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Si des membres de la famille "Belcayre" sont
attestés à partir de 1298 (R. de Belcayre vend une terre à Garin de Cramirac)
et sont souvent cités dans les textes par la suite (notamment en 1305
lorsque Galhard de Belcayre donne à sa sœur Bernade Cramirac plusieurs
pièces de terres situées à Sergeac), la mention la plus ancienne de la
seigneurie remonte à l'année 1331 et concerne une terre qui en dépend et qui
est placée dans sa mouvance: "muo de Hibelna de Belcayre". Puis, en 1365, un
hommage est rendu pour "Belcayre" mais sans plus d'information. La première
citation précise date de 1361: "Johannes de Belcayre, eiusdem parochie (parochia
de Tonaco)" rend hommage pour sa terre au comte de Périgord,
seigneur-châtelain de Montignac, le 15 novembre de cette année-là. On
apprend donc par ce texte que le domaine appartient en 1361 à la famille de
Belcayre et qu'il relève alors directement de la puissante châtellenie de
Montignac. Il faut en inférer que Belcayre fut créé lors du grand mouvement
d'implantation de points d'appui dans l'organisation castrale châtelaine de
Montignac visant à protéger le territoire aux XIIIe et XIVe siècles; pour ce
faire, le seigneur-châtelain concéda en fiefs des portions de territoire à
des membres de la chevalerie de son entourage, domicelli ou milites castri.
Ce fut le cas pour la création de La Bermondie, de La Dauradie (alias Féletz),
de Peyretaillade (alias Losse), de Sauveboeuf ou de Coulonges, pour ne citer
qu'eux.
Aucun vestige architectural ne semble pouvoir être daté de cette période.
Mais on peut être assuré que l'occupation du lieu, éminemment stratégique,
remonte bien au Moyen Âge: ainsi placé à l'intersection de trois anciennes
paroisses, Thonac, Saint-Léon et Sergeac, et en surplomb sur la Vézère, le
site, certainement fortifié, protégeait et contrôlait le trafic fluvial en
même temps qu'il verrouillait l'accès aux paroisses précitées et, au-delà, à
la remontée, à Montignac. Le site n'est pas documenté pour la période de la
guerre de Cent Ans, mais il est fort probable qu'il subit d'importants
dommages comme tant d'autres édifices du territoire; des destructions sont
attestées aux châteaux voisins de La Salle et de Chaban, à
Saint-Léon-sur-Vézère, ou encore des évêques de Périgueux, à Plazac. Cette
hypothèse trouve un début de confirmation dans les nombreuses pierres
rubéfiées remployées dans la maçonnerie actuelle, qui sont les indices d'un
violent incendie, comme aux châteaux voisins précités, détruits puis
reconstruits avec des pierres remployées. En 1502, un mémoire établi pour le
seigneur d’Albret contre la dame de Montrésor, qui décrit le comté du
Périgord, indique qu’à "Tonnac, y a de gentishommes, monseigneur de
Peyretaillade, Belcayre, Cazerac (Jean de Casnac ou Cazenac, Cazerac,
originaire de Beynac), Jehan Bermon, Antoyne Bermon et Ramonet Bermon;
chacun a sa metayrie franche et beaux domaines, chacun cinquante livres de
rente, monseigneur n'y prend rien."
On apprend donc qu'à cette date, le domaine de Belcayre rapporte à son
possesseur les mêmes revenus que les deux plus importantes seigneuries de la
paroisse, Losse et La Bermondie. En revanche, on ignore si "Belcayre"
appartient encore à la famille éponyme ou s'il est déjà possédé par la
famille de Reilhac (ou Reilac, Reillac, Rilhac, Rilac). On aimerait d'autant
plus le savoir que c'est précisément au cours de cette période, au début du
XVIe siècle, qu'est bâti le bâtiment principal actuel, si l'on en juge par
ses critères internes. Porte d'entrée au pied de la tour d'escalier, à cadre
à chanfreins concave (linteau) et convexes (piédroit); fenêtres à chanfrein
droit ou concave, à appui mouluré ou à accolade sur le linteau; grandes
fenêtres à croisillon en pierre et à moulures à listel sur bases
prismatiques dans l'ébrasement se recoupant en partie haute; maçonnerie de
moellons (avec de nombreux remplois) pour les murs et en pierre de taille
pour les parties vives; hautes toitures à forte pente sont les principales
caractéristiques qui autorisent cette datation: celles-ci se retrouvent,
notamment, au château de La Salle à Saint-Léon-sur-Vézère, daté par analyse
dendrochronologique de 1494-1506, ou au repaire noble de Cramirac, daté par
la même méthode de 1508-1509.
