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Non loin du bourg de Parigny, au milieu d’un parc
délicieusement ombragé, est construit le château d’Ailly. Il se compose d’un
vaste corps de logis, dont la principale façade regarde la vallée de Rhins.
Au devant s’étend la cour d’honneur, d’où l’on jouit d’une vue magnifique
sur la plaine du Roannais. Des tours circulaires, amorties en coupoles,
s’élèvent auprès du bâtiment central; l’une de ces tours, séparée du corps
de logis, sert de chapelle. Cet édifice, orné avec un goût parfait, renferme
un autel remarquable orné de médaillons de bronze représentant les douze
apôtres; l'original serait, dit-on, l’autel principal d’une des basiliques
de Rome. Les vitraux décorés des écussons des Giraud de Montbellet, Puy de
Rony, Bellet de Tavernost, sont d’un ton amorti, qui porte à la piété. Tout
autour des murailles, des plaques de marbre, au sommet desquelles sont
gravés des textes de l’Écriture, indiquent les membres de la famille
Bourlier d’Ailly, dont les corps reposent dans la crypte placée au-dessous
de la chapelle. Entre ce bâtiment, le château et les dépendances se trouve
une cour intérieure sur laquelle s’ouvre une porte latérale surmontée d’un
cimier dominant le blason des Bourlier d’Ailly: d’argent au chevron de
gueules, accompagné en pointe d’un chien passant de sable; au chef d'azur,
chargé d’un soleil d’or. Les armes des Puy de Rony occupent le fronton
triangulaire de la grande façade du château et rappellent le goût éclairé d’Qctave
Puy de la Bâtie. C’est à Ailly, en effet que ce gentilhomme droit et bon
passa les dernières années d’une existence trop injustement tourmentée. Bien
que remanié au début du XIXe siècle, Ailly prit sa physionomie actuelle en
1743. A cette date Michel Caristia, architecte,et Pierre Rouge, maçon
"experts nommés d’office pour procéder à la visite et faire un rapport sur
les réparations nécessaires au château d’Ailly" apportèrent dans la
distribution du manoir, d’importantes modifications. La magnificence de
cette construction consiste moins dans son ornementation, qui est fort
sobre, que dans le grandiose de son ordonnance monumentale et dans la pureté
des lignes.
La seigneurie d’Ailly comprenait une partie de dîme inféodée qui se lève
dans la paroisse de Roanne, mandement de la châtellenie de Saint-Maurice, et
quelques articles de rente en directe, un moulin appelé Grezollen, autrefois
Mergerie, sur la rivière de Loire, paroisse de Saint-Sulpice, avec écluse et
avaloir pour prendre les poissons. En 1179, nous voyons la dame d’Ailly
abandonner la suzeraineté de sa terre à Humbert sire de Beaujeu. En 1517,
Jeanne de Briennon, dame d’Ailly, fit une fondation d’une messe par semaine,
à célébrer daris l’église de Parigny. Le 8 mars 1539, noble Antoine de Sugny
donna le dénombrement du fief d’Ailly, paroisse de Parigny. Il était aussi
seigneur du Rousset et vivait encore en 1562. Guyot d’Arcy, qui lui succéda
à Ailly, était fils d’Antoine et de Jeanne de Bussière. Les armes de cette
maison sont de gueules à trois arcs d’argent posés en fasces, se voyaient
encore à Ailly à la fin du XVIIIe siècle. Le 27 décembre 1582, Rollin de
Semur, seigneur de l’Aubépin, se trouvait au château d’Ailly, chez Guyot d’Arcy
et y était retenu par une violente attaque de goutte, quand lui arriva
l’ordre de comparaître devant les Grands Jours. Son fermier, un certain du
Fourt, refusant de le payer, Rollin l’avait fait enferme, malgré une vive
résistance, dans les prisons de Saint-Just-la-Pendue, mais il s’évada et fit
citer son seigneur et maître aux Grands Jours. Rollin dut partir malgré son
état, mais arrivé à Clermont, il fut pris d’une nouvelle attaque de goutte
et fut transporté au palais épiscopal où il se trouvait encore à la
dissolution des Grands Jours, qui ne purent statuer.
