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Première
mention en 1320 dans un relevé des fiefs de la prévôté de Nuits : messire
Pierre de Blaisy, chevalier, tient du duc sa maison d'Agencourt et 30 livres
de terre. Le 8 janvier 1425, Guillaume de Vichy, seigneur d'Agencourt, tient
en fief du duc de Bourgogne "premièrement, je ledit Guillaume confesse à moy
appartenir la fort maison dudit lieu d'Agencourt, dependances et
appertenances d'icelle, ainsi comme elle se comporte de long et de large et
de costez, enclose des terraulx, environ les estables à chevaux, la place et
grange devant ladite fort maison, les cultiz joingnant esdiz terreaux
contenant un grand journal de terre, tenant à la voie commune d'une part, et
à moi ledit Guillaume d'autre part. Item ay sept journaulx de terre arables
assis au finage dudit Agencourt, tout d'une piece au lieu dit en Latorne,
assez près de ladicte fort maison emprès la voie commune d'une part et Jehan
de Boux de Nuys d'autre part". Suivi par la description détaillée de la
réserve et des tenures, le tout sans justice. Le 31 mai 1442, sentence du
bailliage de Dijon rendue en faveur de noble homme Guillaume de Vichy,
écuyer, comme seul seigneur d'Agencourt et prenant en main pour les
habitants dudit lieu, et encore en faveur dudit Guillaume et de Jean de
Fussy, écuyer, tous deux comme seigneur de Premeaux et prenant en main pour
les habitant dudit Premeaux, contre le procureur de Monseigneur le duc de
Bourgogne audit bailliage, qui prétendait que les habitants desdits lieux de
tout temps et d'ancienneté étaient de guet et garde et retrait à Argilly, et
à cause de ce devaient contribuer aux menus emparements du château dudit
Argilly ; ledit de Vichy disant au contraire que lui appartenait seul et
pour le tout le château d'Agencour, village et finage d'icellui en toute
justice haute, moyenne et basse, lequel château était environné de bons murs
et fossés pleins d'eau vive, et y avait de bonnes grosses tours tellement
qu'il était tenable pour résister à toute puissance tant de force comme
aussi par le moyen des artilleries dont le château était bien et notablement
garni, et pour apparoir de la vérité, il était vrai que au temps que les
anglais et gens de compagnie avaient été en pays de Bourgogne, ils avaient
été en grande et belle compagnie devant le château, et avaient fait tout
leur devoir de le prendre et gagner par siège, assaut, échelles et
autrement, mais telle résistance leur avait été faite par le moyen de la
force dudit château, de l'artillerie d'icelui et des gens qui étaient
dedans, que le château avait été préservé de leurs mains. Et semblablement,
quand dernièrement les écorcheurs avaient été en pays de Bourgogne, et bien
qu'ils eussent été en puissance devant ladite place, ils n'y avaient jamais
pu porter dommage, et que d'ailleurs lesdits habitants s'étaient retraits de
tout temps audit château, et non a celui d'Argilly, ce qui devait être selon
les ordonnances faites sur ce en matière de retrait, par lesquel tous les
habitants du plat pays étaient tenus de retraire à la plus proche place
tenable et d'y contribuer aux menus emparements. Par laquelle sentence fut
dit que lesdits habitants d'Agencourt devaient retraire audit Agencourt, y
faire guet et garde, et contribuer aux menus emparements, et les habitants
de Premeaux devaient retraire à Nuits si bon leur semblaient. Le 4 août
1487, acte de partage par Claude de Vichy, écuyer, et Henriette de Traves sa
femme, seigneur et dame d'Agencourt, et de Jacques, Jean, Jeanne, Claude et
Marie de Vichy leurs enfants, par lequel ledit Claude de Vichy et Henriette
sa femme ; font donation entre vif à Jacques de Vichy leur fils de la maison
forte, terre et seigneurie d'Agencourt, Premeaux, Nuits, Noirans, Poligny
etc, sauf l'usufruit à son père (les deux filles ont 600 livres de dot, la
troisième 10 livres de rente pour l'église). Jean de Vichy reçoit la terre
et seigneurie de Diombes. Le 5 septembre 1487, quittance reçue par Jean
Jehannier de Saint-Jean-de-Losne, notaire, et passé au château d'Agencourt
par Claude de Vichy, écuyer, seigneur d'Agencourt, et Jacques de Vichy,
écuyer, son fils, qui épouse Catherine Foulquier, fille de Louis Foulquier,
seigneur de Marigny. Le 11 juin 1538, François de Vichy, écuyer, seigneur d'Agencourt,
