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Il ne reste aujourd'hui que peu de choses du
pittoresque petit château de Longchamp, centre d'un domaine relativement
important à la fin du XVIIIe siècle. Le corps de bâtiment mutilé, laissant
encore voir dans sa partie supérieure une série de consoles devant supporter
à l'origine un chemin de ronde purement décoratif ajouté au XVIIe siècle,
représente la moitié du logis initial, en L. Il était placé dans l'angle
nord-ouest d'une petite enceinte grossièrement quadrangulaire. Lui faisait
face, autrefois, une importante basse-cour composée de grands bâtiments de
dépendances. De l'autre côté de la route, face au jardin potager, dans un
pré, à côté d'une mare, s'élevait une fuie. Le Grand Fief de Longchamp est
mentionné dès 1384. Au milieu du XVe siècle, suite à une transaction, il
passa aux mains de la famille Guiton de Maulévrier qui le conserva jusqu'au
milieu du XVIIe siècle. La dernière représentante de la branche aînée des
Guiton de Maulévrier, Marguerite-Julie, épousa, en 1661, un gentilhomme venu
du Périgord, François de Tenant, seigneur de Razac. A la suite de différents
procès et d'une mauvaise gestion de leurs domaines, les Tenant ne purent
éviter la saisie de la seigneurie de Longchamp qui fut adjugée, en 1709, à
un entrepreneur bordelais agissant sans doute pour le compte de
Jacques-François de Boucaud, chevalier, seigneur du Bousquet et de Poyanne.
Dès lors, Longchamp devint une propriété de rapport où la culture de la
vigne prit une certaine place puisqu'en 1765, on comptait deux brûleries
dans les dépendances du château, propres à faire de l'eau de vie destinée
aux colonies.
Longchamp revint au troisième fils de Jacques-François de Boucaud, Jean,
lequel testa, en 1770, en faveur de son neveu, Jacques-François de Boucaud,
second du nom. En 1788, Charles-Léon, marquis de Guiton de Maulévrier,
seigneur de Saint-Brice près de Cognac, ayant fait fortune grâce à ses
plantations de café, essaya de racheter la terre de ses ancêtres, en vain,
bien que son propriétaire ne fût pas hostile à l'idée de s'en défaire.
Jacques-François de Boucaud finit par vendre le domaine en 1792, moyennant
280 000 livres, à un négociant en vin, implanté sur le quai des Chartrons, à
Bordeaux: Barthélémy Thobaerts. Soupçonné de s'être enrichi en spéculant sur
le prix du blé et d'avoir entretenu une correspondance anti-révolutionnaire
avec l'étranger, il fut arrêté à Bordeaux, en 1794, aussitôt jugé, puis
guillotiné. L'important domaine de Longchamp fut alors vendu comme bien
national par petits lots. Le château fut adjugé à un notable de Cozes, Roch
Barbignac, dont la famille le conserva toute une partie du XIXe siècle.
Longchamp est aujourd'hui redevenu le centre d'un domaine viticole appelé à
se développer dans l'avenir, ce qui aura sans doute pour effet une
réhabilitation des bâtiments pour laquelle une étude préalable est en cours.
(1)
château de Longchamp 17120 Grézac, propriété privée, ne se visite pas.
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