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Ce fut Louis de Belcier, baron de Cozes, seigneur d'Échillais
et époux de Charlotte de Goumard, qui en divisant la terre d'Échillais en
deux parties pour que leurs deux enfants, Louis et Catherine, aient chacun
une part, fonda la seigneurie de La Bristière à la place d'une métairie. Une
autre fille de Louis, Jeanne de Belcier, devint ursuline sous le nom de
Jeanne des Anges, elle fut étroitement mêlée à l'affaire des Possédées de
Loudun. La famille Belcier, originaire du Périgord, portait d'azur à une
bande ondée d'argent. C'est à Catherine de Belcier que revint la terre de La
Bristière qu'elle apportera en dot à son mari, François de Beaumont,
chevalier seigneur de Saint-Germain-de-Juignac, de Gibaud, d'Usseau, du
Breuil, de Bonneuil et autres places. Leur fils, Henry de Beaumont, maréchal
des camps et armées du Roi, épouse en 1653 Marie de Salignac-Fénelon, sœur
de l'archevêque de Cambrai. Henry fit construire l'aile gauche du château
actuel, il habitait à cette époque la terre de Gibaud. Fénelon vint à
Échillais et séjourna à La Bristière au cours de sa mission en Saintonge. La
Revue de Saintonge et d'Aunis a publié le serment de fidélité de
l'archevêque de Cambrai au Pape et indique que ce texte trouvé dans les
archives de La Bristière y a été rédigé. Un fils d'Henry, Léon de Beaumont,
devint évêque de Saintes (1716-44) et fut le légataire universel de Fénelon.
Les deux prélats ont leur portrait à La Bristière. L'arrière-petite-fille
d'Henry, Geneviève-Victoire de Beaumont, qui afferma le 19 juillet 1769, la
terre et seigneurie de La Bristière pour 3 300 livres à Jean Vignaud,
bourgeois et négociant à la Tremblade, épousa François-Dominique Aymer de La
Chevallerie, chevalier de saint Louis, qui fut le dernier seigneur d'Échillais.
Sa fille, Eustelle, épousa en 1802 Jean-Pierre Le Gardeur de Tilly, enseigne
de vaisseau. Leur fils, Armand Théophile Le Gardeur de Tilly, qui avait
épousé Thérèse-Aglaé Gérard du Demaine, aménagea le parc et fit reconstruire
(1850-51) une grande partie du château, lui donnant son aspect actuel. La
famille Le Gardeur de Tilly avait pour armes de gueules au lion d'argent,
lampassé d'or, tenant des 2 pattes de devant une croix pattée, haussée et
posée en pal de même.
Armand de Tilly fit faire les terrassements nécessaires à la plantation du
parc actuel. Il avait également l'intention de modifier le château. Au cours
de l'année 1850, il fit construire, au sud, un pavillon identique au premier
puis les fit réunir par un corps de logis, formant ainsi la demeure
actuelle. Armand Le Gardeur de Tilly n'eut qu'un fils, Alfred, qui mourut à
l'âge de trente ans, en 1863, sans postérité. Mme de Tilly légua La
Bristière au fils d'une cousine, Henri-Gatien de Montalembert (fils de
Stanislas de Montalembert et de Florence de Tilly). Il s'y installa en 1886.
Sa fille aînée, Marie, épousa Louis Juglar (fils de l'économiste Clément
Juglar, de l'Institut). La fille de Louis, Germaine Juglar, marquise de
Mathan, est la propriétaire actuelle de La Bristière. Le château de La
Bristière est donc pour une grande partie une construction du milieu du XIXe
siècle. Son style néo-classique, quelque peu sévère, présente une grande
homogénéité qui contribue à son élégance. De plan rectangulaire, elle est
flanquée, sur sa façade principale, de part et d'autre, d'un pavillon
rectangulaire. L'ensemble est couvert d'ardoise. De toute évidence, il y a
un parti pris de la sobriété: peu ou pas d'éléments décoratifs. Seule la
partie centrale du bâtiment formant avant-corps d'une travée, surmonté d'un
fronton triangulaire, est dotée d'une loggia à balustres soutenue par quatre
colonnes. Le fronton triangulaire est orné de deux écussons (dont l'un aux
armes de la famille Le Gardeur de Tilly) coiffés d'une couronne. La
Bristière s'inscrit au cœur d'un beau parc à l'Anglaise doté d'une fontaine,
faisant face au château. (1)
château de la
Bristière 17620 Échillais, propriété privée, ne se visite pas.
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