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Première mention en 1461, "Saint
Martin de la Mer, où il y a parroiche et n'y a en duché que le village de
Conforgien où il y a une tour fort qui est à Hugues de Clugny, écuyer, et
sont serfs". En 1557, "déclaration des chastel, maison forte, bassecourt,
granges, metairies, molins, garennes, vergiers, porprins, estangs, bapteur,
bois, tant de aulte fusteye que de taillyz, preyz, terres et buissons dudit
Guy de Cluny, escuyer, seigneur dudit Conforgien et Beaulmont, assis esdites
seigneuries terres et justices a luy appartenant en domaines fondz et
propres heritaiges, baillez par declaration par tous lesdits habitans dudit
Conforgien et Beaulmont devant nommez a moy ledit commis par moy le serment
presté d’un chacun desdits habitans. Premièrement une tour quarré salle a
manière de donjon foussoyé a pond levis en laquelle y a cave vostée et sur
la voste la salle, sur ladite salle deux chambre et encore deux aultres
chambres avec les greniers et la lanterne, ladicte tour au-dessus faicte à
multrieres et aupres de ladicte tour y a un autre corps de maison basse ou
est la cuisine, la norrisserye pres ladicte cuisine, la chambre y joignant
ou ordinairement couche ledit seigneur, garnie de cabinet et d’une tour
ronde costiere ou sont les privez avec les greniers dessus avec la tour de
la porterie et celle du colombier sous lequel y a une chambre basse, et la
tour ou est la prison du seigneur pour y mestre prisonniers quant mestier
est. Item la bassecourt, vergier, chappelle, la cour et porpris dicelle
maison et chastel, en laquelle bassecourt y a un corps de maison contignant
le vergier et jardin tant en establerye, granges, que toitz, de l’aultre
coste y a un aultre corps de maison tant en demeurance granges que toictz et
costiere, au dessus y a un aultre corps de maison tant en estableryes que
pour le cheny et plus bas y a un aultre corps de maison basse pour la
pollailerye et pour les oisons, au coin dudit verger et jardin est la
chapelle, le corps desdites maisons entredeulx, encore costière ladite
maison y a une fontaine et un pescherye non couverte et plus bas y a une
grande pescherye a manière d’escluze garnye de chaulssée et de pilloy et de
l’aultre de costé contre le villaige est la garenne avec le courtil dessous
contignant ledit chastel et le tout en un porpris et plus bas y a l’encloux
d’un prey avec le grand estang y joignant et le bapteur a chiene au bas de
ladit chaulssée, et en costiere y a une piece de terre appellée le champt de
l’estang, plus une aultre piece de terre appellée es forées, et le tout
estant en un encloux, ladite basse-court dudit chasteau affrontant pardevant
le grand chemin tendant dudit Conforgien à Beaulmont du coste de la
chappelle, et par derriere au chemin tendant au bois d’ancroy appartenant
audit seigneur ; encores plus bas au chemin tendant dudict Conforgien au
molin dudit seigneur qu’est du coste de l’estang par dessous à la terre de
Philibert Regnaut dict Moireaul, encore du coste du villaige tendant à la
communaulté et aux terres de Philibert Loys et Jacques Regnault dictz
Carlins a Claude Millereaul et a Magdelene Millereaul en laquelle piece est
la garenne dudit seigneur ou il n’est loysible audictz subietz y aller
chasser a peine de l’amande arbitrairement". Inscription lapidaire au-dessus
de la porte : Conforgien ancienne forteresse des protestants ; Guillaume de
Cluny et Louise d'Anlezy me firent faire 1573. L'abbé Courtépée mentionne en
1774 : Conforgien, le château, maintenant en ruine, servit longtemps de
prêche aux huguenots ; on appelle encore une tour à moitié détruite la tour
du Prêche. À huit kilomètres au sud de Saulieu, dans le bocage du Morvan,
à la limite occidentale du hameau de Conforgien, à flanc de coteau, sur le
versant nord du ruisseau de Conforgien. L'ancien château de Conforgien est
constitué d'une puissante tour carrée de trois étages flanquée au nord d'un
corps de logis plus moderne à deux étages, lui-même flanqué à l'ouest d'un
appentis négligeable. L'ensemble est en ruine, avec projet de restauration.