Assise sur un éperon rocheux, la nouvelle maison noble se limite alors au
seul grand corps de logis orienté est-ouest, de plan trapézoïdal et dressé
de façon à barrer l'accès à la pointe de l'éperon, celle-ci, laissée libre,
faisant ainsi office de terrasse naturelle offrant un panorama incomparable
sur le paysage alentour. Le corps de logis, qui comprend un rez-de-chaussée
et un étage carré, est couronné par un chemin de ronde, porté par des
consoles à triple corbeau que surmonte un haut toit à forte pente, couvert
en lauze à l'origine. Un escalier en vis, logé dans une grosse tour
circulaire hors-œuvre adossée au sud, dessert tous les niveaux. Le volume
vertical de la tour d'escalier dominait l'ensemble, car plus haute et
surmontée par son propre chemin de ronde (le chemin de ronde actuel a été
refait au début du XXe siècle) et sa grande toiture conique. On l'a dit,
plusieurs textes attestent que le fief est entre les mains de la famille de
Reilhac au XVIe siècle. Le 29 septembre 1541, Hélène (ou Hélie) de Reilhac,
"dame de Belcaire et de La Peronnye", rend hommage au comte de Périgord pour
l'hôtel noble de La Peyronnie à Saint-Léon-sur-Vézère et pour celui de
Belcayre, à Thonac, ainsi que pour le moulin de Saint-Léon, sur la Vézère, à
la redevance d'une paire de gants blancs pour le moulin. Le 27 janvier 1583,
"messire Anthoyne de Reilhac, seigneur de Pelvésy, de Lascaux et Balcayre,
chevallier de l’ordre du roy" rend hommage au roi de Navarre pour "ses
nobles mizons de Lescoulx et Balecayre".
Marié à Françoise de Carbonnières, héritière de Pelvézy, Antoine de Reilhac
était seigneur de Lascaux, de Pelvézy et de Belcayre, mais aussi chevalier
de l'ordre du roi et gentilhomme ordinaire de sa chambre. C'est sans doute
lui qui, le 19 août 1586, avec Jean-Guy de Beynac, seigneur de Tayac, son
fils aîné Gaspard II de Reilhac, seigneur de Pelvésy, "et autres du parti de
la Ligue, assiègent St Cyprien qui estoit religionaire (protestant)". Au
printemps 1592, selon le chanoine Jean Tarde, "le sieur de Baynac (Geoffroy
de Beynac, baron de Beynac et de Commarque) fît de nuit pétarder la maison
de Belcayre-sur-Vézère, où il prind le sieur de Las Caours, maistre de la
maison (Antoine de Reilhac) et le mena prisonnier à Baynac". Le seigneur de
Beynac laissa une petite garnison à Belcayre, qui ne fut délogée qu'à la fin
de l'été par Foucaud d'Aubusson, seigneur de Beauregard. Ces événements
suggèrent que le château a subi des destructions ou, du moins, des
déprédations importantes. Gaspard II de Reilhac, dit le "cappitaine Belcaire"
du vivant de son père, devient seigneur de Pelvézy, Lascoux et Belcayre.
C'est sans doute de cette époque que date le début du lent déclin de la
seigneurie: non seulement Belcayre a été pillé et saccagé, mais aussi il
n'est plus qu'un fief secondaire pour la famille de Reilhac. À la fin du
siècle, Raymond de Reilhac, écuyer, est condamné à payer sous quinze jours à
François de La Bermondie, sieur de La Brande, et d'autres personnes la somme
de 880 livres qu'il doit au seigneur de Beynac, à moins "qu'il n'aime mieux
leur permettre de jouir de la maison et repaire noble de Belcayre".
