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Près du bourg de Saint-Denis-de-Cabanne, sur le bord de la route de
Charlieu, se dresse le magnifique château de Gatelier, enveloppé de frais et
poétiques ombrages. C’est une demeure très vaste, il reste toute une aile et
plusieurs dépendances de la construction primitive du commencement du XVIe
siècle, mais le corps de logis principal est une oeuvre de la seconde moitié
du XVIIIe siècle. La façade principale du manoir, flanquée de deux massives
tours rondes, est décorée d'une entrée monumentale. Au-dessus des élégantes
colonnettes du portail principal, un avant-corps en pierres de tailles,
percé de meurtrières est surmonté de la toiture aiguë du pavillon, percée
d’une lucarne et terminée par un lanternon d’une rare élégance. Une façade
latérale est flanquée d’une charmante tourelle ou poivrière et d’un pavillon
imposant. A l'intérieur, un des salons était tendu de tapisseries d’un
merveilleux coloris et d'une conservation parfaite; elles n’avaient jamais
été détachées de huit panneaux encadrés de boiseries, auxquels on les avait
destinées. On raconte que, sous la Terreur, le régisseur du château avait pu
les sauver en remplissant le salon de foin. Elles représentaient des scènes
champêtres ou villageoises, composées et peintes d’après les cartons de
François Boucher, dont elles portaient la signature, avec la date de 1736.
Le comte de Gatelier les a vendues, au début du XXe siècle, pour en
consacrer le produit aux bonnes œuvres. Un ameublement de canapés et de
fauteuils, dont les bois ciselés encadraient de délicieux tapis de Beauvais,
avec sujets copiés d’après Wateau, complétait cet ensemble vraiment
éblouissant. Un canapé à dossier ovale, était d’une distinction et d’une
fraîcheur de coloris qui en faisaient une pièce hors ligne et un très
précieux objet d’art.
Au début du XVIe siècle, Gatelier appartenait à Jacquette de Neufville et à
son époux, Hector du Boys, seigneur de Pesselay. Ce dernier mourut avant
elle, car veuve, elle céda ses droits à noble Claude de Tenaire, écuyer,
seigneur de Gatelier. Celui-ci, assisté d’Antoinette d'Anglure, sa femme,
vendit à Benoît Franchon, bourgeois de Roanne, le 4 décembre 1535, pour 22
livres viennoises, des droits seigneuriaux à Roanne et environs. Peu après,
le seigneur de Gatelier était messire Jean Faye et c’est sa veuve, dame
Catherine Jolly qui reçoit le 29 janvier 1547, d’André Descourt une
reconnaissance pour le domaine Descours, qu'Antoine de Monchanin-la-Garde de
Marzac vendit au siècle suivant à François Duperron, dont le fils Joseph
Duperron, marchand de Saint-Germain-la-Montagne, refusait de payer les cens
et servis à François-Hippolyte de la Mer de Matha, bien que le vendeur les
eût réservés formellement. François Faye, seigneur de Gatelier et Jarnosse,
épousa en 1586, Claudine d'Arcy, fille d’Hector et de Marie de Frenier.
Gatelier passa ensuite aux Monchanin, qui portaient de gueules au chevron
d’or. Guillaume de Montchanin, seigneur de la Garde, avait épousé, le 3 mars
1609, Madeleine de Sainte-Colombe, fille de Jacques et de Claudine de Semur.
En 1654, Hippolyte de Monchanin-la-Garde-Marzac, seigneur de Gatelier, Mars
et autres places, fit une acquisition de sa cousine Louise de Damas, fille
de Christophe, seigneur de Barnaye et de Philiberte de Montchanin-la-Garde.
Le 27 mai 1668, il reçoit encore comme seigneur de Gatelier, une
reconnaissance passée par François de Morardy au nom du duc de Lesdiguières.
Son petit-fils, François-Hippolyte de la Mer, chevalier, comte de Matha,
seigneur de Gasteillier, Mars et autres places est mentionné en 1706. Les
armes de cette famille sont losangé d’or et de gueules.
En 1766, Gatelier est aux Boulard qui en prirent le nom et le possédaient
encore au début du XXe siècle. Leurs armes sont d’azur à une branche de
trois rameaux de bouleau d’argent, feuillée d’or; au chef cousu de gueules
chargé de trois besants d’or. Cette famille paraît avoir pour origine le
Franc-Lyonnais et nous donne un exemple frappant de l’accession progressive,
à la noblesse, des familles de l’ancienne France. L’échevinage, but suprême
à Lyon, d’une légitime ambition allait être enfin la récompense méritée de
continuels et intelligents efforts. Simon-Claude Boulard de Gatellier,
conseiller-secrétaire du Roi près le Parlement de Dijon, recteur de la
Charité en 1768, échevin de Lyon, épousa le 14 janvier 1754, Anne Clérico de
Janzé, fille de Jean et de Catherine Cizeron, dont François Boulard de
Gatellier, seigneur dudit lieu (1739-1827), conseiller au Parlement de
Bourgogne, 1er président au bureau des finances de la généralité de Lyon,
épousa, le 20 juillet 1790, Françoise Fourgon de Maisonforte, fille de
Roch-Marie-Vital et de Marie-Pierrette Robin d’Orliénas, dont Vital Boulard
de Gàtellier, comte romain héréditaire (1792-1884), marié le 22 septembre
1822, à Philiberte-Hélène Cellard du Sordet, fille de Pierre-Etienne et de
Louise Foillard, dont Léon-François Boulard, comte de Gàtellier (18 mai
1823-10 février 1921), marié en 1858, à Catherine-Mathilde-Marie Agniel de
Chênelette, fille de Théodore et d’Ernes- tine Michon de Vougy, dont
Maurice, né le 30 octobre 1861, commandant au 298e régiment d’infanfanterie,
chevalier de la Légion d’honneur, tué à l’ennemi le 3 décembre 1916; 2°
Charles, qui suit; 3° Louise et 4° Esther, religieuses du Cénacle.
Marie-Jean-Charles, comte de Gàtellier, né le 2 octobre 1865, commandant au
297e régimentd’infanterie pendant la guerre de 1914-1918, marié le 2 juillet
1892, à Thérèse Le Rebours, fille du vicomte Adolphe-Odoard et d’Alex-Charlotte
Graillet de Beine, dont François, né à Coolus (Marne), le 11 novembre 1894,
maréchal-des-logis au 54e régiment d’artillerie, tué devant Saint-Quentin le
17 avril 1917; 2° Louis, né à Saumur le 15 juin 1896, engagé volontaire au
292e régiment d’infanterie, tué à Quennevières, le 10 juillet 1915; 3°
Madeleine, mariée le 7 janvier 1920, au vicomte Camille de Meaux, fils du
vicomte Charles et de Madeleine Balsan, dont Charles de Meaux, né en
novembre 1920. (1)
Éléments protégés MH : le château proprement dit ; les communs ; le
pigeonnier ; le moulin et sa machinerie; le pont sur le Sornin et le pont
sur le bief du moulin : classement par arrêté du 30 juin 1990. (2)
château de Gatellier 42750 Saint-Denis-de-Cabanne,
également sur la commune de Charlieu, propriété privée, ne se visite pas.
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