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Comme beaucoup
de noms de villages, Bouillé provient de la villa créée sur ce territoire.
Plus tard, cette villa se transforma en seigneurie. La partie primitive du
village comprenait le château et ses dépendances et autour les maisons
relevant du château: ce sont bien sûr les plus anciennes. La seigneurie de
Bouillé serait l'une des plus anciennes du pays de Saint-Varent (XIIe
siècle). L'un de ses premiers seigneurs connus, Pierre de Boulié (portant le
nom de la seigneurie), guerroya aux côtés d’Aimery VII, vicomte de Thouars,
sénéchal du Poitou et d’Aquitaine, qui avait pris le parti de Richard Cœur
de Lion contre le roi Henri II. On sait qu’en 1319 la seigneurie relevait de
la Roche-Luzay et en 1598 de Thouars. Elle était très riche, possédant de
nombreuses métairies, vignes et moulins. Si au début les seigneurs
n’habitaient pas toujours leur château de Bouillé comme Jacques, René,
Marguerite de Guineuf, en 1662, Claude Marin de Trehan, seigneur de la
prévôté de Saint-Varent, y vécut, de même que Jean Vincent de Montdion,
chevalier, seigneur de la Morinière, et Pierre Vincent Morin, sieur de
Tocheau. En 1780, Henri de Liniers de la Guionnière vendit le château. Le
dernier seigneur avant la Révolution, Joseph Philippe Evariste Devaslier,
écuyer et capitaine d’artillerie au régiment de Strasbourg, habita Nantes.
En général les seigneurs, ne résidant pas au château, avaient perdu
l’habitude de gérer eux-mêmes les biens de la seigneurie et avaient laissé
ce soin à des fermiers généraux qui, eux, étaient résidents. Benjamin
Servant Les Varannes, fermier général à Bouillé en 1778, y demeura jusqu’à
la Révolution.
De loin, le château offre à peu près le même aspect qu’autrefois maïs si
l’on détaille cette architecture, on constate les transformations opérées en
cinq siècles. D’après le style, sa construction remonterait au XIVe siècle:
il fut construit plus comme résidence que comme château fortifié. Pourvu
d’un donjon, symbole de puissance féodale plus qu’indice de citadelle, il
n'avait probablement ni fossés ni tours. On y accédait par un vaste porche
ouvert sur le chemin. A droite se trouvaient les granges des dîmes et des
redevances. Les dépendances et servitudes se trouvaient du côté nord du
bâtiment principal qui possédait une façade d’une quinzaine de mètres de
longueur. Actuellement il n’y a plus trace de l’enceinte. Depuis la
Révolution, l’ensemble a été partagé entre plusieurs propriétaires et de
nouvelles séparations ont rompu la symétrie primitive. Les petites tourelles
de l’enclos ont disparu et les cours de fermes remplacent les jardins. Le
donjon recouvert d’ardoises est surmonté d’une girouette qui indiquait le
degré de noblesse du propriétaire. A l’intérieur du donjon subsiste un
magnifique escalier de pierre bien conservé qui conduit aux étages
supérieurs dont les chambres ont gardé leurs cheminées. La chapelle du
château du XVe siècle, à laquelle on accède par une petite ruelle donnant
sur la grand-route, possède une Jolie façade au pignon aigu ornée, au-dessus
d’une porte ogivale, d’une petite niche vide ayant dû contenir autrefois une
statue, peut-être celle de saint Sébastien auquel elle est consacrée. La
chapelle est vide et en mauvais état; déjà en 1739 elle était fort délabrée,
ses fenêtres dépourvues de vitraux. (1)
château de
Bouillé Saint Varent, route de Monteil, 79330 Saint-Varent, propriété
privée, ne se visite pas.
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