verse pour le couvent de sa ville une pension assignée sur un pré situé
"devant la maison dudit Agencourt". Le 9 août 1538, mandement du bailli de
Dijon, à la requête du procureur du roi au siège de Nuits, pour saisir les
biens étant au château d'Agencourt, où est décédé la nuit dudit jour
François de Vichy, écuyer, laissant plusieurs enfants mineurs. Le 10 août
1538, procès verbal fait au château d'Agencourt par Jean des Bruyères,
écuyer, seigneur de la Chocelle, lieutenant local et particulier au
bailliage de Dijon au siège de Nuits, par lequel demoiselle Marie de
Villers, veuve de feu François de Vichy, écuyer, seigneur d'Agencourt, se
nomme et porte bailliste de ses enfants suivant le droit appartenant à gens
nobles. Ledit procès verbal fait en la maison forte et seigneuriale d'Agencourt,
comme maison principale et capitale des biens et chevances du feu père. Le 6
mai 1635, donation dans la maison seigneuriale d'Agencourt. Au milieu du
XVIIe siècle, il fut un relais de chasse important, où d'ailleurs Louis XIII aurait
fait une halte. Le 6 décembre 1676, dénombrement de la terre et seigneurie
d'Agencourt par Charles de Saint-Martin, écuyer ; les habitants d'Agencourt
doivent le guet et garde au château. En 1793, les sommets de quelques tours
ont été détruits. Il semblerait selon d'autres versions, qu'elles le furent
à la suite de conflits guerriers avec le seigneur voisin au Moyen-Age. Au
XIXe siècle le Père Rey fondateur de la colonie de Cîteaux, acheta le
château pour y établir un noviciat des soeurs de Saint Joseph d'Oullins,
lesquelles en 1878, en firent une providence pour les orphelines et les
filles pauvres. En plaine, à l'est de Nuits-Saint-Georges, à l'extrémité
occidentale du village. La maison forte d'Agencourt, actuellement
transformée en maison familiale, se compose d'une plate forme arrondie,
entourée de fossés en eau, fermée de bâtiments d'enceintes composites sur le
quart sud-est de sa périphérie, et ouverte à l'est, face au village, sur une
basse-cour encore marquée par un beau bâtiment d'écurie du XVIIIe siècle.
Sur la plate-forme, les trois bâtiments qui épousent la périphérie ronde et
qui plongent dans le fossé sont modernes, et réutilisent des éléments
anciens, notamment une pierre armoriée fichée dans le pignon nord, marquée
du millésime 1607. Au nord de la plate-forme, l'angle sud-ouest des
bâtiments est garni d'une tour ronde conservée sur un étage et tardivement
couverte d'un toit à un versant posé sur le second étage en ruine. L'examen
de la cave de cette tour permet d'y identifier le seul élément ancien de la
maison forte ; il s'agit d'une cave à voûte en cul-de-four surbaissé, percée
originellement de trois canonnières rondes et d'une porte au nord-est. Les
canonnières sont à fente de visée et chambre de tir couverte d'un arc
surbaissé. La fente de visée est traversée à mi-hauteur par une barre de fer
servant vraisemblablement à suspendre les couleuvrines. La canonnière
occidentale a été transformée en fenêtre. Une quatrième canonnière a été
percée au nord, à droite de la porte en entrant ; c'est un modèle sans
chambre de tir, à ébrasement interne ; l'orifice rond est barré d'une barre
d'appui métallique. La porte d'accès a conservé une partie de son huisserie
médiévale : les gonds et les pentures ; la serrure de bois a été démontée
récemment, et n'existe plus que sous forme d'empreinte. À l'est de la
plate-forme, le pont dormant est constitué de deux arches surbaissées ; une
reprise de maçonnerie indique que l'ahah du pont-levis a été comblé par un
massif de maçonnerie. Le fossés, non revêtu, à fond de cuve, est mis en eau
par une source. Sa moitié septentrionale a été comblée récemment. À l'est du
château s'étendent d'est en ouest les écuries modernes qui limitent la
basse-cour au sud, et dont le rez-de-chaussée voûté sert actuellement de
salle de restaurant. Les angles nord-ouest et sud-ouest de ce bâtiment sont
respectivement garnis d'une tour carré et d'une tour ronde, dont les bases
plongent dans le fossé, et qui semblent également tardives. (1)
Éléments protégés MH : les écuries du château : inscription par arrêté du 9
janvier 1991.
château d'Agencourt, rue du lavoir, 21700 Agencourt, propriété privée,
visite des extérieurs uniquement.
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