Le 31 décembre 1610, Madeleine de Reilhac, fille de Gaston, écuyer, seigneur
de Pelvézy et Belcayre, apporte en dot ce dernier à son mari, Louis de
Calvimont, chevalier, seigneur du Cheylard à Rouffignac et de La Fest. La
situation de la seigneurie ne semble cependant guère évoluer favorablement
avec les nouveaux propriétaires: en 1708, Jean de Calvimont, seigneur de
Belcayre, qui devait s’acquitter de trente livres de capitation (un impôt
créé par Louis XIV en 1695), voit cette somme réduite à vingt livres lorsque
l’administration s’aperçoit de la faiblesse de ses revenus, comme l’indique
une note en marge du registre: "est pauvre, modéré à vingt livres". Et les
perceptions des années suivantes donnent à voir l'appauvrissement progressif
de Calvimont: bien qu’ayant fief, celui-ci verse seulement quinze livres en
1713, puis dix livres en 1714. Vers 1740, la seigneurie entre par mariage
dans la maison des Cézac (qui ne la revendra qu'à la fin du XIXe siècle):
Antoine de Cézac, écuyer, est seigneur de Belcayre au droit de son épouse
Marguerite de Calvimont; en 1757, le couple dispute la possession d'îlots
sur la Vézère au marquis de Losse. C'est peut-être à eux que l'on doit la
construction (ou reconstruction) d'un corps de logis secondaire, situé à
l'ouest, en retour d'équerre du grand corps de logis et en partie adossé à
lui, dont les portes et fenêtres, à linteau délardé en arc segmentaire, sont
caractéristiques de ce siècle. En 1789, "messire Jean de Cézac, chevalier,
seigneur de Belcayre et coseigneur de Campagnac" est parmi les votants aux
États généraux.
En 1696, le site avait été localisé sur la carte de la vallée de la Vézère
par François Ferry, ingénieur-topographe du roi, comme un fief important.
Important, le domaine l'était assurément, même s'il figure comme simple
"maison noble", et non "château", sur la planche levée par Belleyme en 1768.
Au regard de son étendue et de ses dépendances, il l'était encore le 18 mai
1792. Outre le domaine proche, soit la réserve seigneuriale au centre de
laquelle se trouve le bâtiment principal, l'ancienne seigneurie comprenait
alors le domaine "de Vauze", semble-t-il lié à une maison du bourg de Thonac;
le domaine du Bonhomme, à Saint-Léon-sur-Vézère; la métairie du château de
Belcayre, également à Saint-Léon; le domaine de Cramirac, dans le bourg de
Sergeac et ses alentours. Transcription de l'inventaire des biens meubles du
château de Belcayre, 18 mai 1792 (district de Montignac, séquestres des
meubles, Belcayre à Thonac): "le dix-huit du mois de mai mil sept cent
quatre-vingt-douze, l’an IV de la liberté, nous, sieurs Pierre Bernard
Merilhou, Charvés et Jean Grangier, commissaires nommés par les
administrateurs du Directoire du district de Montignac, suivant leur arrêté
du 24 avril dernier a nous adressé, tendant à faire invantaire et
procés-verbal de tous les meubles et effets qui se trouveront chez les
émigrans qui ont des fonds et bâtiments dans le canton de Montignac et en
conséquence de notre dite commission, nous sommes transportés par devers la
municipalité de Thonac, laquelle nous avons requise de nous indiquer les
maisons qui appartiennent aux personnes qui se trouvent dans le cas
cy-dessus.
A cet effet, accompagnés de deux officiers municipaux de ladite commune de
Thonac qui sont Jean Requier et Bernard Jérôme, nous sommes transportés au
lieu de Belcayret où étant avons trouvé sieur Antoine Verlhac, fermier du
sieur Belcayret, lequel à l’instant nous a fait l’ouverture de toutte les
portes et édifices de laditte maison. (article 1) Et sommes entrés dans le
salon dans lequel nous avons trouvé une petite table, quatre chaizes de
paille, plus une petit armoire fermant à deux battants n’ayant rien dedans,
ayant néanmoins trouvé dessus dix-huit assietes d’étaing et un plat, cinq
ceuillers et une écuelle potagère, le tout d’étaing... (article 2) Ensuite,
sommes passés dans la cuisine où nous avons trouvé deux vieux armoires de
peu de valeur n’ayant rien dedans; plus, une table; plus, une cremaillère,
un contre-cœur de cheminée; une poille à frire, un bassinoir, un gril.
