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Le château de Chalain est
mentionné à partir de la fin du XIIIe siècle. Au début du XIVe siècle, il
entre dans les possessions des sires de Damas, de Couzan, qui en font
hommage au comte de Forez. Les dispositions générales du château actuel sont
sans doute héritées d'un édifice médiéval, dont l'armorial de Guillaume
Revel donne une représentation schématique au milieu du XVe siècle. Le
clocher de l'église émerge d'une enceinte de plan carré (il ne subsiste pas
de vestige de mur d'enceinte crénelé, ni d'échauguettes de plan carré aux
angles), percée d'une porte axiale protégée par une tour carrée en saillie
sur la courtine, dotée d'un étage crénelé, de mâchicoulis, d'une herse et
d'un pont-levis franchissant un fossé. Cette porte fortifiée est sans doute
celle qui subsiste aujourd'hui (bien qu'elle ne soit pas représentée sur le
cadastre de 1809), mais qui ne présente pas de trace de pont-levis. La
bretèche a sans doute été restaurée, au début du XIXe siècle (consoles en
doucine), et le bâtiment remanié dans la première moitié du XXe siècle (avec
réfection de l'escalier en charpente). Un bâtiment est représenté dans
l'angle nord-est de l'enceinte: il s'agit peut-être de la grande salle, qui
peut dater de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle: au-dessus de la
porte aménagée en sous-œuvre à la Renaissance, les vestiges de l'ancienne
porte, en arc brisé à archivolte torique reposant sur des culots polygonaux
avec une tête de chien d'un côté et un personnage masculin de l'autre,
présente un écusson aux armes du comte Louis II de Bourbon (mort en 1410) et
d'Anne Dauphine, son épouse (morte après 1416). La présence de maisons dans
l'enceinte du château est attestée par les terriers aux XVe et XVIe siècles.
En 1427 (ou 1428), le château passe à la famille de Lévis par le mariage
d'Alix de Couzan avec Eustache de Lévis. Jean de Lévis, fils des précédents,
épouse Marie de Lavieu; en 1533, leur fils Gabriel de Lévis, seigneur de
Couzan et Lavieu, bailli de Forez, élit sépulture dans l'église paroissiale
Saint-Didier de Chalain-d'Uzore, qu'il dote d'une cloche. Son gisant et
celui de son épouse, Anne de Joyeuse, ont été retrouvés, mutilés, dans le
pavage de la nef en 1910. Le château a sans doute connu des campagnes de
travaux dans le courant du XVe siècle, à la suite de son passage dans la
famille de Lévis, qui est peut-être à l'origine de la construction (ou
reconstruction) des corps de bâtiments sud et ouest: les armoiries de
Lévis-Couzan sont sculptées sur la clef de voûte du passage couvert donnant
accès à la cour du château (et sur les retombées des voûtes de l'oratoire
situé au-dessus) et sur le tympan de la porte de l'escalier en vis; la
charpente de l'aile ouest a été datée par dendrochronologie de 1482-1483
(renseignement donné par les propriétaires; F. Brechon et C. Delomier la
comparent à la charpente du prieuré de Pommiers, datée de 1448). A la mort
de Gabriel de Lévis, en 1535, son neveu Claude de Lévis-Couzan hérite le
château.
