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Dès 1025, une charte
entérine la donation par le vicomte d'Aulnay Kadelon à l'abbaye de
Saint-Jean d'Angély d'un alleu près du castrum d'Oriou. Du site fortifié
primitif subsisterait la motte en forme de quadrilatère de 35 mètres sur 25
cernée de douves, située devant le corps principal du logis actuel. On
retrouve ensuite la trace d'Orioux au XVe siècle, période à laquelle il
appartenait aux Ravard et dépendait de la châtellenie de Ribemont. Le
château d'Orioux est alors dit renfermé de douves et flanqué d'un moulin. Au
milieu du XVIIe siècle, la seigneurie est vendue aux Fé du Vigier. Un acte
cité par le Docteur Texier décrit alors "un corps de logis où il y a une
chambre basse et haute, cuisine, four, cellier, pavillon couvert d'ardoises,
un escalier en forme de tour ; grange grande et petite, une autre cuisine,
une tour, un jardin, une fuye et une garenne". Seul le pigeonnier, datable
du XVIIe siècle, subsisterait de cette époque, le reste des bâtiments
actuels ne correspondant pas à cette description. Au cours du XVIIIe siècle,
le domaine passe aux Du Bousquet puis aux Lemercier de Janville. Le cadastre
de 1822 indique que les bâtiments avaient alors le plan qu'ils ont
aujourd'hui, à l'exception d'une partie du corps de bâtiments à droite du
corps principal, qui enjambait le ruisseau. On peut donc supposer que le
logis tel que nous le connaissons date du XVIIIe siècle. La vente du domaine
par Paul Louis Lemercier de Jauvelle à Jean Roy de l'Isle en 1802 donne lieu
à un procès-verbal très précis, qui décrit un corps d'habitation entouré de
corps de dépendances et de logements de domestiques. Selon ce document,
l'entrée du logis s'effectuait plus au nord, le portail était situé près du
pigeonnier. Le corps principal abritait chambres, vestibule, cuisine,
souillarde et greniers. Parmi les dépendances, on trouvait plusieurs
logements d'ouvriers, granges, écuries, étables, hangars, toits à bêtes, un
petit réduit appelé la chapelle, un chai avec fouloir et pressoir, un four,
une buanderie, le pigeonnier à échelle tournante, ainsi que le moulin à eau.
Ce dernier, affermé à un meunier, se composait de "deux moulins à bled
actuellement, virants, tournants et faisant farine", décrits avec leurs
roues et mécanismes, dits anciens mais en assez bon état.
Des remaniement d'ouvertures ont sans doute été réalisés au cours du XIXe
siècle, mais il est difficile de les dater avec précision. Les matrices
cadastrales indiquent seulement la démolition et la reconstruction du moulin
à eau pour l'année 1842. Si l'élévation extérieure peut dater du deuxième
quart du XIXe siècle, les bases sont nettement plus anciennes comme le
prouvent les portes en plein cintre murées visibles à l'intérieur et
datables au moins du 18e siècle. L'activité du moulin semble s'être arrêtée
peu après sa reconstruction, car il n'a semble-t-il pas subi de règlement
d'eau comme les autres moulins de la commune. Probablement au cours de la
deuxième moitié du XIXe siècle, l'entrée du logis a été déplacée, le passage
couvert a été aménagé et un bâtiment, non visible sur le plan ancien, a été
construit à l'emplacement de l'entrée primitive. Dans la deuxième moitié du
XXe siècle, des ouvertures du pigeonnier et du bâtiment abritant le passage
couvert ont été remaniées. Une grande partie des bâtiments donnant sur la
cour arrière ont également été transformés à la même période ou sont en
cours de réhabilitation. En 1877 est fondée la Société des courses hippiques
sous la présidence d'Olivier Roy de l'Isle (maire de Courcelles de 1887 à
1892). Un hippodrome était aménagé sur son domaine près du logis, mais sur
le territoire de Saint-Jean d'Angély, entre Orioux et Les Borderies. M. Roy
de l'Isle s'adonnait à l'élevage du cheval d'armes. Les courses se sont
arrêtées au XXe siècle.
Les bâtiments du logis sont disposés autour de deux cours. La cour
principale est accessible depuis la rue via un portail à piliers ornés de
bossages et surmontés d'urnes, suivi d'un grand passage couvert. Le corps
d'habitation, orienté au sud-ouest, comprend un bâtiment à étage carré et
six travées asymétriques, flanqué de deux ailes plus basses à quatre travées
chacune. Les toitures sont à longs pans et à croupes et ornées d'épis de
faîtage. La partie centrale possède des pilastres à bossages, des appuis
saillants aux fenêtres de l'étage ainsi qu'un grand oculus sur la façade
arrière. Les parties latérales, correspondant à des logements annexes et aux
cuisines, présentent des chaînages d'angles et des encadrements d'ouvertures
harpés: sur la façade arrière de celui de gauche sont visibles un oculus
mouluré, une ouverture basse en plein cintre à agrafe, ainsi qu'un édicule
saillant en pierre de taille abritant peut-être un puits. La cour principale
est bordée de deux corps latéraux correspondant à des servitudes. Celui de
gauche, couvert d'un toit à longs pans et à une croupe, est orné côté cour
de trois arcades soulignées de bossages: celle en anse de panier, au centre,
correspond au passage couvert, celles en plein cintre de part et d'autre
sont décoratives.
A gauche du passage couvert se trouve l'ancien moulin à eau: il en subsiste
l'emplacement de la roue, deux meules et une partie des mécanismes, situés
dans le soubassement et éclairés par des ouvertures en anse de panier. L'eau
s'en écoulait par une gargouille en forme de canon. La partie supérieure
présente deux travées dont deux oculi au niveau du comble à surcroît. On
accède à la terrasse devant le logement par quelques marches et un portail à
piliers, orné de bossages, de pilastres, de volutes, de chapiteaux moulurés
à denticules et surmontés de sphères. Un second escalier devait mener à un
jardin aujourd'hui disparu. Ce corps de bâtiments se prolonge dans la
seconde cour située à l'arrière du corps d'habitation et forme un retour le
long de la route. Assez remanié, il comprenait certainement des dépendances
agricoles et des logements d'ouvriers. A la limite entre les deux cours se
trouve un imposant pigeonnier circulaire, couvert d'un toit conique en tuile
plate et ardoise et surmonté d'un clocheton d'ardoise galbé surmonté d'un
épi de faîtage. Il subsiste à l'intérieur une partie des boulins formés de
poteries incluses dans la maçonnerie. Au-devant de la cour principale se
trouve la plate-forme entourée de douves qui serait l'emplacement du château
primitif. Des vestiges de maçonnerie sont visibles à la base.
château d'Orioux 17400 Courcelles, propriété privée, ne se visite pas.
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