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Le cadre où fut construit Villebuxière est très sauvage. Le château est
isolé, sur un éperon qui domine l'Abloux. La terre de Villebuxière relevait
autrefois de la châtellenie d'Argenton. Le plus ancien seigneur connu est
Dauphin de La Cour qui en 1317 rend foi et hommage au vicomte de Brosse pour
ses fiefs en Poitou. Au XVe siècle, la seigneurie passe à la famille de
Pannevière, au XVIe siècle à celle de Poyenne, et en 1580 aux Ajasson, par
mariage. Elle passe ensuite aux Bertrand. En 1737, à la suite de
l'assassinat, par Paul-François Bertrand, du curé de Lys-Saint-Georges, le
château fut confisqué et acheté par Denis-Louis-Joseph Robin de Scévoles. Ce
dernier, poète, franc-maçon, correspond avec Voltaire. Il lègue Villebuxière
à son fils François-Louis-Joseph, lui aussi poète et philosophe,
vice-président de la Société d'agriculture de l'Indre, adjoint au maire
d'Argenton sous l'Empire, maire à son tour et député de 1814 à 1824. Marié à
Jeanne Catherinot de Barmont en 1791, il fit faire des aménagements et des
décors qui modifièrent l'aspect de cette demeure et que l'on peut rapprocher
de l'hôtel de Scévoles à Argenton. D'après une description de 1741, le
château consistait en un vaste corps de logis avec deux ailes en retour,
formant une cour intérieure, et reliées entre elles par une grille en fer
forgé. Il possède encore deux tours. Il était entouré de fossés aujourd'hui
entièrement comblés.
Des jardins aménagés en terrasse descendent du château vers l'Abloux. Le
pont-levis a été remplacé par un pont de pierre. Les tours d'angle,
symétriques, remontent au XVe siècle, et les ailes au XVIIe siècle. Les
façades sur cour ont été remaniées à la fin du XVIIIe siècle. Elles sont
décorées de quelques mascarons de terre cuite ornés de têtes. Les balcons,
les épis de faîtage, la grille en fer forgé marquée S-B, pour
Scévole-Barmont, concourent à donner à cette demeure un aspect raffiné
caractéristique de l'époque de cette campagne de travaux. L'ancien manoir
fortifié a été transformé en maison de plaisance. De l'époque médiévale ne
subsistent que deux cheminées, des corbeaux et des pièces voûtées. Les
communs comportent un porche avec une écurie à mulets, une forge, une écurie
à chevaux et une petite étable. Une chapelle dédiée à saint Pierre, en
grande partie ruinée, est située à quelque distance du bâtiment principal.
Son linteau porte la date de 1596. À la pointe de l'éperon, une butte
circulaire de faibles dimensions, couverte de broussailles, est le vestige
d'une ancienne motte où d'une tour effondrée. À l'ouest, il y à une grange
avec deux remises, cave et grenier à deux étages, une boulangerie avec four
et deux petites porcheries en ruines. En 1540, un aveu de la terre de
Villebuxière mentionne, outre le château, deux métairies et deux moulins à
blé, l'un appelé Moulin de Villebuxière et l'autre Moulin vieux. (1)
château de Villebuxière 36170 Vigoux, propriété privée, ne se visite pas.
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