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Une légende explique ainsi
l’origine du nom de lieu d’Herbault: Herbarium Caesaris, César aurait
ramassé sur ce territoire les foins nécessaires à la cavalerie du pays
chartrain. Comme Blois, Les Montils, Bury ou Marchenoir, le château-fort
d'Herbault fait partie des défenses de l’ancien comté de Blois, fondé par
Thibaud-le-Tricheur. Le 25 mai 1186, Hughes de Beauvoir, seigneur d'Herbault
jure une charte de Thibaud V, comte de Blois, puis la grande charte de
libertés aux Blésois, du comte Louis 1er. Jusqu'au début du XVIIe siècle, la
famille de Prunelé vit dans ce château. Les uns sont gouverneur du duché
d’Orléans, chambellan de Charles d'Orléans, sur le champ de bataille d’Azincourt
ou panetier ordinaire du roi. En 1719, Philippe d'Orléans, marquis de
Rothelin, vend à Charles-Gaspard Dodun (1679-1736), lieutenant du roi pour
l’Orléanais, contrôleur général des finances, capitaine des chasses de la
capitainerie de Blois, gouverneur du château de Blois. Il fait construire un
nouveau château de 1723 à 1725, sur les plans de Jules Hardouin Mansart:
deux ailes embrassent un corps de logis principal surmonté d’un dôme, la
façade sud était flanquée de deux tours. Dans la partie centrale, une salle
à colonnes sur deux étages supportant un plafond en dôme. À l’intérieur, des
lambris de bois peint de fleurs, de médaillons et de guirlandes décoraient
les murs. Le parc se poursuivait dans le massif forestier du Guérinet. Dodun
fait ériger Herbault en marquisat-pairie par lettres patentes de mars 1723
et développe le hameau du château qui commence à concurrencer le siège de la
paroisse à Jussay. Par sa prétention, son épouse s’attire la verve piquante
des libellistes : "coiffez-moi avec adresse / Je prétends avec raison /
Inspirer de la tendresse / Tiquonnez, tiquonnez, / Bichonnez-moi, / Je vaux
bien une duchesse / Tiquonnez, tiquonnez / Bichonnez-moi / Je vais souper
chez le roi".
À sa mort, son héritier vend, en 1742, à Charles de Devezeau de Rancougne,
qui a épousé à Saint-Domingue, une riche créole. Son fils François,
capitaine de cavalerie au régiment Dauphin, épouse Marie Foyal de Donnery,
fille du seigneur de La Sourdière. Herbault et La Sourdière vont rester
attachés pendant un certain temps. Son fils Charles-François épouse
Marguerite de Boillève, d’où l'acquisition d’une partie des terres des
seigneuries de Fossé et Saint-Bohaire. Jusqu’en 1788, le marquisat-pairie
comprend les fiefs de Landes, La Hocquetière, Saint-Bohaire, Fossé, le
château d’Herbault, vingt-cinq fermes, 800 hectares de bois. En 1791,
Herbault devient siège de la paroisse et supplante Jussay. Admirateur de
l’abbé Grégoire, il est néanmoins arrêté, en prairial An II, et libéré grâce
aux témoignages des officiers municipaux d’Herbault: "le citoyen Charles
François Devezeaux n'a cessé depuis le commencement de la Révolution jusqu'à
ce jour de se conduire en vrai républicain et en patriote sincère". En 1811,
il est le quatrième des plus imposés en Loir-et-Cher. Il vit surtout à Paris
et n’entretient pas son château. Son fils Charles vit surtout à La Sourdière
ou à Paris et n’entretient pas le château, c’est pourquoi, son fils, en
1825, en fait détruire les deux tiers. Le décès de la marquise de Rancougne
signe l’arrêt de mort du domaine: tout est vendu aux enchères en septembre
et octobre 1886. Les derniers propriétaires sont Ernest Pierre Joseph Harty
de Pierrebourg, Gérard Le Prat puis madame de Champgrand. Le château, très
modernisé est devenu depuis 1985, un Établissement Public Médico Social. (1)
château d’Herbault, rue de la Forge, 41190 Herbault,
Centre Départemental de Soins d'Accompagnement et d'Éducation du Val de
Loire.
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