Guyot d’Arcy épousa au château d’Ailly, le 17 juin 1571, Anne Cambray de
Montrodez, veuve d’Antoine de Sugny. Il paraît avoir joué un rôle important
dans les guerres de la Ligue. Le roi Henri III lui écrivit, le 18 avril
1580, pour le prier de "continuer ses services et affection au bien de ses
affaires, au pays du Dauphiné, sous la charge du seigneur de Mandelot,
gouverneur de Lyon" et d’autre part, Louis de Bourbon, duc de Montpensier,
sire de Beaujeu, par une lettre datée de Champigny le 4 août 1581, le priait
de protéger "ses sujets de la ville de Perreux et de faire par ses soins que
les désordres commis par les gens de guerre soient réprimés et n’adviennent
plus par cy après". Anne de Montrodez lui donna Emmanuel, qui suit; 2°
Jacques, seigneur de la Brosse, mort le 4 juin 1626, marié à Philiberte de
la Brosse, fille de Pierre, notaire royal de Saint-Cyr-de Favières et de
Françoise Popule. Emmanuel d’Arcy, seigneur d’Ailly, acheta le 1er décembre
1603, des commissaires du duc de Montpensier, la justice et les droits
seigneuriaux que possédait le duc sur Parigny, Saint-Cyr-de-Favières et
Combres. Le 4 juin 1638, agissant au nom et comme fondé de pouvoir d’Antoine
de Gilbertès, chanoine-comte de l’église de Lyon, il donnait aux pauvres qui
étaient et seraient en l’hôpital de Roanne, tout l'enclos de l'ancien
couvent que les Pères Capucins avaient audit Roanne. Il épousa le 1er
lévrier 1598, Anne Blaut de Gilbertez, morte en 1641, dont Jean, qui suit;
2° Antoine, chevalier de Malte en 1625, obtint commission du Roi Louis XIII
pour lever une compagnie de 620 hommes de pied au Régiment d’Halincourt et
fut tué bravement à leur tête, le 26 janvier 1636; 3° Claudine, vit en 1632;
4° Antoinette, mariée le 5 octobre 1632, à Claude de Montjouvent.
Jean d’Arcy, seigneur d’Ailly, Parigny, etc, guidon de la Cie des gendarmes
des ordonnances du Roi, épousa le 22 février 1632, Louise de la Motte, fille
de Jean, baron de Vachères, et de Louise de Bron-la-Liègue, dont Jean qui
suit, 2° Christophe, né le 10 mars 1640; 3° Claude-Charles-Gabriel, né le 5
septembre 1641, reçu chevalier de Malte en 1659; 4° René, baptisé le 8
janvier 1648; 5° Jacques-Paul, né le 5 juin 1647, reçu chevalier de Malte en
1665, capitaine de vaisseau en 1698, chef d’escadre des armées navales du
Roi en 1714; 6° Claude-Marie; 7° Gabrielle, née le 21 juin 1635, ursuline à
Montbrison en 1651; 8° Marthe; 9° Claudine; 10° Marie. Jean II d’Arcy
d’Ailly, seigneur comte d’Ailly, Parigny, par commission du 20 mars 1659,
maintenu en 1667. Il rendit hommage d’Ailly, le 22 mars 1674, et en donna le
dénombrement, reçu le 26 juin suivant. Marié le 11 août 1659, à Anne de
Talaru-Chalmazel, puis le 28 décembre 1666, à Marie-Magdeleine de
Nagu-Varennes, il eut de ses deux mariages 13 enfants dont Roger d’Arcy
d’Ailly, comte d’Ailly, seigneur de Parigny, etc, né le 29 octobre 1670,
reçu en 1681 page de la Grande Écurie du Roi, marié avant 1707, à
Diane-Louise Bouchaud qui lui donna 8 enfants dont Claude-Marie d’Arcy
d’Ailly, né le 24 septembre 1708, seigneur de Job, marié le 20 septembre
1763, à Marie-Antoinette-Balthazard de Rostaing, fille de Jean-François,
écuyer, et de Marie Françoise de la Rivoire de la Tourrette. Le 15 novembre
1744, Élisabeth Ducreulx testait au château d’Ailly, instituant sa sœur
Élise Ducreulx, héritière universelle et léguant 100 livres à l’église de
Parigny. En 1753, par suite d’une réclamation des héritiers naturels de
Roger d’Arcy, les seigneuries d’Ailly, Parigny, Comelle,
Saint-Cyr-de-Favières, etc, furent mises en vente et adjugées aux frères
Bourlier qui se les partagèrent.