Il entreprend une importante campagne d'aménagement et de décoration,
s'inspirant certainement des travaux réalisés entre 1548 et 1558 par Claude
d'Urfé à la Bastie (située à moins de dix kilomètres), qui comprend les
portes du passage couvert donnant accès à la cour du château, six portes
percées dans la façade ouest du logis oriental, une cheminée monumentale
datée de 1562 dans la grande salle, une galerie à deux niveaux d'ordres
superposés (les arcs du niveau inférieur sont timbrés des armoiries de
Claude de Lévis-Couzan et de son épouse Hilaire des Prez) plaquée devant le
corps de logis oriental (la galerie de l'étage desservait des pièces
d'habitation et permettait peut-être de rejoindre l'aile sud). Deux
cheminées du corps de logis sud auraient également été édifiées à cette
époque: une au rez-de-chaussée (armes de Gabriel de Lévis-Couzan, d'après
Salomon, III), et une autre dans une "salle d'apparat" à l'étage, datée
1547. En 1634 Louis de Saint-Priest, héritier des Lévis-Couzan, vend le
château à Jean de Luzy-Pélissac. La partie sud de l'aile est aurait été
endommagée par un incendie au XVIIe siècle, qui aurait détruit le niveau
supérieur de la galerie; en 1617, l'inventaire des meubles du château
délaissés à Gaspard de Lévis mentionne la "basse galerie". Le château
continue d'être habité, en particulier le logis ouest (remanié au XVIIIe
siècle, façade ouest), jusqu'à la Révolution.
Il est vendu en 1793 par Louis de Luzy-Couzan au commissaire feudiste
Claude-Joseph Rombaud, chargé de la dernière révision du terrier de la
seigneurie de Chalain en 1789. En 1914 le château est racheté par Charles
Cholat, administrateur délégué de la Compagnie des Aciéries de
Saint-Étienne, issu d'une famille de rubaniers stéphanois. Son fils Auguste
entreprend après 1915 une restauration-reconstruction de l'édifice. Les
photographies conservées dans le Fonds Brassart et celles prises par Félix
Thioller sont un précieux témoin de l'état des bâtiments avant ces grands
travaux. A la fin du XIXe siècle, l'aile orientale est un bâtiment en
rez-de-chaussée, précédé de la galerie édifiée pour Claude de Lévis-Couzan;
en 1915, la partie sud est détruite (photographie d'Hildesheimer, datée de
juillet 1915): les deux dernières portes de l'aile est et celle dans l'angle
de l'aile sud ont donc été remontées (sur une façade écran); une cinquième
arcade a été ajoutée à la galerie pour faire la jonction avec l'aile sud. Un
fragment de peinture murale (du XVIIe siècle), qui proviendrait de l'étage
de l'aile Est, est actuellement déposé dans la grande salle. La tour ronde
située à l'angle sud-est a été largement remaniée: un pan de mur assez élevé
semble visible sur une photographie du fonds Brassart à l'extrémité est de
cette aile (reste de pignon ou reste de tour).
On connaît l'aspect de la grande salle avant la restauration des années 1920
grâce à la description qu'en fait Le Forez Pittoresque et monumental (ainsi
que Révérend du Mesnil, 1880, en moins détaillé). Un vestibule "orné de
peintures murales et carrelé en madriers de bois et en briques disposés en
forme de feuilles de fougère" formait sa partie sud; au fond, un degré en
pierre menait à une porte en étage (décrite infra). La salle était "jadis
couverte d'une toiture lambrissée en chêne; il n'en reste que quelques
tirants que soutiennent à leurs extrémités, par l'intermédiaire de blochets
étagés en retraite, des jambettes courbes reposant elles-mêmes sur des
consoles"; le plancher était formé de madriers juxtaposés. Un plancher
divisait la salle en hauteur (il interrompait le manteau de la cheminée);
l'étage accueillait un petit musée. Ce plancher a peut-être été démonté dans
les années 1880, puisqu'une illustration du Forez pittoresque et monumental
représente la cheminée dans son intégralité. Dans le 1er quart du 20e
siècle, un plafond à compartiments construit; le vestibule est supprimé, le
sol est carrelé et les murs dotés d'un petit décor peint au pochoir. La
restauration de la salle aurait été inaugurée en 1928.
