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L'abbé Courtépée mentionne que le château fut rebâti en
1193 par Ponce de Grancey, connétable de Bourgogne. Le 29 juillet 1349,
Guillaume, évêque de Langres, donne à son aimé et féal Eudes, sire de
Grancey, le domaine de Cusey, en augmentation de fief, "considerant le temps
present ouquel nostre dite eglise et evesché hait grant besoing de l'ayde et
de la force dudit chevalier et de ses chasteaux, et de sa terre joignant la
nostre". Eudes de Grancey et Mahaut de Noyers sa femme fondèrent dans leur
château de Grancey en 1361 une collégiale, sous le vocable de Saint-Jean,
dont les privilèges furent approuvés en 1365 par Urbain V, et dont les
titres sont aux archives de la Côte-d'Or. Le 16 décembre 1363, Philippe le
Hardi, ayant quitté Villeneuve-sur-Yonne, était au château de Grancey avec
l'Archiprêtre : plusieurs mandats sont datés de cette localité, l'un d'eux
est même revêtu du sceau d'Arnaud de Cervole. Afin d'éloigner les bandes
errantes, Philippe le Hardi lança une convocation pour réunir les féodaux à
Dijon, et manda, le 5 juin 1366, les principaux seigneurs par de lettres
portées au domicile de chacun d'eux : Jean de Blaisy à Mauvilly, Olivier de
Jussey à Rochefort, Dreux de Mello à Bligny, Jean de Bourgogne à La
Ferté-sur-Amance, Guillaume de Vergy à Mirebeau, les enfants de Larrey à
Chassenay, RJean de Crux, Girard de Bourgobon-MOntperroux, les sires de
Grancey, de Noyers, d'Epoisses, de Saint Beury.
En 1398, Yolande de Bar, veuve d'Eudes IV de Grancey, rend démonbrement
pour son douaire de Grancey. En 1433, Guillaume de Grancey, ruiné par une
rançon donnée aux français de 22000 saluts d'or, accepte une offre de
Georges de la Trémouille qui lui propose sa sœur en mariage moyennant son
ralliement au roi de France. Guillaume accepte et attire les foudres du duc
de Bourgogne. Guillaume pille l'abbaye de Theuley, mais il subit une
violente riposte menée par Jean de Vergy, seigneur de Fouvent et de Vignory,
à la demande de la duchesse qui engage des bijoux pour financer l'opération.
Le siège est mis devant le château le 14 mai et au mois d'août, la place est
contrainte à se rendre. Après la reddition, le château est confisqué et
offert à la duchesse, puis il est finalement cédé à Bernard de
Châteauvillain, frère de Guillaume, resté fidèle à la cause bourguignonne.
Le 4 juin 1445, lettres de la duchesse de Bourgogne portant procuration pour
acheter les châteaux, terres et seigneurie de Châteauvillain, Grancey,
Arc-en-Barois et Chevigny, que l'on dit être mis en vente par décret de par
le roi pour recouvrir les créances des seigneurs desdites terres. La vente
n'est finalement pas faite. En 1454, saisie, au nom de l'évêque Gui
Bernard, de la terre de Grancey-le-Château, dont Monsieur de Châteauvillain
avait refusé de faire les foi et hommage lors de son avènement. Le 27
février 1461, accord entre Thiébaut de Neufchâtel et Jean de Châteauvillain
à propos de la dot de Bonne de Châteauvillain. Le rachat de Grancey et
possible pendant 15 ans à compter de la signature de l'acte, Jean de
Châteauvillain doit faire rédiger un inventaire et vidimus des actes
relatifs à Grancey et s'engage à remettre les originaux s'il ne parvient pas
à rembourser la seigneurie ; pendant 3 ans, les Neufchâtel ne feront aucun
travaux de fortification aux frais de Jean et les travaux ultérieurs sont
plafonnés à 500 francs, les travaux aux moulins, fours et étangs doivent
être concertés entre les deux seigneurie. En 1463, testament de Thiébaut IX
de Neufchastel qui prévoit que Grancey aille à son fils Claude. En 1562,
reprise de fief faite au château de Grancey pour un fief à Gemeaux. Le 31
janvier 1587, Guillaume de Hautemer, chevalier de l'ordre du roi, comte de
Grancey, consolide son comté et châtel de Grancey. En 1591, les gens du
château de Grancey font la guerre à ceux du parti de la Sainte-Union. Le
sieur de Vibray, royaliste, est tué en essayant d'écheler le château de
Grancey comme il l'avait fait de celui de Saulx-le-Duc. En 1700, le
château est déjà reconstruit à la moderne, mais l'enceinte qui l'entoure est
plus complète qu'aujourd'hui : elle est notamment couronnée d'une bande
continue d'orifices, archères ou fenêtres de tir, qui rêgne sur les
courtines et les tours ; le bourg est entouré du même type de fortification.
