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Cette petite seigneurie eut une existence assez brève.
Donnée en apanage au commencement du XIVe siècle à Boson le jeune, fils d'un
Talleyrand de Chalais (sans doute Raymond) elle ne comprenait que le château
et les terres le reliant au moulin du même nom sur lesquelles s'établit peu
à peu le grand village qui fut très peuplé au XVIIIe siècle. Boson et ses
successeurs eurent sans cesse des difficultés avec leurs suzerains, les
princes de Chalais pour des questions d'hommages et de droits seigneuriaux.
Malgré les transactions signées entre les parties en 1359, 1364, 1457, les
mariages entre les deux maisons (1427-1501), les luttes continuèrent pendant
deux siècles jusqu'en 1509. Château-Jollet appartient alors à la famille de
Beaupoil. Jehan de Beaupoil, fils d'Hélie protonotaire du Saint Siège, a
épousé le 3 novembre 1501 Claire de Talleyrand, fille de Jehan de Chalais
et, en compagnie de son frère Pierre, il fait hommage de sa châtellenie au
prince de Chalais. Un peu plus tard, en 1554, Damoiselle Philippe de
Beaupoil, fille de François, duc de La Force, elle-même dame de La Force,
Masdurant et Magézir, veuve de François de Vivonne de la Chataigneray,
épouse François de Caumont, frère et héritier de Jehan de Caumont, seigneur
de Magézir mort sans prospérité. Les deux châtellenies réunies formèrent
désormais la Vicomté de Magézir et Montboyer qui dura jusqu'en 1789. A la
Révolution, Château-Jollet fut vendu aux enchères à Barbezieux en 1793, en
même temps que Magézir, et adjugé à François Augereau, docteur médecin au
grand village pour 16250 livres.
Fort bien situé sur une hauteur, il domine la Tude et les communes
avoisinantes. De l'ancienne construction, il ne reste qu'un mur, compris
actuellement dans une grange, au midi de celle-ci, et qui s'élève sur trois
niveaux au-dessus des douves, toujours existantes et impressionnantes par
leur profondeur, cinq à six mètres à l'escarpe. Le premier niveau est percé
de meurtrières (ou simples jours). Le plafond de ce sous-sol est formé de
grosses solives, posées très serrées et qui datent certainement de l'origine
du château. Le deuxième niveau qui correspond au rez-de-chaussée du côté
nord est percé de trois petites fenêtres. Le troisième niveau était
autrefois l'étage noble, l'étage habité, prenant jour par des fenêtres à
meneaux qui, ultérieurement, ont été murées puis repercées de petites
ouvertures. A l'intérieur, on peut voir encore les jambages en forme de
colonnes d'une vaste cheminée, accompagnée de son potager creusé dans
l'épaisseur du mur à gauche, et d'un réchauffe-plat également creusé dans le
mur entre les deux jambages. A l'origine, le mur était plus élevé car les
fenêtres paraissent tronquées et il y avait certainement encore des greniers
au-dessus. Quelques restes du mur d'enceinte dominent le fossé et, à
l'opposé du mur décrit, de l'autre côté de l'aire entourée par les douves,
une petite porte (sans doute poterne) permettait de communiquer avec elles.
La maçonnerie est faite de mœllons de calcaire contenant un peu de silex et
de terre maçonne. L'appareillage est en pierre calcaire également.
L'ensemble peut dater du XVe siècle. Il n'y a plus de pont-levis depuis
longtemps. Les douves ont été comblées du côté ouest pour donner passage
vers le nouvel édifice qui date de la fin du XIXe siècle. (1)
château du Château-Jollet 16620 Montboyer, propriété privée, ne se visite
pas.
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