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Château de Triac-Lautrait (Charente)
 
 

       Triac, au XIe siècle, faisait partie de la seigneurie de Jarnac; quelques droits sur cette terre avaient été cédés aux religieux de Saint-Cybard par Wardrade, en reconnaissance de ce que le monastère avait envoyé des religieux pour fonder son abbaye de Bassac. On trouve autour de l’église, ancien prieuré de l’ordre de Saint-Benoît, des fondations considérables qui porteraient à croire que le château primitif, qui avoisinait cet édifice, était un château-fort: il paraît rationnel qu’on ait élevé sur le petit mamelon qui domine le bourg, la demeure seigneuriale, dans un temps où il était nécessaire de se placer avantageusement pour faciliter la défense contre les attaques fréquentes d’ennemis de toute sorte. Ce premier château, ainsi qu’une partie de l’église, fut détruit pendant la guerre de cent ans. Un nouveau château s’éleva bientôt, mais plus proche de la rivière: son corps de logis, flanqué de deux tours dont une subsiste encore, fut ravagé et incendié en partie, une première fois en 1569 par les protestants qui s’enfuyaient vers Jarnac après la bataille livrée le dimanche 13 mars, où ils avaient subi une mémorable défaite et perdu leur chef, le prince de Condé. Restauré au commencement du XVIIe siècle, ce château passa aux mains de Jacques Le Meusnier, sieur de Lartige (fief et hameau à l’est de Jarnac, Rouffignac et Ardennes (en Moulidards) trésorier général au bureau des finances de Limoges. La famille Le Meusnier était originaire de la ville d’Angoulême, où elle avait exercé plusieurs charges de judicature; elle descendait de François Le Meusnier, maire en 1592, 1593 et 1600, qui possédait le fief de Lartige et était président en l’Election d’Angoulême. L’arrière petit-fils de Jacques Le Meusnier a épousé une demoiselle de Chérade, fille d’Etienne de Chérade, lieutenant général au présidial d’Angoulême. On peut donc attribuer la construction du second château de Triac à Jacques Le Meusnier et à la dame de Chérade, sa femme.
Dans le siècle suivant, le château ayant été de nouveau incendié, à l’exception de la tour occidentale, le petit-fils de l’acquéreur, Jean Le Meusnier, chevalier, baron de Blanzac et La Rochandry et seigneur de Raix, Rouffignac, Lartige et Triac, le vendit, en 1772, à Jean-Abraham Bonniot de Salignac, qui possédait les fiefs nobles de Salignac près Merpins, et Fleurac, paroisse de Vaux. Il tenait sa noblesse d’une charge de secrétaire du roi que son père, Abraham Bonniot de Salignac, avait achetée, vers 1772, cinquante-cinq mille livres. L’année suivante (1773) un nouveau château fut commencé, mais dans les jardins, plus près encore de la Charente. Le plan qui fut adopté était vaste et dans le goût de l’époque: c’était, un grand édifice genre Mansard, avec treize fenêtres de façade au midi, et dont l’uniformité était rompue de ce côté par un fronton triangulaire; au nord, deux ailes en retour s’avançaient dans la cour d’honneur. Cette construction, imposante par sa masse, était couronnée d’une haute toiture en ardoise sans mansardes, que surmontaient des cheminées très élevées. Un fossé profond, avec balustres, régnait autour de la cour d’honneur, et un vivier, aussi avec balustres, limitait en tous sens le jardin. De beaux ombrages, une position exceptionnelle sur la Charente, en faisaient une habitation délicieuse. M. Bonniot de Salignac fit plusieurs fois recommencer la construction de ce château, et on raconte qu’effrayé des dépenses qu’il avait déjà faites lorsque les murs sortaient à peine de terre, il déchira ses comptes et n’en voulut plus tenir jusqu’à complet achèvement.
A sa mort il laissa plusieurs enfants de son premier mariage avec Marie de Guldiman, et un seul de son second mariage avec Marie-Anne Horric, dame de la Mothe en St-Genis-d’Hiersac. Ce dernier, qui porta d’abord le nom de sieur de Triac, reprit celui de Salignac à sa majorité, et mourut président de chambre à la Cour de Paris. Madame de Salignac, en mourant, laissa des enfants mineurs. Triac fut vendu, en 1803 ou 1804, à M. Roy d’Angeac, qui s’était marié, en 1780, à demoiselle Apollonie Texier de la Pégerie, demeurant à Barbezieux, où son père était juge sénéchal. Madame d’Angeac se fixa à Triac, où elle mourut en 1851, laissant à la famille Ferreire de Saint-Antonin, ses héritiers naturels, cette belle propriété. Ceux-ci vendirent Triac à des marchands de biens en 1871, et, peu de temps après, ce domaine fut acheté par M. Roumage, ancien maire de Saint-Preuil. Chose digne de remarque, ce château, terminé en 1777, fut détruit par un nouvel incendie, juste cent ans après, en 1877. Acheté par M. Pignon, négociant, il a été, après de remarquables travaux, rendu habitable. (1)
De nos jours, on pénètre dans le domaine du château de Triac par un porche monumental encadré par deux tours couronnées d'un parapet orné de festons baroques. Les bases de deux autres tours très anciennes (probablement antérieures au XVIIe siècle) sont englobées dans les vastes dépendances qui délimitent la cour de la face nord-est du château. Le diamètre de celle située au nord est de grandes dimensions. L'édifice actuel est composé d'un bâtiment central accompagné de deux ailes en retour d'équerre. La façade donnant sur le jardin présente en son centre un léger avant-corps surmonté d'un fronton triangulaire. A la façade sur cour, la toiture couverte d'ardoises est percée de deux œils-de-bœuf encadrant une lucarne à fronton triangulaire, Des rangées de balustres délimitent le jardin, un vivier ainsi que la cour d'honneur du château entourée de douves sèches. Des parapets festonnés semblables à ceux des tours de l'entrée masquent la toiture de deux bâtiments situés aux extrémités des dépendances. Un important pigeonnier rond qui a perdu malheureusement sa couverture au cours de ce siècle subsiste à l'intérieur de ce beau domaine. (2)

château de Triac 16200 Triac-Lautrait, propriété viticole, le cognac porte la marque Tiffon.

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Crédit photos : Monsieur Rosier  sous licence Creative Commons. source de la photo satellite: https://www.google.fr/maps
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(1)
   Source : Les anciens châteaux des environs de Cognac - Paul de Lacroix, bibliothécaire de la ville de Cognac (1906)
(2)    Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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