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A l’origine et selon des actes anciens, La Coudre était une forteresse qui,
avec les siècles finit par être en ruines. Sur son emplacement a été
reconstruite la maison-forte actuelle. Située aux confins ouest de La
Puisaye, en bordure d’une antique voie romaine, dit au XIVe siècle, "le
grand chemin perré" qui reliait la Loire à Lyon, via Entrains, Autun et
Châlon sur Saône, La Coudre acquiert une importance stratégique de défense
de cette voie de communication, en particulier pendant la guerre de cent
ans. Au milieu du XIIe siècle, Narjot II, seigneur de Puisaye, demande à
Guillaume de La Coudre d’ériger sur sa terre une maison-forte, afin de
protéger La Puisaye de toute invasion par l’ouest. Jeanne de Toucy, sa
descendante, épouse Thibaut de Bar, en 1304, apporte la seigneurie de
Puisaye dans la famille de Bar et rend hommage au comte de Nevers, pour
l’ensemble de sa terre de Puisaye, dont La Coudre. A sa mort, en 1317, la
Puisaye est partagée entre ses fils, et Pierre Ier de Bar, seigneur de
Pierrefort, hérite de La Vaul-en-Puisaye, Faverelles, Septfonds, Saint
Privé, et La Coudre. En 1316, il en rend hommage au comte de Nevers, puis le
12 août 1335 pour "le fié que Jehans de La Coldre, escuiers, tient de nous
en la parroiche de Faverelles, c’est à savoir la maison de La Coldre et les
appartenances, qui vault bien de rente par an environ vint et cinq livres
tournois". Le 3 août 1358, son fils, Henri de Bar, seigneur de Pierrefort,
échange avec Jean de La Coudre, écuyer, la maison-forte de La Coudre contre
d’autres biens. Il transforme La Coudre en "châtel et forteresse", place
forte importante pendant la guerre de Cent Ans et qui devient un fief à part
entière. Son fils Pierre II de Bar y loge les Grandes Compagnies d’Arnaud de
Cervol dit l’archiprêtre, en route pour Metz, et pour ce fait, en 1374,
obtient du Roi Charles V, une lettre de rémission. Pierre II de Bar, après
une vie agitée, meurt, sans enfants, en 1380. Ses biens, dont La Coudre,
reviennent en 1384, après un procès au Parlement de Paris, à la branche
aînée des Bar, en la personne de son neveu le Duc de Bar qui réunit sous son
nom l’ensemble de la Puisaye. Le 11 avril 1388 "la forteresse de La
Coldre et toutes ses appartenances" fut assignée en douaire à Marie de
France, femme du Duc Robert de Bar. Le Cardinal de Bar, fils de ce dernier,
hérite, après la mort de ses deux frères à Azincourt en 1415, de l’ensemble
des biens en Puisaye. A sa mort en 1431, il lègue la terre de Puisaye à son
neveu Jean-Jacques Paléologue, marquis de Montferrat, dont les fils la
revendent en 1450 à Jacques Cœur qui devint pour 18 mois propriétaire de La
Coudre. Il a juste le temps en 1451, de rendre hommage pour La Coudre au
comte de Nevers, avant de s’en trouver dépossédé. Après le procès de Jacques
Coeur, Antoine de Chabannes rachète la Puisaye, dont La Coudre, et, après
des démêlés avec Geoffroy Cœur, fils de Jacques Cœur, en devient
définitivement propriétaire en 1465. Il rend hommage pour La Coudre au comte
de Nevers en 1456, 1466 et 1476. A partir de ce moment, La Coudre suit le
destin des descendants d’Antoine de Chabannes, propriétaires du comté de
Saint-Fargeau, capitale de la Puisaye; Jean de Chabannes, sa fille
Antoinette qui épousa en 1515, René d’Anjou, baron de Mézières-en-Brenne,
dont un fils Nicolas d’Anjou, seigneur de Puisaye, qui eut une fille Renée
d’Anjou qui épouse en 1566 François de Bourbon, Duc de Montpensier, dont
Henri III érigea le comté de Saint-Fargeau en duché-pairie, en avril 1575.
Son fils, Henri de Bourbon, rend hommage en 1600, au Duc de Nevers, pour ses
possessions en Puisaye, dont La Coudre. Henri de Bourbon eut une fille,
Marie-Henriette de Bourbon, qui épousa Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII,
et père de "la Grande Mademoiselle" qui nait en 1627 et qui fut exilée, par
son cousin Louis XIV, dans son duché de Saint-Fargeau, en Puisaye. Est-ce le
Duc de Lauzun, mari et héritier de la Grande Mademoiselle, qui vendra la
terre de La Coudre? En tout cas, en 1700, Alexis Terrier, ministre et
secrétaire d’Etat sous Louis XIV, acquiert La Coudre et en devint le
seigneur. Son fils Jacques Terrier de La Coudre épouse le 7 février 1735
Dame Catherine de Brézé qui apporte la terre de La Chaise dans la famille
Terrier. Jacques prit le titre de seigneur de La Coudre et de La Chaise. En
1752, il vend La Coudre à Georges Roch de La Perrière, dont la fille Mélanie
Pascale de La Perrière en hérite et épouse en 1815 Jacques Jean Gaston
Terrier de La Chaise, petit fils de Jacques. Le 30 mai 1830 Jacques Jean
Gaston Terrier de La Chaise et son épouse Mélanie Pascale de La Perrière
vendent La Coudre à un voisin, Gustave de Latour de Saint Ygest qui la
cèdera en 1852 à Gabriel Désiré Morot. Son neveu Edmond Désiré Lavalard en
héritera, et la vendra en 1920 à M. Chamaillard. Ce château, couvert de
tuiles, conserve une ligne ancienne avec un massif corps de logis
rectangulaire, comportant deux grosses tours circulaires qui l’encadrent. De
la forteresse, il ne subsiste que deux murs épais intégrés au bâtiment
actuel et un des deux piliers de l’ancien pont levis. L’aspect actuel
découle d’une reconstruction de la fin du XVIIe siècle sur la base de la
forteresse ruinée, puis au XVIIIe par les Terrier, suivie au XIXe siècle de
remaniements par les de Latour de Saint Ygest qui lui donneront cet aspect
de maison-forte.
château de la Coudre 45420
Faverelles, acquis en 1993 par ses actuels propriétaires qui entameront une
vaste campagne de sauvetage, dans les communs est situé un chenil de vénerie
avec une séparation entre la meute et les lices, propriété privée, ne se
visite pas.
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source
des photos par satellite:
https://www.google.fr/maps
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