La colonnade corinthienne formant la galerie supérieure de l'aile orientale,
probablement détruite au XVIIe siècle, a d'abord été remontée (dès le XVIIIe
siècle) devant la façade nord de l'aile sud, en retour de la galerie
orientale. Après 1915, cette façade a été remaniée: la galerie a été
supprimée, la porte à gauche de l'entrée de l'escalier a été transformée en
jour, les deux croisées du rez-de-chaussée ont été démurées (la fenêtre
ouest semble bien existante sur les clichés du fonds Brassart, mais
complètement murée) et peut-être agrandies (vers le bas). La façade sud a
été totalement reconstruite; une galerie à deux niveaux, dont l'étage
remploie la colonnade corinthienne une nouvelle fois déplacée, est plaquée
au-devant, ainsi qu'un escalier dans l'angle sud-est, et un vestibule à
l'opposé. Les parties hautes de la tourelle d'escalier polygonale
demi-hors-oeuvre ont été refaites dans la même campagne de travaux, avec une
terrasse belvédère (il y avait un bâtiment adossé au revers, côté sud, avec
un clocheton en charpente et une lucarne). La basse-cour a également été
touchée par les travaux: le plan cadastral de 1809 montre le côté nord
encore clos (une partie des bâtiments a été abattue par la suite pour créer
un accès sur ce front) et l'absence de bâtiment jouxtant la porte fortifiée
(elle-même absente) au nord; ces bâtiments ont été édifiés dans le courant
du XIXe siècle, puis modifiés après 1915, de même que la grange-étable
(dotée d'ouvertures à encadrements de briques). Le jardin à la française a
été aménagé dans la suite de cette campagne de travaux. La Bibliothèque de
la Diana conserve un projet d'aménagement du jardin de 1850, qui mentionne
un pavillon, un verger, un bois de chêne et un canal.
A la fin du Moyen Âge, les sires de Couzan suivent l'exemple des Urfé et
abandonnent leur nid d'aigle des monts du Forez pour un château de plaine.
Adossé au mont d'Uzore, proche de Montbrison, le château de Chalain,
présente une situation idéale. Le château est constitué de plusieurs corps
de bâtiments qui enserrent l'église paroissiale Saint-Didier (sans doute
préexistante) et délimitent une basse-cour au nord-ouest et la cour de
l'habitation seigneuriale au sud-est; une terrasse borde cet ensemble au
sud-ouest ainsi qu'un jardin au sud. La basse-cour forme un espace clos
situé à l'ouest et au nord de l'église. On y accède par une porte fortifiée
qui occupe un édicule de plan carré avec au rez-de-chaussée un passage voûté
en arc brisé (encadrement chanfreiné), fermé par des vantaux de bois, et une
pièce à l'étage (accès par la façade est, desservi par un balcon et un
escalier extérieur en charpente, à garde-corps à balustres plats); du côté
extérieur, le chemin d'accès est défendu par une bretèche posée sur trois
consoles moulurées en doucine et percée de deux petites fenêtres à linteau
en plein-cintre. La façade ouest est en pierre de taille, en granite (une
partie de la bretèche est en brique : emplacement d'un décor sculpté); la
façade orientale est sans doute en partie en pierre de taille au
rez-de-chaussée, puis en petit moellon de basalte enduit, de même que les
façades latérales. Le toit est en pavillon, en tuile plate.
La basse cour est bordée à l'ouest par un bâtiment de dépendances, qui
comprend une partie habitation et un hangar, puis par un corps de bâtiment,
au nord, dont une partie a sans doute été démolie afin de créer un autre
accès à la basse cour, et dont la moitié est comprend un ancien presbytère,
puis une longue grange-étable dont l'extrémité est suit un contour oblique,
avec des angles épaulés par des contreforts. Ces bâtiments sont en petit
moellon de basalte partiellement enduit, avec des toits à longs pans, en
tuile creuse. La grange-étable est adossée à l'extrémité nord de l'aile est,
où se trouve la grande salle qui borde la basse-cour à l'est, juste derrière
le chevet de l'église: l'étroit passage entre les murs de l'abside et de la
grande salle est actuellement fermé par une grille. Au milieu de la partie
de la basse-cour située devant l'église se trouve un puits couvert d'un
édicule de plan carré, en maçonnerie enduite, fermé du côté ouest; à l'est,
le toit (en pavillon, en tuile plate) repose sur une colonnette à chapiteau
corinthien, qui provient sans doute de la colonnade de la cour (avec un fût
écourté) et sur un pilier dans lequel est remonté un élément sculpté
(console, élément de garde-corps). Le côté sud est fermé par une grille en
fer forgé. Un bassin abreuvoir semi-circulaire est placé devant le côté
ouest. Au sud de l'église s'étend la cour du château. On y accède par un
passage voûté situé à l'extrémité nord de l'aile ouest, jouxtant l'église.
