|
L'abbaye de La Guiche possédait une rente sur le "lieu et closerie de la
Jusquinière" dès 1489. Ce domaine montre un cas intéressant de dédoublement
d’un vieux château seigneurial, comme on en voit d’autres exemples à Biou (Huisseau-sur-
Cosson), Courbouzon, Fréchines (Villefrancœur), Madon (Candé-sur-Beuvron),
Pommegorge, Savonnières (Ouchamps). Plutôt que de restaurer, modifier ou
agrandir l’ancien château, on en construit un tout neuf à proximité
immédiate. L'histoire de La Justinière s’est déroulée en trois phases: à
mi-côte, sur le rain de la forêt de Blois, un manoir de petit seigneur,
comme on en voit de nombreux autres, est construit, à la fin du XVe siècle.
Un petit bâtiment rectangulaire d’un étage avec escalier hors œuvre dans une
tourelle carrée entre deux pignons, qui est surmonté d’un toit d’ardoises à
deux pans. En 1669, le domaine est entre les mains de Henri Dufour,
horloger, puis sa veuve Marie Touvoys, puis son deuxième mari, le comte de
Monperoust, ancien lieutenant-colonel au régiment Royal-Cavalerie, en 1732.
À cette époque, on décrit ainsi l’endroit: "lieu et closerie de la
Jusquinière, consistant en maisons a demeurer aussy tant pour le maître que
pour le closier, treize arpents ou environ de vignes en plusieurs pièces".
Mais le propriétaire se trouve à l’étroit et construit vers 1840, à 200
mètres un peu plus haut, une grande maison de quatre travées à deux étages,
sans beaucoup de décor.
La troisième phase, vers 1880, se réalise quand le vicomte Serre de
Saint-Roman fait construire un grand bâtiment de communs en pierres et
briques, le long de la route qui mène à Bellevue. Ces communs contiennent au
rez-de-chaussée des écuries et un box de chevaux, à l’étage une chapelle où
des offices sont célébrés au moins jusqu’en 1919. Dans cette chapelle se
déroula le mariage d’une fille du baron de Saint-Roman avec François
Storelli, fils d’André-Louis-Félix Storelli, artiste-peintre et propriétaire
du château de La Gourre, aux Grouëts. Comme tous les notables de Chouzy, le
baron de Saint-Roman donne un vitrail à l’église du lieu, en 1899. Jusqu'au
début du XXe siècle, on cultive de la vigne dans ce domaine: une carte
postale des années 1900, montre les vendanges sur ce coteau. Madame de
Soubeyran achète le domaine en 1935. À partir du 30 mai 1944, le colonel de
cavalerie, baron de Soubeyran est chargé d’aider le groupe du réseau Hermit
avec son voisin Camille Bourgoin et Marcel Matron, pour la stratégie des
opérations de guérilla. En août, il devient assistant militaire du chef des
FFI de Loir-et-Cher, Henri Valin de La Vaissière. Ses descendants possèdent
toujours le château au début du XXIe sièvcle. (1)
château de la Justinière 41150 Chouzy-sur-Cisse, propriété privée, ne se
visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Loir-et-Cher" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|