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Cette seigneurie, située sur le bord d'un canal,
parmi d'anciennes maisons de campagne, est l'une des plus anciennes des
environs de La Rochelle. Elle est en effet mentionnée en 1200, date à
laquelle elle était possédée par Gilbert Vender, maire de La Rochelle, grand
chambellan d'Aliénor d'Aquitaine. À cette époque, elle était constituée de
salines et de quelques vignes. La première maison seigneuriale qui semble
remonter au XVe siècle fut peut-être construite par les Chaudrier, seigneurs
de Passy-Rompsay de 1424 à 1524 environ. Ensuite, elle passa aux mains de la
famille Cherbeys. Au début du xvir siècle, la seigneurie avait encore changé
de mains. Elle appartenait à Michel Brunet. Selon une déclaration qu'il fit
en 1640, la propriété se composait d'un "hôtel avec étage, foyer, treuil,
four, jardin, bois, le tout se tenant et clos de murailles, avec une
fontaine et un chenal appelé Passy, allant au pont des salines". Une autre
partie était aux mains d'Anne Georges, veuve de Jean Brunet. Une branche de
la famille Brunet garda la maison noble jusqu'en 1687, date à laquelle
Jacques Brunet et son épouse vendirent la propriété à maître Gabriel
Béraudin, seigneur de Grandzay, lieutenant général en la sénéchaussée de La
Rochelle et à son épouse, Suzanne Husson. Par un partage du 18 février 1714,
le logis de Passy revint à Gabriel Béraudin, second du nom, écuyer,
lieutenant général en la sénéchaussée et siège présidial de La Rochelle,
comme son père. Les Béraudin gardèrent la seigneurie jusqu'en 1771. Le 25
février de cette année, Louis Théodore Béraudin, écuyer, seigneur de
Passy-Rompsay, ancien lieutenant général au siège de l'Amirauté de La
Rochelle, agissant aussi au nom de sa sœur, Suzanne-Henriette Béraudin,
veuve de Patrice-Robert Butler, lieutenant général du siège de l'Amirauté de
La Rochelle, vendit la seigneurie à Jean Grissot, ancien ingénieur du Roi et
des armées de Sa Majesté, chargé des travaux de fortification de
Saint-Jean-de-Luz, y demeurant. Il était alors précisé que la maison de
Passy consistait "en deux cours et différents bâtiments en masure totalement
ruinés, dégradés, non susceptibles de rétablissement, à la réserve de
l'écurie, du grenier à foin au dessus". Jean Grissot projetait de se retirer
à Passy après avoir abandonné ses fonctions d'ingénieur.
C'est vraisemblablement dès cette époque qu'il fit entreprendre la
reconstruction du corps de logis. Un procès-verbal d'estimation établi le 5
floréal an II, apprend qu'à cette date "la maison de maître, construite en
octogone" n'était pas achevée et qu'il restait à y faire "différentes
portes, croisées et autres ouvrages au premier étage et au grenier". Elle
fut vendue l'année suivante par Marie-Suzanne Régnaud, veuve de
Jean-Baptiste-Pierre-Augustin Grissot, à Claude-Jacques Camuzat et à son
épouse, pour 43 000 livres, somme qui devait être employée à l'acquittement
des dettes de la succession de Jean Grissot. Le corps de logis comprenait
une salle lambrissée dans laquelle il y avait une tapisserie sur toile, une
cheminée à manteau de marbre et une petite glace, une cuisine avec un grand
dressoir et six autres appartements dont quatre chambres à coucher, le haut
étant composé de deux grandes chambres de maître non finies, une chambre de
domestique et des greniers, le tout bâti en octogone. Étaient comprises dans
la vente "les portes et croisées vieilles ou neuves", ainsi que les "pierres
en moellon et autres matériaux propres destinés à parachever la bâtisse".
L'acte signalait également une chapelle. Par ses proportions modestes, Passy
fait plus penser à une folie construite par un grand personnage plutôt qu'à
la maison d'un particulier. La distribution intérieure, se fait à partir
d'un grand salon octogonal placé au centre, détermine les proportions des
élévations. La demeure comprend un large soubassement portant une demeure de
plain-pied couverte de tuiles canales, animée en son centre par un
avant-corps sur trois travées plus haut d'un étage attique, terminé par un
fronton triangulaire. De part et d'autre de l'avant-corps, deux niches
étaient destinées à recevoir des statues. Isolée des dépendances, la demeure
est précédée par un haut mur de clôture, percé par une porte cochère dont
les pilastres semblent avoir été achevés après coup. Chaque côté du mur est
flanqué d'une tour cylindrique à couronnement fantaisie. Elles ne sont pas
mentionnées antérieurement à l'an II. Ces deux éléments marquant les
privilèges nobiliaires de la maison donnent un air pittoresque à l'édifice
et rappellent les fabriques des jardins à l'Anglaise, très en vogue dans la
région parisienne, au moment de l'édification du logis de Passy. (1)
château de Passy 17180 Périgny, situé au lieu-dit Rompsay, propriété privée,
ne se visite pas.
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