La partie ouest de ce passage forme un porche voûté d'ogives, ouvert sur ses
côtés ouest et nord de portes en arc en plein cintre à décor Renaissance.
La porte ouest présente une archivolte à trois légers ressauts timbrés d'une
console à feuille et enroulements; elle repose sur des piliers carrés et est
encadrée d'un portique formé de colonnes ioniques posées sur des stylobates
ornés d'un losange et supportant un entablement à trois fasces, frise lisse
et fronton triangulaire bordé de denticules. La porte nord, plus étroite,
est encadrée de pilastres doriques qui prolongent les piliers pour soutenir
un entablement à deux fasces et une corniche moulurée, et interrompent les
fasces de l'extrados de l'arc. La voûte d'ogives a une clef ornée d'un
écusson écartelé aux armes des Lévis-Couzan (blason des Lévis au 2 et au 3,
sans lambel); les ogives reposent sur des consoles variées: en quart de rond
à décor de tores, ou de rangs de feuilles; en console à enroulement. La
partie est du passage est voûtée en berceau segmentaire, avec un arc bordé
d'un cavet. La cour quadrangulaire est bordée de bâtiments sur ses quatre
côtés. A la fin du XIXe siècle, elle était pavée de dalles de granite; elle
a été plantée de buis et dotée d'une vasque en son centre, dont le piédestal
est formé du remontage d'éléments Renaissance: stylobate à décor de losange,
puis second stylobate plus petit, à décor de losanges et décor sculpté en
demi-relief: mascarons sur deux faces opposées, saint Michel terrassant le
dragon sur les deux autres; dans le Forez pittoresque, Thomas Rochigneux
mentionne cet élément comme étant déposé dans le "jardin du presbytère". Ces
éléments sont en grès; la vasque, hexagonale, est en granite.
L'aile orientale est précédée d'une galerie de circulation fermée par un
portique composé de quatre arcades encadrées de pilastres à chapiteaux
composites, posés sur des stylobates ornés de losanges (la cinquième arcade
au sud, plus étroite et sans agrafe, est une réfection); les moulures des
arcs légèrement surbaissés (à trois fasces, avec frise de perles et olives
et frises et frise de rais-de-coeur), viennent mourir sur les pilastres; les
arcs sont timbrés alternativement d'agrafes en forme de console à feuille et
enroulement, et d'écussons aux armes de Claude de Lévis-Couzan et de son
épouse Hilaire des Prez, posés sur des cuirs découpés. Cette galerie
assurait la liaison entre l'aile sud et l'aile est, dont la partie sud
comprenait sans doute des appartements (partie très remaniée) et la partie
nord, une grande salle d'apparat. Cinq portes à riche décor sculpté ouvrent
dans la galerie : du nord au sud, la porte de la grande salle, la porte de
l'appartement précédant la grande salle, deux portes donnant actuellement
dans une remise et enfin, à l'extrémité sud, une porte donnant dans la
dernière pièce de l'aile sud. La grande salle est éclairée côté est par
trois grandes croisées protégées par un grillage en fer forgé à l'extérieur,
et dont la profonde embrasure, côté intérieur, est en arc segmentaire pourvu
d'un encadrement finement mouluré (la partie basse de l'embrasure, à trois
marches, semble avoir été modifiée).
