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Lorsqu'on navigue sur la
Charente, entre Saintes et Saint-Savinien, on remarque obligatoirement sur
la rive gauche, le charmant petit château de Courbiac dont la façade
postérieure se reflète dans les eaux de la rivière. Son histoire est encore
assez mal connue. On sait toutefois qu'il appartenait au début du XVIIe
siècle, à Raymond de Montaigne, neveu de l'auteur des Essais, également
seigneur de La Vallée et de Tricholet en Saintonge, conseiller du Roi,
président civil et criminel au siège présidial de Saintes. Par la suite, il
passa à son fils, Nicolas, qui connut de très sérieuses difficultés après
des procédures intentées contre lui par la famille Gombaud. En 1700, un
arrêt du parlement de Bordeaux maintint pourtant sa veuve, Louise-Hélène de
Suberville, et leur fille, Marie-Louise de Montaigne, qui épousa
Jean-Mathias de Riquet, grand président en la cour du parlement de Bordeaux,
en possession des terres et seigneuries de Tricholet et de Courbiac et d'une
maison à Saintes. L'affaire connut cependant des rebondissements jusqu'en
1710, au moins. Ensuite, Courbiac devint la propriété d'Arnaud-Joseph
Constantin, procureur au présidial de Saintes. Il vendit le château en 1762
à Joseph-Louis Faure, conseiller du Roi, receveur ancien des tailles en
l'élection de Saintes. Celui-ci revendit Courbiac en 1771, moyennant 17000
livres, à Pierre-Éléonor Lauzet, contrôleur et receveur des domaines du Roi
au bureau de Rochefort, qui le garda très peu de temps puisqu'il le céda à
son tour, deux ans plus tard, moyennant 20000 livres, à messire
Charles-Julien-Gilbert du Chaffault, chevalier de saint Louis, lieutenant
des vaisseaux du Roi au port de Rochefort, et à son épouse,
Marguerite-Claude de Macnémara. Le comte du Chaffault fit de Courbiac sa
maison de campagne qu'il garde au moins jusqu'à la Révolution. D'après
l'acte de vente de 1771, la seigneurie de Courbiac située sur la paroisse de
Saint-Vivien de Saintes, consistait en un logis "avec bâtiments de
servitudes, cour, Jardin, renclos entouré de murs, viviers, allées et une
chapelle", avait droit de haute, moyenne et basse justice, et relevait
noblement en partie du Roi au devoir d'un écu d'argent à muance de seigneur
et de cinq sols de rente par an, et de la seigneurie de Magézy à hommage
d'un pigeon par an.
Les bâtiments, cachés dans un nid de verdure depuis la route, forment un L.
Il ont été assez modifiés côté cour. On y voit cependant encore la porte de
l'ancienne chapelle. Le corps de bâtiment, côté rivière, coiffé par une
haute toiture d'ardoise à deux pentes, est flanqué d'une élégante petite
tourelle en encorbellement possédant une curieuse toiture à l'impériale. Un
peu plus loin, dans le parc, on remarque un petit pigeonnier carré couvert
de tuiles plates. Dans son état actuel, le corps de logis principal du
château de Courbiac ne semble par remonter au delà du XVIe siècle. (1)
château de Courbiac 17100 Saintes, propriété privée, ne se visite pas.
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