Pierre-Philippe Bourlier de Parigny, seigneur d’Ailly, Saint Cyr-de-Favières,
Glatigny, Saint-Hilaire, dont hommage le 7 août 1753, trésorier de France,
marié le 13 janvier 1732, à Marie-Anne de la Croix-Laval, dont Philippe
Bourlier de Parigny, né le 26 août 1732, capitaine au Régiment de Normandie;
2° Léonard, qui suit; 3° Joseph-Marie Bourlier de Saint-Cyr, chevalier de
Saint-Louis; 4° Jean-Claude Bourlier de Commelle, chanoine baron de
Saint-Just, puis vicaire-général de Mâcon, 5° Marie-Anne-Antoinette, mariée
le 3o janvier 1769, a Joseph Charles-François de Sauzet de Fabrias, 6° Bonne
Bourlier de Saligny. Léonard Bourlier d’Ailly, seigneur de Parigny, Ailly,
etc, martyr de la Révolution, conseiller a la cour des monnaies, comparant à
l'assemblée de la noblesse en 1789; marié le 20 avril 1762, a Antoinette
Bouvier dont Pierre-Philippe, qui suit; 2° Victoire-Joséphine Bourlier de
Saint-Cyr, mariée, le 10 janvier 1797 a Jean Myrat; 3° Marie-Antoinette
Bourlier de Parigny,épousa le 10 mai 1783, Joseph Baland de Chamburcy.
Pierre-Philippe Bourlier d’Ailly, seigneur d’Ailly, mort le 3 frimaire an
IV, martyr de la Révolution, épousa Marie-Claudine Posuel de Verneaux, morte
à 35 ans, le 13 ventôse an XIII, dont Pierre-Philippe-Claude-Robert Bourlier
d’Ailly (1794-1877), créé baron héréditaire en septembre 1820 avec majorât
sur Ailly; mousquetaire du Roi; marié, le 26 avril 1820, à
Clémentine-Gabrielle Puy de Rosny (13 mai 1800-13 octobre 1886), dont
Pierre-Louis-Marie-Ferdinand (1821-1847); 2° Pierre, qui suit.
Pierre-Claude-Marie-Gabriel Bourlier, baron d’Ailly, né le 24 avril 1823,
épousa, le 24 octobre 1847, Isabelle Bellet de Tavernost, dont Jacques, qui
suit; 2° Marie-Madeleine, née le 9 juillet 1852, mariée, le 18 septembre
1873, à Charles-François-Alban, comte de Brosses; 3° Jeanne, née le 13 août
1860, mariée le 14 juin 1894, à Gabriel de Nettancourt, marquis de
Vaubecourt. Jacques Bourlier, baron d’Ailly, épousa le 21 juin 1888, Thérèse
de Chapelle de Jumilhac. Elle possédait au début du XXe siècle le château
d’Ailly. (1)
château d'Ailly 42120 Parigny, tel: 04
77 62 00 39, au sein du château, quatre chambres d’hôtes, dont une suite
avec sa terrasse panoramique, attendent les amis et les hôtes, ouvert au
public, visite sur rendez-vous, un site exceptionnel pour des réceptions de
qualité dans une atmosphère à la fois champêtre et raffinée et gîte rural
près du jardin...
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