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Sur la vallée de la Seugne, deux hauts pavillons coiffés
d'ardoise annoncent le château de Favière. Au milieu du XVIe siècle la terre
appartenait à la famille La Mothe-Fouquet, puis elle passa aux mains de Jean
de Candelay. Avant 1616, Pierre de Foix, ingénieur du Roi, et son gendre,
Jean de Saint-Mauris, seigneur de Saint-Seurin-de-Clerbise, achetèrent la
seigneurie de Favière. Le château resta propriété de la famille Saint-Mauris
pendant environ un siècle. Vers 1715, il appartenait à Luc Bellanger,
chevalier, seigneur du Bourneuf, à cause de sa femme, Judith-Anne de
Saint-Mauris. À cette époque un grand procès secoua la famille des seigneurs
de Favière. En effet, la tante paternelle de Judith-Anne, Françoise de
Saint-Mauris, épouse de Jean Tiaule, seigneur de Verdeuil, prétendait que
celle-ci et sa sœur, religieuse à Saint-Jean d'Angély, n'étaient pas filles
de Jean de Saint-Mauris, chevalier, seigneur de Favières, et de Jeanne
Arnoul, mais d'un premier mariage de la dite Jeanne Arnoul, avec
Charles-Eutrope de Ceretany. Il est vrai que ce mariage avait été annulé en
1673, pour menaces, mauvais traitement, défaut de consentement, etc.,
mariage non consommé en raison de l'impuissance du sieur de Ceretany !
Pourtant Françoise de Saint-Mauris assurait que sa prétendue nièce était née
quatre ans avant le second mariage, et réclamait de ce fait d'être déclarée
héritière de Favière. Tout cela se régla par une transaction passée en 1717.
Luc Bellanger conserva le château où il mourut en 1769. Entre temps, deux
tiers de la seigneurie étaient passés aux mains de la marquise de Dunes,
dame de Lussac, morte en 1766. En 1769, Jean-Antoine de Brossard, demeurant
à Tulles, héritier par sa mère, Marguerite de Marbotin, des deux tiers de la
seigneurie venant de la marquise de Dunes, racheta le dernier tiers et le
château à Marie-Magdeleine Bellanger et à son époux, Louis-Joseph Brochard,
chevalier, seigneur de La Rochebrochard, Prinçay, Marigny et autres lieux.
Jean-Antoine de Brossard mourut au château de Favière, en 1779, sans enfant,
laissant pour héritier universel son neveu, Jean-Antoine de Brossard, mineur
âgé de quatre ans. La seigneurie de Favière était alors estimée à 108000
livres. Par la suite, Jean-Antoine de Brossard, second du nom, vint se fixer
au château de Favière qu'il habita jusqu'à sa mort, survenue en 1860.
Entouré de dépendances assez vastes, très remaniées et flanquées d'une tour
cylindrique et d'une échauguette carrée sur consoles, le château, en fond de
cour, se présente comme un grand corps de bâtiment flanqué de deux gros
pavillons couverts d'ardoise. L'un a été repercé et remanié à la fin du XIXe
siècle dans un style pseudo-médiéval. Le corps de logis présente, sur ses
deux façades, des consoles qui devaient à l'origine supporter un chemin de
ronde plus symbolique qu'efficace, masquant la toiture. Côté cour, l'entrée
est marquée par une simple porte à fronton. Sur la façade postérieure,
l'escalier qui descendait dans les jardins est précédé par un pont dormant
qui fait penser que le château était, au moins en partie, entouré de fossés
à l'origine. Une partie du parc est encore dotée de hauts murs flanqués de
tours cylindriques couvertes de toitures pyramidales d'un curieux effet, qui
sont une invention du XIXe siècle. Tel qu'il se présente aujourd'hui, malgré
quelques restaurations peu discrètes du XIXe siècle et une indivision
fâcheuse, Favière est encore un intéressant exemple d'édifice de la première
moitié du XVIIe siècle. Sculpteur et céramiste, Catherine Mathieu a investi
les lieux en se proposant de leur donner une nouvelle vocation. Chaque
saison, vous y découvrirez des œuvres contemporaines, de nouveaux artistes
mais aussi des événements culturels: musique, danse, conférences. Et vous
pourrez également, si vous le souhaitez, y séjourner dans le gîte et les
chambres d’hôtes imaginés et modelés par Catherine Mathieu. (1)
château de Favière, rue de Favières, 17240 Mosnac, tel. 06 72 94 89 36,
location de chambres d'hôtes et gîtes. Centre artistique ouvert de juin à
août.
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