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L'automobiliste qui
emprunte la route départementale 114 entre Saintes et Cozes ne manque pas, à
mi-chemin, de remarquer le château de Châtenet. A la fin du XVe siècle, le
fief appartenait à Isabeau Chaudrier, veuve de François de Clermont,
seigneur de Dampierre-sur-Boutonne et du Seurre. Au siècle suivant, il échut
à son fils, Jacques de Clermont, chevalier, gentilhomme de la chambre du
Roi, seigneur de Dampierre. De son mariage avec Jeanne de Vivonne, il eut
une fille, Claude-Catherine de Clermont, dame des baronnies et seigneuries
de Dampierre, du Seurre et de Châtenet, en 1564, épouse en premières noces
de Jean d'Annebaut, baron de Retz et de La Hunnaudaye, puis en secondes
noces d'Albert de Gondi, marquis de Belle-Ile lequel devint par la suite,
duc de Retz et pair et maréchal de France, en 1573. Au tout début du XVIIe
siècle, Châtenet appartenait à Nicolas Desmier, seigneur de Beauregard dont
les descendants le conservèrent jusqu'en 1761. Cette année là, Étienne-Louis,
Jean, Léon, Louis-Étienne et Marie-Françoise Desmier d'Archiac vendirent le
château à Pierre-Charles Mossion de La Gontrie, chevalier, seigneur de
Souillac, pour 44000 livres. Celui-ci fit faire d'importants travaux au
château et améliora considérablement le domaine, puis revendit le tout en
1771, moyennant 100000 livres, à Michel-Joseph Froger, chevalier, seigneur
de L'Éguille, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
lieutenant général des armées de Sa Majesté, commandant de la Marine au port
de Rochefort. En 1781, suite à un partage, la terre et seigneurie de
Châtenet ayant haute, moyenne et basse justice, relevant de la baronnie de
Cozes, revint à Marie-Thérèse-Armande Froger de L'Éguille, épouse d'Henri de
Brétinauld, baron de Saint-Seurin-d'Uzet, seigneur de Banchereau et autres
lieux. Après la Révolution, le château devint la propriété de Louis-Paul
Frétard d'Écoyeux. Sa fille Anne-Paul-Françoise épousa, en 1854,
Marie-Gustave, comte Le Moyne de Sérigny, qui dut vendre le château de
Châtenet après les ravages du phylloxéra.
Au début du XXe siècle, il était aux mains du docteur Favre, député de la
Charente-Inférieure. Les différents bâtiments s'organisent autour d'une
vaste cour rectangulaire envahie par la végétation à la fin du XXe siècle.
Trois des angles sont flanqués d'une tour cylindrique aujourd'hui dérasée.
L'angle nord est occupé par un ancien donjon quadrangulaire de quatre
niveaux, flanqué sur trois côtés, dans sa partie supérieure, de bretèches
d'angle formant échauguettes. Un corps de logis assez simple, construit en
plusieurs campagnes successives, vient se greffer sur sa face sud, à
l'origine isolée du corps d'habitation par un petit pont-levis qui donnait
sur la courtine au niveau du premier étage. On accédait à l'enceinte, côté
nord, en franchissant une porte cochère à couvrement, défendue par un chemin
de ronde que l'on imagine aisément grâce aux consoles qui devaient le
supporter et qui sont encore en place. Rien n'est plus triste que l'état de
cet édifice pourtant classé monument historique et en particulier de son
donjon qui constituait, avant son effondrement survenu dans les années 70,
un intéressant exemple de tour maîtresse habitable, vraisemblablement bâtie
à l'extrême fin du XVIe siècle, pour Nicolas Desmier. (1)
Éléments protégés MH : le donjon : classement par arrêté du 23 mars 1942. Le
château, à l'exception du donjon classé : inscription par arrêté du 22
juillet 1942.
château de Châtenet 17460 Retaud, propriété privée, ne se visite pas.
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