A proximité de l'angle nord-ouest, le mur ouest est percé d'un encadrement
formé d'un arc comparable à ceux des fenêtres, maladroitement raccordé aux
chapiteaux composites de deux pilastres cannelés posés sur des stylobates; à
gauche se trouve une niche en arc segmentaire. Contre le mur nord est
plaquée une cheminée monumentale en pierre blanche sculptée rehaussée de
dorure. Dans l'angle sud-est, un escalier en maçonnerie conduit à une porte
haute qui devait mener à l'étage d'un appartement seigneurial. Les murs sont
ornés d'un petit décor peint d'inspiration médiévale (frise de quatre
feuilles dans des médaillons ronds, à hauteur d'appui); le sol est carrelé.
Le plafond est une réfection du XXe siècle, dont les poutres sont posées sur
des consoles en bois à quatre ressauts ornés de tores. L'appartement
précédant la grande salle se composait d'une pièce au rez-de-chaussée, dans
le sol de laquelle se trouve l'accès à une cave située pour partie sous
cette pièce et pour partie (la plus importante) sous la grande salle.
L'escalier de la cave est tournant, en maçonnerie; la porte d'entrée, au
sud, est en arc en plein-cintre chanfreiné. La cave se compose d'un couloir
axial d'une dizaine de mètres de longueur, voûté en arc surbaissé sans
doubleau, sur lequel ouvrent de chaque côté quatre petites caves ainsi
qu'une dernière petite cave au nord, au fond du couloir; les cellules
latérales sont couvertes en berceau brisé perpendiculaire au berceau
principal, la cellule axiale, d'un berceau brisé dans le même axe que le
berceau principal. Cet appartement avait un étage, accessible sans doute par
une galerie superposée à celle du rez-de-chaussée (disparu) et par une porte
haute ouvrant dans la grande salle. Un fragment de peinture murale déposé
(bouquet de tulipes, oeillets et marguerites dans un vase godronné) est
réputé provenir de cet appartement.
L'extrémité sud de l'aile est a été très remaniée, il ne subsiste que le
premier niveau des murs extérieurs (l'intérieur se compose d'une remise
ouverte et d'une petite cour intérieure), avec à l'angle sud-est une petite
tour de plan circulaire en maçonnerie enduite avec une génoise, à toit
conique en tuile écaille, très remaniée (ouvertures, toiture...). Un portail
surmonté de deux jours (arc en plein-cintre) a été construit entre la tour
et l'extrémité de l'aile sud. Une tourelle d'escalier polygonale
demi-hors-oeuvre, avec un escalier en vis en granite, située à l'angle
sud-ouest de la cour, assure l'accès aux logis sud et ouest (c'était le seul
accès avant le modifications ultérieures), l'articulation entre ces deux
ailes et la circulation verticale. La porte sur la cour est en arc déprimé,
surmonté d'une voussure en arc brisé à trois rouleaux bordés de tores. Le
tympan était orné d'un écusson armorié (on devine les armoiries écartelées
des Lévis-Couzan), entouré d'un collier d'ordre peint. L'aile sud a
actuellement une entrée principale du côté sud (porte en calcaire coquillé,
à bossage), donnant dans un vestibule qui rejoint l'escalier en vis. Elle se
compose au rez-de-chaussée de trois pièces en enfilade: une petite pièce,
une pièce à cheminée du XVIe siècle, en granite, à linteau armorié et une
pièce au fond, communiquant avec la galerie de la cour. A l'étage se trouve
une "salle d'apparat" avec une cheminée datée 1547. Devant l'élévation sud
de ce corps de bâtiment est plaquée une galerie à deux niveaux, avec des
piliers de section carrée en béton au rez-de-chaussée et cinq colonnettes
corinthiennes, en grès, à l'étage; cette galerie s'appuie à l'est sur
pavillon contenant un escalier tournant à retour, en maçonnerie.