(article 3) Ensuite, sommes montés au second étage et avons entré dans la
première chambre à main droite dans laquelle avons trouvé une petite table,
deux chaizes et un fauteuil garnis de ras vers fort usés; plus, deux lits à
langer dont un garni de sa coitte et coussin de fontial, couverture de
catalogne, les ridaux de ras vers et l’autre garnis d’une coite aussi de
fontial et ses ridaux fort usés; plus, un petit armoire à un battant n’ayant
rien dedans. (article 4) Ayant passé dans la seconde chambre où nous avons
trouvé deux mauvais lits dont un sans ridaux, une seulement garni d’une
mauvaise coitte et paillasse et l’autre garni de ras jaune; plus, une petite
table.
(article 5) Ensuite, sommes passées dans la chambre appellée de Monsieur et
de Madame, où nous avons trouvé deux tables avec chacune leur tapis; plus,
un lit, le ciel, dossier et petit tour d’indienne, le ridaux et grand tour
d’un ras jaune, une coitte et coussin de coutil, un matelat et une
paillasse, une couverture de droguet, plus, un autre petit lit à l’impériale
garni de ridaux jaunes avec un mauvais matelas et paillasse; plus, un bufet
dans lequel on nous a assuré ni avoir que quelque pièces de linge servant à
l’usage journailler du maître quant il vient dans la présente maison; plus,
dix chaizes et deux fauteuils en paille, deux paires de chenets dans la
cheminée dont une paire de fonte et les autres de fert. (article 6) De là,
sommes decendus dans le cuvier où nous avons trouvé un pressoir, deux cuves
et dix-huit fûts de barique; plus, trois comportes; plus, trois petits
baricots de charge. (article 7) Ensuite, nous sommes transportés au bourg de
Thonac, dans la maison du nommé Vignole, métayer du domaine de la Vauze
appartenant au sieur Belcayret, lequel a en main une paire de bœufs de
valeur d’environ trois cent soixante livres, mais dont-il n’en appartient
que cent dix livres audit sieur Belcayret, ainsi que ledit sieur Verlhac
nous l’a attesté; plus, une charrette avec les outils arratoires servant à
l’exploitation du bien attaché à la maison de Belcayret. Et attendu qu’il ni
a rien plus à inventorier dans la présente municipalité, ont lesdits
officiers municipaux et ledit sieur Verlhac signé avec lesdits commissaires
et nous, ainsi signé Vedrenne, Requier, Verlhac, Mérilhou, Grangier et nous
soussignés Festugière, sieur grefier, Vedrene, officier municipal,
Coursserants, officier municipal".
En 1792, le château recelait également un cuvier qui abritait un pressoir,
deux cuves, dix-huit fûts de barrique, qui témoignent de l'importance du
vignoble dans la réserve seigneuriale. La carte de Belleyme confirme la
vocation viticole de Belcayre, indiquant que tous les domaines qui en
dépendent et le château lui-même, se trouvent dans une grande zone de
viticulture. Au cours de la période révolutionnaire, le domaine semble avoir
été divisé par la famille Cézac pour être en grande partie affermé. En 1813,
lors de la levée du plan cadastral de la commune, la cour du château et ses
bâtiments sont divisés en deux parties, celle du sud, qui comprend la partie
orientale du grand corps de logis, est entre les mains de Louis Lathoumétie,
un médecin d'Auriac-du-Périgord (qui fut maire de cette commune de 1814 à
1830); celle du nord, qui comprend la partie occidentale du grand corps et
les principales dépendances, est occupée par Charles Mazel, de Plazac. Pour
le reste, les terres sont divisées entre Louis Lathoumétie, Charles et
Pierre Mazel, de Plazac, et Madame de Cézac, alors veuve, qui se réservent
seulement quelques parcelles éparses et le petit domaine du Bonhomme à
Saint-Léon-sur-Vézère. Selon Alexis de Gourgues qui écrit en 1895, l'ancien
fief est resté entre les mains des Cézac au XIXe siècle mais ceux-ci l'ont
ensuite vendu "il y a peu d'années". En réalité, selon les matrices
cadastrales, il semble que l'histoire est un peu plus complexe que cela:
Charles Mazel, qui possédait la partie nord du château en 1813, laisse son
bien à son héritier, Pierre Mazel, adjoint à la municipalité de Thonac, en
1828; c'est celui-ci qui, en 1863, commence à rassembler une partie des
autres parcelles du domaine jusqu'à acquérir, en 1881, l'autre partie du
château.
