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La mention la plus ancienne du château de l'Aulnay
apparaît clairement sur le manteau de la cheminée du logis. Entre les
médaillons des deux époux, nous lisons dans un cartouche: "l’an mil VCXXIX
par Jacques de Biron, escuier, et dame Jacquette Borillaud, seigneur et dame
de céans ont fait faire le logis, jardins et près clôturés tout à neuf". En
1529, il y a donc construction d’un ensemble nouveau. Après les Biron,
d’autres familles nobles se succédèrent au château: les Chasteigner,
Montauzier et les Galliot au XVIIe siècle. Vinrent ensuite les Bodet de la
Fenêtre et les Chaigneau de la Guyonnière qui en furent les derniers
occupants. Pierre Antoine Chaigneau, mort en 1879, légua le château de l’
Aulnay à l’hôpital-hospice de Saint-Maixent: il était le dernier descendant
de Jonas Chaigneau, premier pasteur de Saint-Maixent en 1598. Le château de
l’ Aulnay est actuellement utilisé comme exploitation agricole.
En plan, l’ensemble se présente comme une cour en quadrilatère au fond de
laquelle, à l’est, s’élève le corps de logis. Aux angles se dressent trois
tours, tandis qu’une chapelle fait corps avec les communs. Le logis
principal a conservé la plupart de ses traits originels. Il s’agit d’un
vaste bâtiment au toit très pentu, achevé de chaque côté par des murs
pignons et ne comportant qu’un seul étage. La façade ouest présente une tour
polygonale surmontée d’un toit pointu à plusieurs pans et abritant un
escalier en vis; une bretèche équipée d’une couleuvrine domine la porte
d’entrée sommée de la sculpture de deux chevaliers en cotte de mailles
agenouillés de part et d’autre du blason de la famille de Biron, d’argent à
la bande de gueules. Cette tourelle était l’unique accès au bâtiment dès
l’époque de sa construction. Chose étonnante, elle s’ouvre en façade sur un
couloir de circulation, sorte de galerie desservant les pièces des deux
étages. La pièce où trône l’imposante cheminée aux époux, au sud, devait
être réservée à l’apparat. Les fenêtres de la façade ouest du logis, sur le
jardin, remontent certainement à la fin du XVIIe siècle. Amples, garnies de
petits carreaux, elles témoignent de l’amélioration, par une lumière plus
abondante, donnée à ces logis quelque peu austères.
Les trois tours définissant le quadrilatère peuvent être attribuées à la
campagne de 1529. La plus importante cantonne l’entrée du château au
nord-ouest. Son diamètre, 5,40 mètres hors murs, est justifié par les pièces
carrées des deux étages que l’on atteignait par un escalier en vis accolé.
Une chapelle, solidaire de cette tour, était ornée de fresques représentant
les blasons jumelés des familles Chaigneau et Piet. Elle abrite aussi un
modillon sculpté dont le blason n'est pas identifié. Les deux autres tours
reprennent les mêmes caractères que la précédente. Celle de l’est,
transformée en pigeonnier, devait trouver sa réplique à l’autre extrémité du
jardin. L’ensemble primitif aurait alors eu, sans surprise, quatre tours
d’angle. Il est étonnant de constater que de nombreuses meurtrières et
couleuvrines permettaient aux défenseurs des tirs tous azimuts à partir des
tours. En conclusion, le château de l’Aulnay, malgré ses remaniements,
conserve les caractères du gothique tardif alors que l’art de la Renaissance
se développe ailleurs. À la fois résidence de campagne et petite forteresse
à l’abri des brigands, elle mériterait l’attention des autorités
patrimoniales. (1)
château de l'Aunay, rue de L'aulnay, 79400 Azay-le-Brûlé (Fonvérines),
propriété privée, exploitation agricole.
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