|
En 1209, l'abbaye de
Saint-Bénigne vend au duc de Bourgogne la montagne de Talant, en échange de
l'abandon de son droit de gîte à Saint-Apollinaire, et sous la condition que
l'abbaye pourrait établir à Talant un prieuré dont dépendrait toutes les
églises et chapelles qui seraient bâties sur cette montagne. En août 1213,
la charte accordée aux habitants de Chaumont-lès-Châtillon "fut donné a
Talant mon chastial". En septembre 1218, Alix de Vergy, duchesse de
Bourgogne, fait hommage à Durand, évêque de Chalon, "en sa maison située sur
la montagne de Talant près de Dijon, où elle est extrèmement malade". Le 16
mars 1359, Philippe, duc et comte de Bourgogne, s'adresse au sieur de
Cusance, bailli d'Amont, pour envoyer à Guillaume d'Antully, bailli et
capitaine de Dijon, châtelain de Talant, quinze arbalétriers pour la garde
du château, avec des salaires suffisants. Certificat en 1364 de Regnault de
Toucenay, capitaine de Talant, attestant que Guillaume Deschalan et Jean son
fils ont demeuré continuellement au château de Talant pour la garde dudit
lieu. En 1367, achat de deux cordes pour les cloches de la chapelle de
Talant, que les autres estoient porries. En 1382, compte de Huguenin Jacquin,
maire de Cestre et châtelain de Talant. Dépenses pour la chapelle du duc de
Bourgogne à Talant ; pour des ouvrages faits aux hôtels du duc audit lieu ;
façon de dressoirs pour la cuisine de l’hôtel. Le 29 juillet 1393,
prestation de serment de Huguemin de Barbotet, capitaine châtelain de
Talant. Le duc ordonna en 1416 de réparer le château de Talant et de le
fournir d'artilleries et munition, voulant l'habiter comme étant de tous ses
châteaux le plus beau et le plus seigneurial. Prestation de serment le 14
mai 1420 de Jean de Paligny, dit Chapelain, capitaine châtelain de Talant.
Compte de Perrin Alixant, commis au gouvernement de cette châtellenie par
Marguerite, duchesse de Bourgogne, dont les lettres datées d’Auxonne, le 11
octobre 1421, mentionnent que les habitants de Talant se plaignaient des
extorsions à eux faites par Hugues Rameau, dernier châtelain. Confirmation
de cette nomination par le duc Philippe le Bon, par lettres datées de Dijon,
le 14 mars 1421. Dépenses pour faire un bénitier en pierre à la porte de la
chapelle : "le bénitier en cuivre où l’on faisoit l’eau benoiste, où les
chiens venoient boire aucune fois et faisoient ordures, et par le temps
d’hiver l’eau benoiste se geloit sy fort que y fendoit". Compte en 1437 de
Perrin Alixant, châtelain, dispositions prises au château, pour y recevoir
le duc de Bourgogne, qui devait y loger, "dépenses pour réparer les châssis
des deux grandes fenestres de Baugey, au château de Talant, regardant sur
les fossés, pour ce que les verrières qui y estoient avoient esté toutes
froissées, rompues et despeciées par les gardes, commis à garder maître Jean
Prévost". En 1437, lettre de Eudes IV qui institue un chapitre de 6
chanoines à Talant, lesquels doivent être prêtres et faire résidence.