En 1898, le château est la propriété de "Monsieur Mazel", sans doute un
descendant de Charles et Pierre Mazel. On ignore si c'est à lui que l'on
doit les dernières plus importantes transformations du château, peu après
1905: les armoiries, qui figurent au-dessus du portail d'entrée construit
lors de cette campagne de travaux et appartiennent aux d'Abeille, une
famille de Provence éteinte depuis 1755, sont sans doute un remploi purement
décoratif du blason de cette famille. Presque en ruine, le château est en
effet relevé, notamment par la restauration des parties hautes: le chemin de
ronde du bâtiment principal est partiellement rétabli par un parapet formant
garde-corps, là où ne subsistaient que les vieilles consoles; la tour
d'escalier retrouve elle aussi son chemin de ronde; les toits sont
entièrement refaits, couverts d'ardoises et dotés de lucarnes et d'épis de
faîtage. En outre, les fenêtres sont retouchées, certaines agrandies ou
percées à ce moment; une tourelle de plan rectangulaire portée par trois
consoles est créée contre l'élévation nord du bâtiment principal, tandis que
les anciennes logettes en encorbellement, sur consoles ou corps de moulures,
de la même élévation sont détruites, remplacées par des fenêtres. Les
travaux concernent aussi les abords: des balustrades sont recréées autour
des terrasses, la cour est régularisée et un grand pavillon d'entrée est
érigé à l'ouest, flanqué par deux ailes de dépendances plus basses de chaque
côté. Enfin, de nouvelles dépendances (chais et cuvier) sont bâties un peu à
l'écart, à l'ouest, en bordure du chemin d'accès au château.
Belcayre est situé sur la rive droite de la Vézère, aux confins des communes
de Thonac et de Saint-Léon. Isolé sur un éperon rocheux culminant à 80
mètres d'altitude, soit à près de 20 mètres au-dessus du niveau de la Vézère,
le bâtiment principal, orienté est-ouest, de plan trapézoïdal, se dresse de
façon à barrer la pointe de l'éperon; celle-ci, laissée libre, forme une
terrasse semi-naturelle offrant un panorama sur le paysage alentour. Le
grand corps de logis comprend un rez-de-chaussée, un étage carré et un
niveau en surcroît et en retraite bordé par un parapet formant garde-corps
porté par des consoles à triple corbeau. Un haut toit à forte pente couvert
d'ardoises le surmonte. Un escalier en vis, logé dans une grosse tour
circulaire hors-œuvre adossée au sud, dessert tous les niveaux. Une tourelle
de plan rectangulaire, portée par trois consoles, est adossée contre
l'élévation nord. Un corps de logis secondaire, de plan rectangulaire,
orienté nord-sud, est situé à l'ouest, en retour d'équerre du grand corps de
logis et en partie adossé à lui; il présente des portes et fenêtres à
linteau délardé en arc segmentaire. La cour, régulière à l'ouest, est
défendue de ce côté par un grand corps d'entrée rectangulaire haut de deux
niveaux, flanqué par deux ailes de dépendances plus basses de chaque côté.
Les trois corps sont eux-aussi couverts par des toits à longs pans à croupes
protégés d'ardoises. Une bretèche en encorbellement est placée au-dessus du
portail d'entrée en plein-cintre qui ouvre le pavillon au centre. La clef de
celui-ci est surmontée d'un cartouche scutiforme portant des armoiries et
couronné d'un phylactère portant une devise latine. Un pigeonnier de plan
circulaire se dresse à la pointe d'un autre éperon rocheux, au nord du
bâtiment principal; un chai et un cuvier sont bâtis un peu à l'écart, à
l'ouest, en bordure du chemin d'accès au château et près d'un petit puits
circulaire. (1)
château de Belcayre 24290 Thonac, propriété
privée, ne se visite pas, visible de l'extérieur uniquement.
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