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Du château de Montguyon, jadis
puissante place forte, à l'histoire mouvementée, il ne subsiste aujourd'hui
qu'un donjon en partie ruiné. Il serait cité dès 1032 par une donation à
l'abbaye de Baignes. Au début du XIIIe siècle, cette terre appartenait à
Simon de Montguyon, puis passa, en 1220, à Milon de Montguyon qui prit part
à la 6e croisade. Plus d'un siècle après, Montguyon était aux mains d'Augier
de Montguyon. Au début du XVe siècle, on y trouve, Raymond de Montault,
seigneur de Mussidan, Montguyon et Montendre, époux de Marguerite d'Albret.
Il décède en 1404, et la terre de Montguyon, passa à leur fille Rosine, qui
par son mariage avec Guy de La Rochefoucauld, seigneur de Verteuil, lui
apporta en dot Montguyon. La maison de La Rochefoucauld, qui portait burelé
d'argent et d'azur de 10 pièces, à 3 chevrons de gueules brochant sur le
tout, le premier écimé, avec pour devise "c'est mon plaisir", conserva
Montguyon jusqu'en 1683. À cette date, la terre après avoir été saisie, fut
mise en adjudication. Au mois de mai 1683, Pélagie Chabot de Rohan, épouse
d'Alexandre-Guillaume de Melun, prince d'Épinoy, chevalier des ordres du
Roi, dame de Montlieu et de Saint-Aulaye, autorisait son procureur à
surenchérir la seigneurie de Montguyon jusqu'à 200000 livres. Par arrêt du
parlement de Paris, du 15 juin, elle lui fut adjugée pour 186500 livres. La
baronnie de Montguyon passa ensuite aux mains de son fils Louis de Melun,
prince d'Épinoy, mort en 1704, puis en celles de son petit-fils, Louis II de
Melun, prince d'Épinoy, duc de Joyeuse,
pair de France, comte de Saint-Pol et de Saint-Aulaye, maître de camp,
commandant le régiment royal de cavalerie, lieutenant général de la province
d'Artois, mort sans postérité en 1724.
L'année suivante, les terres de Montlieu et de Montguyon revinrent à ses
neveux, enfants mineurs de Jules-François-Louis de Rohan, prince de Soubise
et d'Anne-Julie-Adélaïde de Melun. A la suite de différents partages,
Montguyon passa aux mains de l'aîné, Charles de Rohan, prince de Soubise, d'Épinoy
et de Maubuisson, duc de Rohan-Rohan, pair de France, gouverneur des
provinces de Flandre et de Hainault et de la ville etcitadelle de Lille. La
famille Rohan conserva Montguyon jusqu'à la Révolution. En 1793, la foudre
tomba sur la tour et provoqua un incendie, ruinant ce qui n'avait pas été
démoli avant 1663, puis de 1787 à 1791, époque à laquelle on avait vendu des
monceaux de pierres provenant de démolitions. Le château, mis sous
séquestres, fut acquis, le 6 prairial an III, par Pierre Léger Ramier. Lors
de sa vente, il consistait alors en "la tour incendiée et à présent, sans
couverture ni plancher; un autre bâtiment au sud de ladite tour; un galetas
y attenan; un jardin renfermé, au dedans duquel est un puy couvert
d'ardoise". Le nouvel acquéreur était un notable local, qui cumula de
nombreuses fonctions, dont celles de juge au tribunal de Montguyon,
commissaire du directoire central à l'administration cantonale de cette même
ville, sous-préfet de Jonzac, député au corps législatif, etc. Il mourut
sans postérité, et ses héritiers cédèrent le domaine de Montguyon à Pierre
Faucon, conducteur des Ponts-et-Chaussées à Libourne. Ce dernier le transmit
à son fils.
Montguyon fut autrefois le siège d'une importante seigneurie, devenue
pendant les guerres de Religion, une forteresse protestante. Au siècle
suivant, le château fut encore témoin de nombreux combats. Élevé sur un
escarpement rocheux formant éperon barré, il était précédé par une
basse-cour et un pont-levis dont on voit encore les traces. Le corps de
logis principal était flanqué d'une tour qui aurait atteint la hauteur de
cinquante mètres, peut-être élevée au XIIIe siècle, fortement remaniée au
XVIe siècle, incendiée en 1793, et qui s'effondra en partie, faute
d'entretien, en 1982. Au second étage, on pouvait lire l'inscription
suivante "Regarde l'esclat brillant de mes yeux y tes permis de les admirer
mais sy tu nen peus soufrir la lumière et les feux meurs plustot que de te
plaindre. Aprens que la divinité qui remplit ce lieu a donné pour compagne à
sa beauté suprême la fierté et la tiranie adore toujours n'espère jamais sy
veux vivre étouffe tes désirs". Près d'un relief, on peut également lire:
"Sic placet ut pungit" (elle plaît aussi bien qu'elle pique). Selon Rainguet,
ces inscriptions seraient l'œuvre de Henriette de Spanheim, fille unique du
savant Ezechiel Spanheim, ambassadeur du roi de Prusse à Londres, mariée, en
1710, à François III de La Rochefoucauld. Cette attribution séduisante est
malheureusement fausse, puisque le château de Montguyon était sorti des
mains de la maison de La Rochefoucauld dès 1683. (1)
Éléments protégés MH : l'ensemble des vestiges constituant le château, ainsi
que les anciennes écuries, en totalité : inscription par arrêté du 23
juillet 2004.
château de Montguyon 17270 Montguyon, propriété de la commune, vestiges
visitables.
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