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Une "domus de
Carisiaco" est citée en 1220 par les chartes du Forez, et un "Petrus de
Cayrisieu, domicellus", est mentionné en 1356 et 1362. Cette maison forte
est identifiée par Salomon à la maison dont certaines parties sont datables
du XVIIe siècle, édifiée au nord du hameau de Quérézieux, mais pourrait
aussi désigner le site où s'établissent les seigneurs d'Ecotay à la fin du
Moyen Âge, plus au sud, délaissant le château fort d'Ecotay. Un édifice plus
ancien a sans doute en effet précédé leur "chastel neuf et maison fort d'Escotay"
où est passé en 1571 le contrat de mariage entre Anne d'Urfé et Diane de
Châteaumorand, en présence de François de Chalmazel, seigneur d'Ecotay. A la
fin du XVIIe siècle, la seigneurie d'Ecotay passe à la famille de La Roue,
de Saint-Anthème, puis à une famille piémontaise (marquis de Saint-Germain,
Saint-Damien, Rivarol et autres places). Louis-Anne de Rivarol, réside "en
son château d'Ecotay paroisse de Verrières" d'après les actes qu'il signe.
Il meurt en 1753 et ses terres passent à son neveu, qui réside en Piémont,
mais entretient le château (il le fait "recouvrir à taille ouverte et
réparer"). En 1765 le service de la "prébende... ou commission des messes de
la chapelle du château de Saint-Anthème, diocèse de Clermont, doit se
transférer en la chapelle du château d'Ecotay" (le château de Saint-Anthème
ayant brûlé peu auparavant).
En 1801, tous les biens de Forez et d'Auvergne des Rivarol sont vendus à
trois marchands de biens associés. Les biens dépendant de l'ancienne
seigneurie d'Ecotay sont revendus le 2 août 1804 à la famille de Meaux. En
1806, Antoine Granjon donne une description succincte de l'édifice: "carré
parfait flanqué aux quatre angles saillants de tours rondes, il n'a besoin
que de quelques réparations", qui correspond au plan du cadastre de 1808: un
château de plan quadrangulaire, avec deux ailes (sud et est) cantonnées de
tours rondes aux angles, une aile plus étroite à l'ouest et une dernière
aile plus longue et plus large au nord, délimitant une petite cour carrée au
coeur de l'édifice. Une longue allée conduisait du chemin d'Ecotay vers
l'avant cour du château, à l'ouest. Ce château était complété par des
dépendances autour d'une seconde cour à l'est, comportant un grand bâtiment
de communs de plan allongé (date portée du XVIIIe siècle; selon A. Carcel,
mur nord en partie en maçonneries médiévales), au nord, avec un corps de
bâtiment perpendiculaire au milieu (comportant une salle à trois vaisseaux
voûtés d'arêtes sur des colonnes, datée par A. Carcel du XVIe siècle) et
d'un petit bâtiment bordant un bassin de forme allongée. Au sud s'étendait
un jardin de plan rectangulaire, avec un pavillon dans l'angle nord-ouest.
Le château est totalement reconstruit dans la première moitié du XIXe siècle
(des salles voûtées en berceau plein-cintre, datant de l'édifice antérieur,
seraient conservées dans les substructions). Le toit aurait été posé en
1814. Selon un Procès-verbal d'état des lieux établi le 15 décembre 1845
pour Célinie de Waters, veuve d'Augustin de Meaux, le domaine comprend alors
"un grand corps de bâtiment appelé le château lequel quoique construit
depuis longtemps n'a reçu ni plancher, ni division, ni boiserie et les murs
sont restés bruts". Laurent Jamin, pépiniériste à Paris, réalise en 1844 le
jardin potager à la française divisé en neuf compartiments par des allées
bordées de buis, à l'est du château le long de l'allée d'accès bordée
d'épicéas et de séquoias (disparu). Le parc aurait été dessiné en 1861 par
le comte Paul de Choulot: un plan de parc paysagé, daté de 1861 (sans
signature) est conservé au château et le parc est cité par Choulot dans
l'édition de 1863 de L'Art des jardins, ou Études théoriques et pratiques
sur l'arrangement extérieur des habitations. Le plan montre également
l'existence d'une vaste bosquet régulier à l'est du potager (disparue).
L'édifice n'est aménagé et meublé dans les années 1850 (la chapelle est
consacrée dès 1847 par le cardinal de Bonald). Il devient la résidence
secondaire du vicomte Camille de Meaux, ministre de l'Agriculture et du
Commerce, gendre de Charles de Montalembert (dont la bibliothèque est
conservée au château), et fréquenté par des personnalités du milieu
catholique libéral.
Le château possède un plan rectangulaire et comporte trois niveaux et un
comble. La façade sud compte quinze travées, rythmées par un avant-corps
central de trois travées, en légère saillie, surmonté d'un fronton (décor
sculpté: armoiries de Meaux et de Waters), et par des pilastres qui séparent
les deux dernières travées de chaque côté. Un perron avec escalier tournant
à chaque extrémité permet de racheter la déclivité du terrain du côté sud
pour l'accès principal au rez-de-chaussée. Celui-ci est distribué par un
vestibule précédant un grand escalier (tournant à retours, avec jour), à
l'est de l'avant-corps. La moitié ouest du rez-de-chaussée est occupée par
les pièces de réception (grand salon derrière l'avant-corps, salon ou
billard, grande salle à manger, petite salle à manger) ouvertes en façade
sud et bordées sur l'arrière par un corridor de service qui relie le grand
escalier à l'extrémité ouest de l'édifice où se trouvent l'entrée et un
escalier de service (au nord) et l'office. La partie restante du bâtiment, à
l'est, est divisée en quatre pièces de séjour. L'étage est occupé par des
chambres et par la chapelle, du côté ouest. Le parc est situé dans un vallon
traversé par un ruisseau, la goutte de Mal à Mort (qui alimente les pièces
d'eau du parc). Il est parfaitement intégré dans le site: ses allées et ses
plantations ne semblent pas avoir été dessinées. Il s'agit d'un parc à
l'anglaise, qui associe les vocations agricoles et ornementales. Devant le
château s'étend une combe avec le grand étang au fond, qui forme le centre
de la composition (cabane des cygnes au bord, seule fabrique réalisée). Une
allée mène à un petit étang. Le parc est planté d'arbres d'essences variées.
Il est bordé de parcelles boisées et de prairies. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures; le hall d'entrée;
l'escalier; le grand et petit salon; la salle à manger; la chapelle ; les
communs (à l'exception du bâtiment transformé au XIXe siècle); la
bibliothèque de Montalembert et le parc : inscription par arrêté du 22
janvier 1990.
château de Quérézieux 42600 Ecotay l'Olme,
propriété privée, ne se visite pas.
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Claude Moritel pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette
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dans ce département. |
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