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Motte d’origine
gauloise (bâme, surplomb), La Basme est un fief dépendant de Saint-Aignan,
dont le premier seigneur connu fut Claude de Mathefelon attesté en 1441. Sa
fille, épouse de Louis des Roches, seigneur de La Morinière en Sologne, le
donne à son fils Guillaume qui épousa en 1490 Jeanne Chaudrier. Celle-ci,
veuve, se remaria avec Louis de Ronsard, et fut la mère de Pierre de
Ronsard, le célèbre poète et aussi d’une fille, Louise, qui épousa en 1532
François de Crevant, ancêtre du maréchal d’Humière. Ils eurent un fils,
Louis de Crevant, époux de Jacquette de Reilhac qui échangeât La Basme avec
Nicolas Morin, gouverneur et Bailly de Blois. La femme de ce dernier,
Geneviève Chardon, fut si remarquable par ses vertus et sa piété, qu’elle
mérita d’être appelée "la sainte de Couddes". Elle mourut en 1607 et son
corps, exhumé en 1697, fut retrouvé en excellent état de conservation. Elle
fut ré-inhumée dans la chapelle du château. En 1707, cent ans après sa mort,
Jacques de Boisvilliers de L’Aubraye, âgé de onze ans fut guéri "d’une
maladie incurable", grâce à l’intervention de la sainte de Couddes. En 1643,
François-Clément du Vau, Seigneur de Blainville, acheta La Basme pour 68000
livres. Sa veuve, Anne Gendron, la vendit à François Guillard, seigneur de
Prasville. En 1759, Claude François Bouet vendit La Basme pour 80000 livres
à Pierre Valérien de Rhodes et à sa femme Marie-Anne Huet d’Arlon. Leur
fille, épouse d'Alexandre Jean Baptiste Crespin de Billy y demeura pendant
la Révolution et après avoir agrandi le château sous l’empire finit par le
vendre en 1817 pour 250000 francs à Pierre de Berranger, ancien gouverneur
du Surinam, qui y mourut en 1820. Le 27 mai 1829, Adrienne de Bizemont
épouse de Charles-Antoine de Gourcy, ancien garde du corps du Roy à Metz,
acheta La Basme, conjointement avec un parent, François Durand de Tichemont,
natif de Metz. M. Boquet, arrière-grand-père de la propriétaire actuelle,
acheta La Basme au début du siècle dernier aux Gourcy.
Le site admirable du château est encore très visible. Une grande terrasse
rectangulaire, entourée de larges fossés entièrement maçonnés, aux beaux
harpages de pierre de la fin du XVIe siècle, domine les champs des alentours
et est adossée à un grand parc. Le site a conservé les vastes et splendides
communs du XVIIe siècle, l’énorme pigeonnier d’angle aux 1700 boulins, deux
pavillons aux toits à la Mansart, la chapelle et le pont d’entrée. Le
château, démoli en 1892, se trouvait en bordure nord-est de la terrasse; on
en voit encore l’emprise par une légère surélévation du sol qui recouvre les
caves primitives. Ces dernières, voûtées en briques, semblent bien dater du
XVIe siècle. Le plan des caves donne une bonne indication de la construction
du premier château. Il devait se présenter sous la forme d’un rectangle
d’environ huit mètres d’épaisseur, la façade sur cour ayant cinq travées.
Celle au nord, avait seulement trois fenêtres, les angles étant occupés par
deux tours carrées en pans coupés sur l’arrière dominant les douves. Les
murs étaient entièrement en briques comme à Herbault. On peut en avoir une
bonne idée en voyant les photos anciennes ou l’eau-forte de Storelli, du
château d’Herbault en Sologne avant l’ajout d’une aile à la fin du XIXe
siècle. Le château a été rallongé sous l’empire pour aller rejoindre les
communs, dont il était avant nettement séparé. Les pierres de la destruction
en 1892 ont servi dans plusieurs fermes des environ et aussi à
l’agrandissement, du pavillon de gauche du pont de pierre de l'entrée, lui
donnant maintenant un aspect un peu lourd. (1)
château de La Basme 41700 Couddes, propriété privée, ne se visite pas.
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