La tour carrée, quoique ses deux derniers étages aient été affectés d'un
effondrement mal racheté par un toit à deux pans, n'a subi que très peu de
modifications. L'étage de soubassement, qui s'ouvre au nord par une large
porte à linteau sur coussinet, est divisé en deux pièces rectangulaires
orientées nord-sud et voûtées en plein-cintre. Cet étage dessert quatre
archères-canonnières à ébrasement interne et trou de visée inférieur,
réparties à raison d'une par façade, la canonnière nord étant bouchée par la
construction du corps de bâtiment moderne. La porte de bois qui sépare les
deux salles de l'étage a gardé ses ferrures anciennes, et son battant est
percé d'un orifice de tir à encoche de calage, qui permettait d'accueillir
les visiteurs indésirables en se retranchant dans la salle du fond. Le
rez-de-chaussée surélevé s'ouvre au nord par une porte haute à l'aplomb de
celle du soubassement ; cette porte est précédée de deux tourillons sur
console ; elle est entourée d'une réserve permettant de loger le tablier
d'un petit pont-levis, relevable grâce à un unique orifice percé au-dessus
du linteau de la porte. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle unique
dont les fenêtres sur les façades est et ouest ont été agrandies en 1573
(inscription sur le linteau). La salle est garnie sur le mur sud d'une
cheminée, sur le mur nord d'une tourelle d'escalier en vis en-œuvre, et sur
l'angle sud-ouest d'une latrine dans une tourelle rectangulaire hors-œuvre
montant de fond. Les trois étages suivant reprennent la même disposition, à
l'exception des cheminées dont l'emplacement varie, et des fenêtres. Les
deux premiers étages sont équipés d'une fenêtre à meneau et double coussiège
à l'est, d'une fenêtre simple à coussiège à l'ouest. Le troisième étage,
dont le plancher et la moitié méridionale ont disparu, est percé de
plusieurs fenêtres de tir à coussiège, dont certaines sont détruites et
d'autres bouchées. Ce troisième étage est couronné à l'extérieur, sur la
moitié septentrionale conservée, d'une rangée de consoles à ressaut
supportant un hourd disparu. Le corps de logis septentrional accoté à la
tour est plus moderne ; il porte au-dessus de la porte une inscription de
1925 rappelant une dédicace de 1573 gravée "au nord-ouest du donjon". Il est
probable que ce millésime soit celui du corps de logis moderne, et non du
donjon sur lequel il était encastré. Ce corps de logis, dont l'empattement
est taluté, s'ouvrait de cinq larges baies à chacun de ses étages. Les
petites fenêtres jumelles à accolades à côté de la porte d'entrée sont des
ajouts contemporains. Au nord et à l'ouest, le versant sur lequel est bâti
le château descend jusqu'à un petit ruisseau, dont le cours a été barré pour
former un étang. À l'est, du côté du hameau et du chemin d'accès, le château
est précédé d'un puits, d'un pigeonnier rond démoli depuis peu, et d'une
basse-cour flanquée au nord et au sud de deux bâtiments de ferme assez
modernes. (1)
Éléments protégés MH : le donjon du XIVe siècle et l'aile du XVIe siècle :
inscription par arrêté du 12 juillet 1995.
château
de Conforgien, D 106A, 21210 Saint-Martin-de-la-Mer, tél. 03 80 64 17 50,
accès autorisé du 1er avril au 30 septembre de 9h à 19h. Visites des
extérieurs uniquement. Halte équestre sur rendez-vous.
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Monsieur Jacques Bacot pour les photos qu'il nous a adressées afin
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