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Le château de
Pravieux s’élevait au soir et hors des murailles de Pouilly-lès Feurs; il
était composé de trois corps de bâtiments entourant une cour carrée, ouverte
au midi. Des fossés dont on voit encore les traces le protégeaient, il était
de plus défendu par trois tours. Devant les bâtiments du du nord régnait, au
rez-de-chaussée, une galerie supportée par des colonnes. Les bâtiments du
nord et du soir étaient déjà détruits en 1789. Le bâtiment au matin de la
cour, avec ses deux tours, est seul debout; il a la forme d’un long
parallélogramme. La galerie couverte du rez-de-chaussée n’existe plus et la
façade a été reconstruite, mais on a conservé la porte centrale, à la forme
ogivale et aux voussures gothiques, encadrant de riches écussons. Des
jambages en bois ont remplacé les riches sculptures des fenêtres du premier
étage. On remarque aussi une antique tourelle à toit aigu, et un élégant
pavillon carré, style Renaissance, seul reste du bâtiment qui closait la
cour au soir. Ce pavillon conserve, au rez-de-chaussée, des peintures fort
originales, et est orné, au premier étage, du côté de la cour, d’une galerie
couverte en arceaux supportés par des pilastres; chaque arceau est fermé
d’une clef de voûte à tête plus ou moins grimaçante. Avec ses pierres
sculptées, sa riche corniche en bois, sa toiture aiguë, ce pavillon est un
vrai petit chef d’œuvre de l’architecture Renaissance. Le château de
Pravieux paraît avoir remplacé un château plus ancien, appelé l’Espagnol, et
appartenant à la famille de Vais seu. Il aurait été construit vers 1594
environ, par les Sacconin, qui en prirent le nom.
Cette famille est connue depuis 1400, où l’on voit Symphorien de Sacconin
épouser Jac quette de Bressolles. Un autre membre de cette famille, Jean,
épouse en 1466 Catherine de Bron-la-Liègue. Claude Sacconin de Pravieux
s’unit en 1530 à Jeanne d'Augerolles, fille de Dauphin, seigneur de
Roche-la-Molière. Leur fils Claude défendit courageusement le château de
Montrond contre les Huguenots. En 1599, Jérôme de Sacconin, seigneur de
Pravieux, et sans doute fils de Claude, fut éventré par un sanglier dans une
partie de chasse. Il laissait une jeune veuve, Marie de la Fayette. En 1655,
François de Sacconin de Pravieux épousait Marguerite du Chaffeau de la
Pierre. En 1675, il prêtait foi et hommage pour son château de Pravieux,
celui de l’Espagnol déjà ruiné, etc. Il eut une fille, Marie-Marthe-Philippe,
mariée le 18 février 1705 à Claude-Antoine de Gaulne, fils de Louis et d’Emérentienne
Chappuis, et un fils, Camille, marié d’abord le 12 février 1680 à Claudine
Gueynard, fille de Pierre, seigneur de la Barge, et d’Anne Mathieu, puis en
septembre 1682 à Marguerite Galliat. Du premier lit il eut François-Antoine;
2° Jean-Baptiste, né le 20 juillet 1682. Du second lit Jean-Louis;
Jeanne-Marie; et Louise-Clémence, morte en 1722 à la maison royale de
Saint-Cyr. Un long procès avec la famille de Bressolles, qui fut solutionné
seulement en 1722 permit à un membre de la maison de Sacconin de se titrer
de chevalier de Bressolles. Camille de Sacconin testa le 23 mai 1715,
instituant pour héritier son fils cadet, Jean-Louis, sieur de Bressolles,
qui prit alors le titre de seigneur de Pravieux, laissant celui de chevalier
de Bressolles à son frère aîné, qui vivait en 1730 à Chirassimont, marié à
Claudine Noyel.
Jean-Louis testa le 25 septembre 1722 et mourut en 1725, faisant héritière
sa sœur, Jeanne-Marie, mariée le 28 octobre 1722 à François-Claude-Eléonore
du Lieu de Chenevoux, maître en la Cour des Comptes de Paris. Elle mourut le
19 octobre 1726, laissant une fille, Clémence Jeanne-Marie (19 mai 1724-16
juillet 1752), mariée le 15 septembre 1751 à son cousin germain,
François-Claude-Eléonore du Lieu, seigneur de Chenevoux (7 février 1709-19
juin 1776), chevalier de Saint-Louis, fils de Jean-Baptiste et de Marguerite
Chappuis de Margnolas. Les armes des Sacconin sont de gueules semé de
billettes d’or; à la bande d’argent chargée en chef d’un lion de sable; et
celles des du Lieu de sable à la fasce d’or, accompagnée en chef d’un lion
passant, et en pointe de trois roses tigées du même. Divers blasons, celui
des Sacconin, Saint-Priest d’Apinac, Bressolles, Chenevoux, se voient encore
à Pravieux. Vers 1780, Louis-Marie du Lieu, comte de Chenevoux, qui résidait
à Chenevoux, fils de François-Claude-Eléonore, vendit en détail le château
de Pravieux; les anciennes possessions des du Lieu appartinrent dans la
suite aux David et aux Desvernays. L’un des acquéreurs de Pravieux mutila
cette antique habitation en vendant les belles croisées de pierre, à riches
moulures, qui ornaient la façade; seule la porte principale où sont
sculptées les armes des Sacconin et de leurs alliances échappa à ce
vandalisme. Au commencement du XXe siècle le château de Pravieux appartenait
à Madame Ducreux. (1)
Éléments protégés MH : la porte du XVe siècle avec tympan décoré d'armoiries
et le pavillon du XVIIe siècle : inscription par arrêté du 13 mars 1934. (2)
château de Pravieux 42110 Pouilly les Feurs, propriété privée, ne se
visite pas.
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