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L'actuel château de Panloy a été
construit entre 1770 et 1772 environ pour le baron de Saint-Dizant. Un état
des lieux avait été dressé en 1767 juste avant la démolition du vieux
château, sur ordre du baron par un notaire de Crazannes. Il en ressortait
que Panloy était pratiquement en ruine. En effet, il existait antérieurement
une vaste construction de la fin du XVIe siècle complétée ensuite par un
"château neuf", comme en témoignent les deux petits pavillons d'angle de la
façade principale de style Renaissance tardive. La famille Moreau possédait
alors la terre de Panloy, mais le premier seigneur connu demeure Guillaume
de Ransannes. En 1444, sa fille Jeanne hérite le fief qu'elle apporte en dot
à Antoine d'Isle son époux. Puis en 1540 et 1553, Antoine Moreau porte le
titre de seigneur de Panloy. Son petit-fils, Daniel, agrandit le domaine en
1590, en acquérant du sieur de Crazannes les prés, marais de Fontdurant,
formant le parc actuel du château et en 1593 par son mariage avec Antoinette
Desmontils, il devient maître de la seigneurie de La Tour. Le dernier des
Moreau, Jacob, seigneur de Panloy, mourut en 1680, sans postérité, et
couvert de dettes. La seigneurie fut alors saisie sur sa veuve, Isabeau
Guiton de Maulévrier, et adjugée par arrêt du parlement de Bordeaux du 21
janvier 1683, moyennant 30000 livres, à Pierre Gorse, qui agissait au nom de
Joseph Lebreton, seigneur de Faye, conseiller du Roi en la cour du parlement
de Bordeaux. La juridiction de Panloy, détaillée dans le Terrier de la
seigneurie, s'étendait à cette date sur la route de Saintes jusqu'à la terre
de Mouillepied, comprenant cette dernière et le hameau de La Praire. Le
domaine comptait à peu près 1000 arpents et ce depuis 1620, date de la
construction du pigeonnier gravée sur le linteau de la porte d'entrée. Ce
pigeonnier comporte environ 3000 nids et un édit limitait la contenance des
pigeonniers à trois nids par arpent. Joseph Le Brethon, seigneur de La Faye,
Panloy, Saint-Saturnin et La Tour, décède en 1686. Sa petite-fille,
Anne-Marie, apporte les terres de son aïeul à Henry Sarry, son époux,
seigneur de La Chaume et des bailliages de Champagne et de Nancras,
lieutenant particulier au siège présidial de Saintes.
Le 8 juillet 1760, le domaine passe aux Saint-Dizant par l'union de Marie
Sarry, dame de la baronnie de La Chaume, de Nancras et de Champagne, de La
Tour et de Panloy, fille de Henry Sarry, avec Jacques Michel, baron de
Saint-Dizant, de château d'Oléron, chevalier de saint Louis. En raison de
l'état précaire de la demeure, le baron entreprend sa reconstruction en
sauvegardant de l'ancien château les deux pavillons d'entrée. Le chantier,
peut-être dirigé par l'architecte parisien Barbier de Noisy, débute en 1770
et se déroule sur deux années. Le baron avait précipité les travaux pour que
sa demeure soit fin prête pour recevoir son ami le maréchal, duc de
Richelieu, allant prendre son siège de gouverneur de la Guyenne à Bordeaux.
Il semblerait que ce dernier ne soit jamais venu. La fille du baron,
Marie-Anne, épouse en 1785, Henri, marquis de Graïlly, à qui échoit la terre
de Panloy. Cette famille est du reste toujours propriétaire du château.
Pendant la Révolution, Panloy aurait pu être séquestré et vendu comme bien
national si Madame de Graïlly n'avait pas été intelligemment conseillée par
maître Richelot, notaire à Saint-Saturnin-de-Séchaud. En effet, elle divorça
le 16 décembre 1793 de son époux le baron qui, inquiété, avait été obligé
d'émigrer à Londres en 1791. N'étant plus femme d'émigré, elle conserva ses
biens qui furent gérés par le citoyen Joseph Merveilleux, ex-curé de
Saint-Saturnin, à qui elle donna procuration générale le 8 octobre 1796.
Cette procuration fut révoquée le 21 février 1803 au retour de Henri de
Grailly, amnistié en 1802, et le couple se remaria le 6 mai 1806 à la
mairie. Cette stratégie assura la sauvegarde de Panloy qui ne dut pas
souffrir des événements révolutionnaires.
Par contre, en 1812, un incendie, provoqué par la foudre, endommage l'aile
droite du château et, en 1877, les toitures à la Mansart en mauvais état
sont refaites au goût du jour. Situé sur une terrasse dominant la Charente,
le domaine de Panloy comprend le château, une chapelle, un pigeonnier et des
écuries construites en partie en 1877. Le château adopte un plan en U,
flanqué primitivement de sept pavillons, aujourd'hui de six. Deux d'entre
eux élevés dans les deux angles rentrants subsistent de la première
construction (vraisemblablement de la fin du XVIe ou début du XVIIe siècle).
Ils sont agrémentés d'un décor varié, oculi, chapiteaux ioniques, caissons
sculptés de fleurs, agrafes ornées de lions et de visages tourmentés. La
façade principale, percée de fenêtres en travées, est marquée par un
avant-corps central de trois travées et couronnée d'un fronton triangulaire
orné, au XIXe siècle, de lions soutenant un blason. Cette façade date du
XVIIIe siècle; en revanche, ses toitures et lucarnes ont été modifiées en
1877 lors de la suppression du toit à la Mansart. La façade Sud également
remaniée mais au début du siècle dernier est dotée en son centre d'un
portique à colonnes doriques surmonté d'un balcon à balustres. A l'ouest du
domaine s'élève la fuie couverte de tuiles plates et d'un clocheton
d'ardoise qui a conservé intacte son échelle tournante et à l'est une petite
chapelle du XIXe siècle. (1)
Éléments protégés MH : la façade principale au nord avec les deux pavillons
d'angle et les toitures correspondantes, le grand salon et son décor au
rez-de-chaussée, le pigeonnier, les balustrades, la terrasse et son portail.
: inscription par arrêté du 18 octobre 1983.
château de Panloy 17350 Port-d'Envaux, tél: 05 46 91 73 23, ouvert
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