L'aile ouest comprend un étage carré et un comble à surcroît. Le
rez-de-chaussée est divisé en trois pièces en enfilade: du nord au sud, une
bibliothèque (dotée d'une porte vers la terrasse), un salon et un petit
salon (où est remontée une cheminée provenant du château voisin de Goutelas,
ornée d'un bas-relief illustrant l'histoire de Jonas). Un oratoire voûté
(armoiries des Lévis-Couzan aux retombées des arcs) occupe l'étage au-dessus
du passage couvert. Devant l'aile ouest s'étend une terrasse dotée de
portails en fer forgé au nord (vers la basse-cour) et au sud (vers une allée
de marronniers). Un puits à margelle circulaire en granite et treuil en fer
forgé est creusé sur cette terrasse. Un escalier en maçonnerie descend de la
terrasse vers le jardin situé en contrebas, actuellement aménagé en jardin à
la Française avec un bassin central (en brique). Trois petites remises
voûtées, donnant dans le jardin, sont aménagées sous la terrasse. Un second
jardin est aménagé devant la façade sud (parterre d'ifs, bassin, deux cèdres
dans l'axe) et deux allées bordées de marronniers. Le gros-œuvre est en
petit moellon de basalte du mont d'Uzore (avec quelques briques) avec un
enduit à pierre-vue; les chaînes d'angles, et les contreforts sont en
granite. La partie haute des murs de la grande salle est en pisé (sans
chaux); au dessus des fenêtres le mur est en basalte. La porte fortifiée
présente une élévation en pierre de taille (en granite : face ouest, partie
basse de la face est). Les encadrements sont en granite, sauf. Les toits
sont à longs pans sur les principaux corps de bâtiments: tuiles plates sur
le logis (toiture restaurée après la tempête de 1999), tuiles creuses sur
les ailes sud et est. Toit en pavillon sur la porte fortifiée, en flèche
polygonale sur la tourelle d'escalier, en flèche conique sur la tourelle
sud-est.
Un colombier est mentionné au château de Chalain dans le terrier de 1428. Un
pigeonnier est dessiné dans le parc du château, à l'emplacement de
l'existant, sur le plan cadastral de 1809. Il est datable du début du XIXe
siècle. En 1869, Vincent Durand décrit un bas-relief antique en marbre qui
était à l'époque "encastré dans le mur du colombier du château", et dont il
identifie le sujet comme étant la représentation d'une amazone au combat,
armé d'une hache à double tranchant. Sa localisation actuelle est inconnue.
Le pigeonnier est situé sur la limite entre le jardin du château et une
ancienne parcelle de vigne (en 1809). Il est en forme de tour de plan carré,
avec un rez-de-chaussée en moellon de basalte, avec des chaînes d'angle et
encadrements en granite, et un étage en pisé enduit, avec encadrements en
bois. Le toit est à deux versants de sens opposés, celui orienté au sud
étant situé plus bas et protégé par des débords des murs pignons, avec des
planchettes percées de trous d'envol pour rattraper la rupture de pente
(toit dit "chauffoir"). Une ceinture de plaques métalliques court sur la
limite entre les deux niveaux, sur la face sud et une partie des faces
latérales. A l'intérieur, le rez-de-chaussée est occupé par une pièce avec
une fenêtre et une échelle pour accéder à l'étage; à l'étage, les quatre
murs sont creusés de nichoirs (entrée semi-circulaire). (1)
Éléments protégés MH : la galerie côté Est de la cour intérieure ; la
cheminée et la porte renaissance de la salle au rez-de-chaussée ; la
cheminée de la bibliothèque au rez-de-chaussée ; la cheminée du petit salon
provenant du château de Goutelas, au rez-de-chaussée : classement par arrêté
du 11 juin 1980. Les façades et les toitures à l'exclusion de la façade Sud
trop remaniée ; la poterne d'entrée ; le grand salon au rez-de-chaussée et
l'ancien oratoire au premier étage avec leur décor : inscription par arrêté
du 11 juin 1980.
château de Chalain d'Uzore 42600 Chalain d'Uzore, propriété privée,
visite des extérieurs uniquement.
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Claude Moritel pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer cette
page.
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dans ce département. |
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