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Aujourd'hui demeure urbaine, il faut
s'imaginer le petit château de Mons à la sortie du village de Saint-Pierre,
dominant les champs et moulins de la colline et au loin l'admirable baie de
Royan. Le fief appartint au XVe siècle, à la famille Mercier. Le terrain sur
lequel s'élevait la première maison fut anobli par le prieur de Royan en
1475. Au siècle suivant, Mons était la propriété de la famille Gua. Le plus
connu de la lignée, Pierre du Gua, chevalier, seigneur de Mons et d'Ardenne,
gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi et fondateur de Québec avec
Samuel de Champlain, vendit sa seigneurie de Mons, en 1599, à François de
Videgrain, seigneur de Belmont, contrôleur de la maison du prince de Condé.
Saisie en 1646 sur les héritiers de Pierre de Videgrain, gentilhomme du
prince de Condé, elle fut adjugée à Jean Morineau, avocat au parlement de
Paris. Sa petite-fille, Louise Morineau, veuve de Pierre-Charles Blanchard,
écuyer, gendarme de la garde du Roi, couverte de dettes, dut vendre, en
1736, la terre, seigneurie et maison noble de Mons, paroisse de
Saint-Pierre-de-Royan, à Pierre Vallet de Salignac, contrôleur ordinaire des
Guerres, demeurant à Marennes, moyennant 50000 livres. C'est sa belle-mère,
Marianne de Saint-Légier qui fut chargée de surveiller les travaux de
reconstruction de la demeure, sur des terrasses occupant les parterres de la
première maison noble, dès la fin de l'année 1737. Le chantier avait été
confié à un entrepreneur de Saint-Jean-d'Angély, Pierre Caumont, qui
dirigeait une équipe de maîtres-maçons venue de Château-Poinsac en
Basse-Marche.
Les derniers travaux furent exécutés au tout début de l'année 1745. Le fils
aîné de Pierre Vallet de Salignac, Nicolas-Thérèse, n'eut qu'une fille,
Alexandrine-Élisabeth-Angélique-Thérèse qui épousa, au moment de la
Révolution, Raimond Labarthe, auquel elle transmit le château qui connut par
la suite, tout au long du XIXe siècle, les affectations les plus diverses.
Bien qu'endommagé durant la dernière guerre (il perdit alors toutes ses
boiseries) le château de Mons, devenu, à la fin du XXe siècle,le centre
d'une résidence club du troisième âge, est encore un précieux témoignage de
l'architecture saintongeaise du XVIIIe siècle. On pénètre dans la cour
d'honneur après avoir franchi une petite enceinte délimitant d'anciens
jardins potagers, puis une seconde formée de hauts murs rythmés, sur leurs
faces internes, par une série de pilastres entre lesquels on peut encore
voir, en partie, de fausses ouvertures. Les dépendances de la demeure
avaient été rejetées sur la droite, s'organisant autour de la cour de
l'ancienne maison noble. L'édifice dû à Marianne de Saint-Légier présente un
plan en H et en double profondeur. Un jeu de toitures donne l'illusion qu'il
est encadré par deux pavillons à combles brisés sur les façades antérieure
et postérieure, et permet de dégager une façade latérale dominant une
terrasse à balustres et la baie de Royan. En bien des points, ce petit
édifice annonce la construction du château de la Gataudière à Marennes, une
dizaine d'années plus tard. (1)
château de Mons, 36 Rue Pierre Dugua de Mons, 17200 Royan, propriété de la
commune, maison de retraite.
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