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Le château des Granges de Virson
surgit à l'extrémité d'un chemin formant allée cavalière qui le relie au
village qui porte son nom. Deux pavillons coiffés d'ardoise en marquent
l'entrée. Un document de la bibliothèque de La Rochelle, découvert par M.
Bouyer apprend, qu'en 1456, la seigneurie des Granges, appartenait à
Serrette (le jeune) de Marchèze et à Guillaume Nephrouet. Les Nephrouet
possédèrent ensuite la totalité de la terre, puisqu'en 1510, Louis Nephrouet
s'intitule seigneur des Granges. Vers 1530, la terre fut achetée par Jean
Sarrot qui est dit acquéreur, dans un acte de 1532. Par mariage, elle passa
aux mains de Jean de L'Escasse, procureur, époux d'Anne Sarrot, comme
l'indique un acte de 1548. En 1584, c'est Zacharie de L'Escasse qui est
qualifié de seigneur des Granges. Plus tard, en 1638, on trouve mention de
la famille Thèvenin, qui la possédait grâce à un mariage avec Marie Boubhier.
L'année précédente, Marie Thèvenin devait épouser Alexandre de Fleury auquel
elle apporta Les Granges. Elle mourut en 1673, laissant la maison noble à sa
fille, Marie-Anne, mariée en 1658 à François de Bardonnin, chevalier,
seigneur de Sonneville, en Angoumois. C'est le gendre de ces derniers,
Claude de Guez, chevalier, seigneur de Balzac, près d'Angoulême, époux de
Marianne de Bardonnin, qui vendit, le 24 septembre 1707, la maison noble,
terre et seigneurie des Granges de Virson, tenue à foi et hommage lige du
seigneur de Surgères, pour 35 000 livres, à Paul de Pont, banquier de La
Rochelle. L'acte précisait que les logements étaient en très mauvais état et
qu'il convenait d'y faire d'importantes réparations pour les rendre
habitables.
Paul de Pont entreprit presque aussitôt de faire reconstruire le logis, sans
doute selon les plans de l'ingénieur Claude Masse qui précisait, dans un
mémoire, en avoir donné "le dessein". Les travaux étaient achevés dès
janvier 1714, puisqu'un acte précise que Paul de Pont avait fait bâtir à
neuf la maison noble et les écuries. Il s'agissait du corps de logis
central, remanié par la suite, et des deux pavillons d'entrée. A partir de
1748, son fils, Paul-François, fit bâtir la chapelle, faisant venir de la
pierre de taille de Crazannes pour la façade et des moellons de Landrais
pour les autres murs. Il lui en coûta plus de 6 000 livres comme le montrent
les comptes de construction encore conservés. C'est sans doute à lui qu'il
faut attribuer également la construction des deux pavillons encadrant le
corps de logis, malgré leur aspect antérieur et les avant-Corps des deux
façades principales. En 1796, le fils de ce dernier, Paul-Charles de Pont,
vendit le château ainsi que les terres à la famille Maichin. Des mutations
successives firent des familles Lelouis et Mantrant les propriétaires des
Granges de Virson, avant celle qui l'occupe actuellement.
Si le portail en fer forgé du XVIIIe siècle s'en est allé, si les jardins
ont perdu une bonne part de leur splendeur; le logis quant à lui offre une
grande pureté. Treize fenêtres d'un module parfait s'ouvrent au
rez-de-chaussée ainsi qu'une porte d'entrée au sommet d'un escalier à degrés
pentagonaux. De facture classique, elle est comprise dans un avant-Corps
décentré, en faible saillie, surmonté d'un fronton triangulaire. Sous la
toiture à double pente, couverte de tuiles, court un motif sculpté attribué
à l'architecte Paris. Les pavillons sont couverts d'ardoise. La façade ouest
présente la même disposition avec neuf fenêtres seulement; ici la porte,
ouvrant sur un perron muni d'un garde-corps en fer forgé donnant accès au
jardin, est comprise dans un avant-corps aussi décentré, surmonté d'un
fronton semi-circulaire. On retrouve le même décor en frise sous la toiture.
Une remarquable pièce d'eau est encore visible au sud, une petite cascade à
l'ouest, témoins des magnificences aquatiques qui faisaient la splendeur des
Granges de Virson. Des bâtiments d'exploitation sont venus peupler au XXe
siècle la cour d'honneur, donnant une note rustique à cet ensemble
classique. La chapelle isolée dans la cour et autrefois entourée sur trois
côtés de fossés en eau, possède encore une façade monumentale à doubles
pilastres doriques supportant un fronton triangulaire en forte saillie,
annonçant déjà, par la pureté de ses lignes, le néo-classicisme. Cet
ensemble architectural que trois générations de la même famille se sont plu
à embellir offre encore un attrait considérable qui en fait une des plus
belles demeures de l'arrière-pays aunisien. (1)
château des Granges 17290 Virson, propriété privée, ne se visite pas.
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Monsieur Claude Moinet, pour les photos qu'il nous a
adressées afin d'illustrer cette page.
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jour dans ce département. |
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