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En 1409, par le mariage de Catherine de Talleyrand avec Raymond de Mongézir,
la seigneurie de La Boisse, probablement démembrée de la principauté de
Chalais, ayant droit de justice moyenne et basse, passa dans la châtellenie
de Montboyer et devint un sujet de discorde entre les Talleyrand qui
exigeaient l'hommage de ce fief et les seigneurs de Magézir qui entendaient
être maîtres chez eux. S'en suivirent de longs procès qui se terminèrent par
un règlement en 1460. Au début du XVIIe siècle, La Boisse appartient aux
Champlong, de Sérignac qui sont en même temps seigneurs de Lamaud (en
Saint-Avit) et de Saint-Cyprien (en Châtignac). En 1638, les biens de
Anne-Marie de Champlong, dernier de cette famille à être possesseur de la
Boisse mort jeune et couvert de dettes, furent saisis et adjugés à "très
haut et très puissant seigneur Charles de Talleyrand". Les héritiers de
Champlong firent appel et eurent gain de cause, mais peu après, ils cédèrent
à l'amiable la terre de la Boisse au prince de Chalais. Après quelques
autres avatars, la Boisse fut définitivement acquise en 1659 par les
seigneurs de Chalais et perdit bien vite son droit de juridiction. Le vieux
castel, négligé depuis longtemps, tombait en ruine. Les Talleyrand le
vendirent avec la métairie attenante, en se réservant toutefois les droits
seigneuriaux, à Maître Jean Cholous, sieur des Bourjadons, neveu de l'ancien
juge de la Boisse (26 mai 1671). La petite fille du nouveau propriétaire,
Elisabeth, épousa en 1722, Pierre Filhol notaire royal, qui mourut à la
Boisse en 1772. Son fils fut notaire à la Boisse ainsi que le petit-fils qui
devint juge de paix à Chalais en 1802. Leurs descendants, hommes cultivés et
estimés, firent leur carrière hors de Montboyer. Une fille, Pétronille
Eudoxie Suzanne Filhol, mariée en 1855 à Pierre Petit, resta à la Boisse, et
ses descendants conservèrent le domaine jusqu'au début du XXe siècle, époque
à laquelle il fut acquis, en piteux état, par M. Condemine grand-père de Mme
Payremaure l'actuelle propriétaire.
On ignore la date de construction du premier château. En 1671, il est en
ruine. Un état des lieux constate "que la tour du levant est écroulé, celle
du couchant sans toiture, le toit , aigu du logis tout désemparé, ainsi que
la majeure partie des bois de charpente, soliveaux et tables sont pourris et
inserviables, pas une ouverture n'a ses auvents, portes et cheminées doivent
être refaites: toutes les servitudes et murs d'enceintes sont dans le plus
déplorable état, et les bâtiments d'exploitation tout délabrés". Jean
Cholous le fera réparer mais en lui gardant sont toit aigu que Me J.
François Filhol notaire, fit disparaître à la fin du XVIIIe siècle. On peut
dire que le château actuel date du XVIIe siècle. C'est un bâtiment
rectangulaire avec, côté sud, étage de soubassement, rez-de-chaussée
surélevé, premier étage et combles. Il est flanqué à l'angle sud-ouest d'une
tour ronde coiffée en poivrière et couverte de tuiles plates. La base de
celle-ci est faite de pierre de taille en gros appareil, le reste de
moellons et mortier comme l'ensemble du corps de logis. La toiture, refaite
à la fin du XVIIe siècle, est soulignée d'une génoise. Elle est à quatre
pans et couverte de tuiles creuses, les combles sont éclairés par des
oeils-de-boeuf. Les grandes fenêtres datent probablement du XIXe siècle ou
début du XXe siècle. Situé au bord d'un à-pic et entouré de beaux arbres,
cet édifice a fière allure du côté sud, alors que sa façade nord, moins
élevée, est nettement plus bourgeoise d'aspect. (1)
château de la Boisse 16620 Montboyer, situé au lieu-dit Chez Bourjadon,
propriété privée, ne se visite pas.
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