La plus grosse tour de l'enceinte du château, appelée tour de Saint-Nicolas,
est garnie de deux canonnières de flanquement à ébrasement horizontal. Le 8
décembre 1753, François Gabriel Martin de Choisy fait hommage à la dame de
Grancey, "nous nous sommes transporter avec ledit seigneur Mairetet a la
principalle porte du donjjon du château dudit Grancey, ou etant, ledit
seigneur de Minot a fait les soumissions requises par la coutume , et ayant
mis genoul à terre, a baisé la chaine du pont-levis dudit chateau et
ensuitte sans épée ny éperon, a déclaré qu'il prétoit entre nos mains a haut
et puissant seigneur Messire Gallyot Louis Aubert en sa qualité de comte
dudit Grancey". Le château de Grancey, l'un des plus imposants et des
mieux conservés de Côte-d'Or, est une vaste enceinte sur la pointe sud d'un
éperon rocheux (enceinte dans laquelle a été rebâti le château moderne),
séparée de son bourg castral au nord par un puissant fossé. L'enceinte
épouse le contour de la roche, ce qui occasionne de nombreuses brisures sur
la face est. Elle est flanquée de plusieurs tours anciennes, dont une grande
tour en fer à cheval et une petite carrée près de la pointe sud, toutes deux
arasées au niveau de sol de la terrasse, deux tourelles rondes sur la face
ouest, une troisième sur la face est, près des fossés, qui est occupée par
le choeur de la collégiale. L'enceinte est occupée d'une part par l'imposant
château moderne, construit à l'aplomb de la muraille occidentale, et d'autre
part par un groupe de bâtiments plus anciens, près de l'entrée, construits
parallèlement au fossé : à gauche la collégiale Saint-Jean-Baptiste, rebâtie
au XVe siècle, et dont la crypte occupe la tourelle sur la courtine, à
droite des communs recouverts de tuiles plombées noires et jaunes, qui
rejoignent sur la courtine une tourelle symétrique à la première ; au centre
la tour porche, bâtie en moyen appareil, à porte charretière simple à arc
surbaissé, deux rainures avec les flèches du pont-levis qui est encore en
service, mais qui a malheureusement été électrifié depuis peu, et à l'aplomb
de la porte un bas-relief du XVIIIe siècle aux armes des Grancey, et une
fenêtre sans moulure. Le fossé, revêtu et à fond de cuve, est clos de mur à
chaque extrémité, mais reste sec. (1)
Éléments protégés MH : le château, la terrasse y compris sa balustrade, la
collégiale Saint-Jean l'Evangéliste, l'écurie, les façades et les toitures
de la poterne et des bâtiments annexes, des maisons incluses dans les murs
de clôture, l'enceinte fortifiée : le pont-levis, les remparts, les tours et
les courtines et leurs soubassements ainsi que les salles voûtées
souterraines, les glacis, les deux grilles, les portails, les anciens
jardins et les vestiges qu'ils contiennent, les sols et les murs de clôture:
classement par arrêté du 26 mai 2000.
château de
Grancey 21580 Grancey-le-Château-Neuvelle, propriété privée, ne se visite
pas.
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