. Depuis 1983, une
association prend en charge l'entretien et la restauration de la chapelle du
vieux site. Au gré d'une réhabilitation le château perdra ses tourelles. (1)
château de Julhans 13830 Roquefort la Bédoule, propriété privée, ne se
visite pas ou occasionnellement.
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