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Le premier seigneur de La Gorce aurait
été André Harpedanne de Belleville, fils puîné de Thimotée, seigneur de
Caubourg. Acquise vers 1727 par Jacques Broussard, avocat en parlement, la
seigneurie fut aussitôt retirée en vertu de son droit de retrait lignager
par François de Belleville, selon un acte du 8 avril 1728. Le dernier
représentant des Belleville à La Gorce, Benjamin-Jean-Alexandre, après avoir
vendu, en 1829, le château de Chadignac, venant de son épouse Catherine
Morisseau, vendit, en 1839, La Gorce à Jacques Ellie, époux de Marie
Fleuranceau, propriétaire du domaine des Robins. Leur fille,
Justine-Élisabeth-Adèle Ellie, épousa Louis-Armand Ménier, auquel elle
apporta l'ancienne seigneurie de La Gorce. C'est elle qui abandonna le vieux
logis pour faire bâtir le château actuel, à quelques centaines de mètres de
l'ancien domaine. Leur fille, Suzanne-Marie-Louise Ménier, apporta la
propriété en dot à son époux, Pierre-Louis-François Merle, avocat général à
Nîmes, puis maire de Soubran. La Gorce est toujours aux mains de leurs
descendants. L'ancien logis, simple petite construction basse en double
profondeur dont chaque baie était surmontée d'un œil-de-bœuf, à travée
centrale marquée par un avant-corps et dotée de girouettes en épis de
faîtage portant la date de 1789, avait été restauré dès son achat par la
famille Ellie. Il avait été notamment surhaussé dans sa partie centrale et
son avant-corps avait été couronné par un fronton triangulaire.
Le dessin qui en fixe le souvenir montre des pierres d'attente de part et
d'autre qui laissent penser que c'est l'ensemble de la construction que l'on
prévoyait de surhausser à l'origine. Le vieux logis a malheureusement
disparu peu à peu. Seul le nouveau château subsiste. Isolé de ses
dépendances, on y parvenait par deux longues avenues plantées. L'édifice,
bâti vers 1860, consiste en un corps de bâtiment assez sobre, couvert
d'ardoise, encadré par deux pavillons, s'inspirant des anciennes maisons
nobles. En 1900, on accola, au centre de la façade postérieure, une tour
polygonale coiffée d'un petit belvédère, ajoutant une note de gaieté à cet
ensemble aux lignes austères. Le tout était clos par un vaste jardin à
l'Anglaise terminé, au-delà d'une pelouse, par une pièce d'eau en
perspective dotée d'un petit bâtiment formant lavoir qui donnait à ce bel
ensemble du XIXe siècle, un caractère pittoresque s'harmonisant cependant
bien avec le parti architectural du château, faisant ainsi un ensemble
réussi. (1)
château de la Gorce 17150 Soubran, propriété privée, ne se visite pas.
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