Inventaire en 1445 de l'artillerie du château de Talant, dressé lors de la
prise de possession de la capitainerie par Philippe de Courcelles, bailli de
Dijon ; on y mentionne des couleuvrines, des veuglaires, des arbalètes, des
pavois des caisses de traits, des chanfreins de chevaux en cuir bouilli et
des harnais de guerre. Le 26 septembre 1567, lettre de Garspard de
Saulx-Tavannes au roi : "à Talant et à Saulx-le-Duc, n'y a personne, et n'y
a plus que les capitaines qui ne résident point. Elles sont fort bonnes pour
ce temps et seroient malaisées à reprendre ; sera bon d'y remettre quelques
uns. Vient à noter qu'il y a infini chasteaux de gentilshommes qui sont
forts, qui serviroient pour ceux qui vouldroyent tenir la campagne même en
hiver ; lesquels chasteaux pourroyent tomber aux mains de ceux de la dicte
religion, soit par surprise, d'autant qu'en la plupart ne se tient que
quelque concierge, ou bien du gré de ceux à qui y sont ; et seroyt un
préjudice tel que l'on peut penser, pour commander aux villageois et plat
pays, rompre les chemins, les marchez, affamer les villes ; par quoi, si
l'on le trouve bon, fauldroyt faire une ordonnance là-dessus". En 1568, les
habitants de Spoy, qui prétendent être retrayant du château de Talant, sont
condamnés à faire guet et garde au château de Lux. Le 9 décembre 1569,
requêtes présentées à la Chambre des Comptes par les habitants de Spoy pour
justifier qu'ils sont retrayants et qu'ils doivent guet et garde au château
de Talant, et non au château de Lux, comme veut les y obliger le seigneur de
Lux. Le 15 janvier 1575, lettre de provision de l'office de capitaine et
châtelain de Talant pour Messire Nicolas de la Montagne, vaquant par le
décès de Messire Jacques de la Montagne son père. Le dimanche
"vingt-huitième mai 1595, Dijon a esté réduit en l'obéissance du roy,
monsieur le mareschal de Biron, lieutenant général en l'armée de sadicte
Majesté estant entré ce jour, sur les cinq heures du soir, par les portes
qui lui ont esté ouvertes par les habitans; le sieur viconte de Tavanes, qui
estoit dedans s'est retiré à Talan, soy quatriesme ou cinquiesme, et le
capitainne Franchesse au chastel de Dijon, où il fait mine de se battre;
toutes fois, l'on espère, en peu de jours, l'emporter moyennant la grâce de
Dieu". En 1595, après la victoire de Henri IV à Fontaines-Française,
Franchesse rend le château de Dijon, et Jean de Tavannes celui de Talant.
Dijon Le 14 octobre 1602, assemblés de messieurs l’abbé Fremyot, élu de
l’église, de Plecairt, élu de la noblesse, Bichot vicomte mayeur de Dijon,
Mossot president, Margedet maistre des comptes, et Espiard représentant pour
le roy. "Ledict sieur Fremyot a fait rapport des poursuites par lui
Messieurs les élus faictes en Cour pour les affaires de pais. Et a
représenté les articles des remontrances faites à Sa Majesté respondict en
son conseil, sur lesquels Sa Majesté entre autre chose auroit accordé au
profit de pais : la demolition des chasteaux de Beaulne, Saulx le Duc,
Talan..., comme aussy la démolition des nouvelles fortifications faictes
pendant les derniers troubles, fors l’ancienne closture et fossé, des
chasteaux de Malain, Viteaux, Espoisses, Cuseau et autres chasteaulx maisons
fortes apartenant aux particuliers". En 1609, le château est détruit, don
des matériaux des fortifications de Talant fait par le roi au duc de
Bellegarde.
Sur une petite butte dominant de 120 mètres la vallée de l'Ouche, la
citadelle de Talant (château et bourg castral fortifié) occupait le sommet
de la butte, soit 380 mètres du nord au sud et 250 mètres environ d'est en
ouest. Le bourg était entouré de murailles et de fossés secs. Le château, au
sud de la butte, dominant la vallée de l'Ouche, était protégé par les
murailles de la ville. Il s'étendait sur une esplanade aujourd'hui déserte
et rongée par les carrières. Le château est aujourd'hui détruit ; le seul
vestige est le cellier du château, couvert de huit voûtes quadripartites,
desservi par un escalier droit de 46 marches, et dégagé sous la direction de
B. Cannonge de 1968 à 1973. Il reste du bourg la tour des archers,
transformée en musée ; c'est une petite tour à cinq pans, dont le
rez-de-chaussée voûté est percé de deux archères sans étrier, à ébrasement
interne recouvert d'un linteau sur coussinet. (1)
Éléments protégés MH : le cellier : inscription par arrêté du 20 mai 1975.
château des Ducs de Bourgogne 21240 Talant, propriété de la commune,
musée.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Monsieur Bernard Drarvé pour les photos qu'il nous a adressées afin
d'illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux
de la Côte d'Or" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|