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L'ancienne seigneurie du Magnet semble née d'un démembrement de celle de
Presle. Elle relève de la terre de Châteauroux et appartient aux familles de
Presles, puis de Naillac. Jeanne de Naillac épousa Pierre de Giac, favori de
Charles VII. Après un procès rondement mené par ses ennemis Arthur de
Richemont et Georges de La Trémoille, le favori fut noyé à Dun-sur-Auron. Il
fut accusé d'avoir empoisonné sa femme Jeanne de Naillac (enceinte d'un
autre !) et de l'avoir entraînée attachée à la croupe de son cheval dans une
diabolique chevauchée. L'héritière de ce couple ténébreux fut Louise, épouse
de Jacques de La Cueille, chambellan du duc de Bourbon et d'Auvergne.
Charles, ensuite, fut chambellan du duc de Bourgogne. François, quant à lui,
réunit vers 1530 les seigneuries du Magnet et de Presle. Mais en 1540 tous
ses biens furent saisis par faute d'hommage et pour droits de rachat non
payés. S'acquittant des droits, son gendre, Jacques de Genouillac, grand
maître de l'artillerie et grand écuyer de France, en devint le nouveau
seigneur. Vendu à son décès en 1546, Le Magnet fut acheté par son
beau-frère, Jean Stuart. Celui-ci, fait prisonnier lors de la défaite de
Saint-Quentin et afin de payer sa rançon, le revendit en 1563 à Louise
d'Étampes. À sa mort en 1575, Le Magnet passa à son beau-frère Guillaume Pot
de Rhodes qui fut, entre autres titres, grand maître des cérémonies de
France (1585): il fut l'auteur d'une lignée qui avec, François, Henri,
Charles, puis Louise s'éteignit en 17715. Louis-Charles de La Porte de
Montval en devint le seigneur suivant. En 1748 avec Pierre de La Porte, la
seigneurie dite "le château de Presle, ci-devant appelé le Magnet" fut
érigée en marquisat. Entre 1776 et 1851, il appartint à la famille de
Moreton de Chabrillant, parmi laquelle figure Jacques-Aymé, héros de la cam-
pagne de Russie, et Lionel, époux de l'écuyère Céleste Mogador. Ruiné,
Lionel de Chabrillant vendit Le Magnet à Ernest Simons, directeur des
Messageries maritimes. Ses descendants le conservèrent jusqu'en 1946. Il est
acquis alors par Madame Louis Guérineau née Alice Of.
Le "grand et beau chastel et maison-fort, avec tours, mâchicoulis" du XVe
siècle fut remanié à diverses époques: Au XVIIe siècle, puis au XVIIIe
siècle; une aile supplémentaire est construite par Louis-Charles de La Porte
(entre 1719 et 1745) et enfin au XIXe siècle, avec l'adjonction d'un
pavillon à trois étages, d'une tour et d'un porche d'entrée en façade ainsi
que la réfection de la chapelle par Ernest Simons (1851-1870). Malgré une
aile en retour de courte ampleur et une deuxième encore prolongée sur son
extrémité par la présence d'une chapelle gothique, le plan au sol est proche
du U. La partie médiévale est située au sud-est à la jonction de deux ailes.
Elle est constituée de deux grosses tours renfermant quelques salles
voûtées, l’une de forme carrée et l'autre circulaire. Celles-ci conjuguent
fonction militaire et fonction résidentielle: mâchicoulis et canonnières
côtoient ainsi de grandes et hautes cheminées, des fenêtres à meneaux ou de
hautes lucarnes et tout un registre décoratif. La grosse tour circulaire est
encore bordée au nord d'une troisième tour de moindre diamètre. Celle-ci fut
incorporée au pseudo-châtelet néo-gothique du XIXe siècle. (1)
château du Magnet, route de Fourche, 36230 Mers sur Indre, tel. 06 31 40 58
48, propose un gîte pour 14 personnes.
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