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De l'imposant château féodal de Guillaume de Ciré, il
ne reste plus rien, comme si l'histoire avait tout à coup cessé de
s'inscrire en termes de combats. Les châtelains successifs des terres de
Ciré doivent davantage leurs titres aux dons, héritages et ventes qu'à
l'usage des armes. Dès le XVIIIe siècle, la châtellenie passe pour une cause
inconnue entre les mains des seigneurs de Péré, elle y restera plus d'un
siècle, regroupant une quinzaine de fiefs dont La Gravelle, Puyvineux,
Auches, Ballon, Flay… Subissant les vicissitudes de la guerre de Cent Ans,
elle sera plate-forme anglaise avant que Du Guesclin ne vienne les en
chasser, en 1372. Dans les années qui suivirent, Guillaume Maingot, sire de
Surgères, amortira l'hommage lige que Pierre de Péré lui devait, permettant
ainsi la cession à Joachim Girard, seigneur de Bazoges-en-Pareds. De vente
en revente, le château de Ciré passera entre les mains de Jean Ombin, sire
de Malicorne, de Jeanne de Péré, de Pierre de La Touche, son mari, pour
finir entre celles de Marguerite de Culant, sa seconde épouse. Pendant plus
de deux siècles, il ne quittera plus cette famille dont on retiendra Olivier
de Culant, chevalier et baron de Ciré, sénéchal de Saintonge et d'Aunis.
Protestant, il est des principaux chefs de la réforme. C'est à lui que l'on
doit vraisemblablement la reconstruction d'un second château, en 1549. Isaac
et Geoffroy de Culant lui succèderont, puis René qui abjurera, moyennant une
rente de 2 000 livres, enfin Charles-Alexandre qui met un terme à la
présence de cette illustre famille à Ciré, lorsqu'il meurt, en 1788. En
1789, à la suite de partages, le château revient à Marie-Geneviève d'Auray
de Brie, épouse de François, vicomte de Châtaigner de La Rocheposay, dont
elle divorcera peu après pour conserver ses propriétés.
En l'an XII, elle vend le château dont le parc contenait un labyrinthe, à
André-Alexandre Rougeois-Bauclair, ancien gendarme, demeurant à Paris, pour
40 674 francs. Il appartiendra ensuite à de multiples familles dont celle
des Grousset, puis sera morcelé de nombreuses fois pour finir tel qu'il est
actuellement, éclaté en deux. S'il a été, il y a quelques années, l'objet de
restaurations de qualité tendant à unifier le traitement des façades
particulièrement au sud, il n'en a pas moins souffert, de sorte qu'il ne
subsiste des constructions du XVIIIe siècle que le corps central du logis,
les deux ailes ayant péri pendant la tourmente révolutionnaire. Leurs
substructures étaient encore visibles au début du XXe siècle. Deux pavillons
couverts d'ardoise encadrent maintenant l'édifice éclairé par de larges
baies. La partie est, moins malmenée, offre encore un toit à combles brisés
possédant des lucarnes aux linteaux harmonieux. Sur la partie ouest,
convertie un temps en exploitation agricole, un bâtisseur zélé a cru bon
d'exhausser les murs afin de créer un véritable étage cassant le rythme des
toitures. Le perron a gardé toutefois ses proportions initiales. L'actuel
bâtiment a dû été reconstruit juste après 1727. À cette date, le seigneur du
lieu, demeurant en Angoumois, avait envoyé à Ciré un maçon et un charpentier
de Sainte-Même (16) afin d'expertiser le château et sans doute d'en prévoir
la reconstruction. (1)
château de Ciré d'Aunis 17290 Ciré d'Aunis, propriété privée, ne se visite
pas.
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