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Le château de Geay est
situé à un kilomètre du bourg de Geay, au bord du coteau dominant la rive
gauche de la Charente. À la mort, le 23 juillet 1490, de Jean de Latour,
habitant le château de Romette (devenu vers 1575 La Roche-Courbon), ses
trois fils se partagent son héritage. Jean de Latour, "le jeune" le second,
reçoit pour sa part la terre et seigneurie de Geay. Ce dernier, qui seul eut
des descendants jusqu'à nos jours, édifia dans le bourg de Geay "l'Hôtel du
cimetière viel de Geay". En 1591, son arrière-petit-fils, un autre Jean de
Latour "le jeune", décida de construire, sur un terrain échangé à cet effet,
avec un de ses cousins Nicolas de Latour de Bonnemie, ce qui constitue
maintenant le château de Geay. Le pays étant peu sûr à cette époque, les
guerres de Religion amenant des bandes de malandrins à piller et à
rançonner, Jean de Latour de Geay voulut mettre sa maison en état de leur
résister; mais il dût pour cela en demander l'autorisation à sa suzeraine,
haute et puissante dame Jeanne de Saux, dame de Tonnay-Charente, de qui Geay
dépendait. Celle-ci l'autorisa à garnir sa construction "de fossés,
pont-levis mâchicoulis et canonniers, et lui demanda en échange de demeurer
toujours bon amy de sa Maison, de ses enfants et d'elle même". Jean de
Latour épousa, en 1594, Charlotte Xandrieux de Gademoulin, fille de François
et de Marguerite Flament, puis en secondes noces, Élisabeth Robin de La
Tremblaye, en 1620. Du premier mariage, il eut deux enfants, Jean et
Marguerite. Cette dernière, mariée à Jacques de Latour de Bonnemie, son
cousin, fils de Nicolas, habita le vieux logis situé dans le bourg. Jean de
Latour, son frère, recueillit le nouveau château. Il appartient toujours à
ses descendants.
Depuis sa construction, en 1591, vingt générations sont passées dans cette
demeure, et y ont imprimé leur mémoire. Sans user complètement de
l'autorisation que lui avait donnée Jeanne de Saux, Jean de Latour de Geay
éleva un bâtiment de vingt mètres de long sur neuf mètres de large, surmonté
d'une très haute toiture en ardoise, dont les versants dépassent en
élévation la hauteur de la muraille. Ce corps de bâtiment est flanqué de
deux pavillons carrés, accolés en diagonale et débordant respectivement sur
les grands côtés du bâtiment principal. Ces constructions sont garnies de
meurtrières et de bretèches, pouvant servir à une défense éventuelle, contre
un coup de mains. Une cour quadrangulaire, flanquée d'une tour aux quatre
angles entoure la maison. Deux tours ont été détruites. L'une des deux
restantes servit de pigeonnier seigneurial. Au XVIIIe siècle, on construisit
des communs sur le mur sud de la cour, sans que l'aspect architectural de
l'ensemble ne fût altéré. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château, l'escalier du
logis principal, la cheminée de la pièce du rez-de-chaussée au sud de
l'escalier du logis principal et la fuie : inscription par arrêté du 31
décembre 1986.
château de Geay 17250 Geay, propriété privée, ne se visite pas.
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Nous remercions M. Vincent Tournaire du
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pour les photos aériennes qu'il nous a adressées. (photos interdites à la
publication)
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jour dans ce département. |
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