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Grande exploitation agricole de la rive sud de la Loire,
depuis toujours la terre de La Queuvre, avant d’être un château, abritait
une villa gallo-romaine. C’est Pierre de La Ferté, seigneur du Bruel, qui
vendit ce domaine en 1458 à Aignan de Saint-Mesmin. Par voie d’héritage, La
Queuvre fut transmise au fils de ce dernier en 1514, et c’est à ce
personnage, Aignan comme son père, que nous devons une demeure avec cour et
pigeonnier, l’ensemble entouré de murailles. Depuis, la cour s’est vue
successivement complètement fermée par de nombreux bâtiments tels que
plusieurs granges, des bergeries, une écurie et un magasin à grain. L’accès
s’effectuant, au moins depuis le XVIIe siècle, par un porche en pierre
surmonté d’un fronton à redans. La demeure familiale du XVIe siècle, qui
occupe l’angle sud-ouest de la cour, était constituée d’un corps de bâtiment
rectangulaire à l’extrémité occidentale duquel une petite aile a été
accolée, orientée à la perpendiculaire et débordant de part et d’autre, à
moins que cela ne soit l’inverse. La maison d’aujourd’hui est d’autant plus
spacieuse qu’une aile supplémentaire y a été ajoutée peu après 1865 avec le
remploi d’une porte du XVIe siècle, le tout dissimulant la moitié de la
façade nord du corps de logis de la Renaissance. Les deux niveaux habitables
sont desservis par un escalier en vis placé dans une tour polygonale à six
pans sur la façade nord. Une cave et une pièce haute, située au sommet de la
cage d’escalier, viennent compléter les lieux. C’est également de ce côté
que le décor est le plus soutenu, le moellon laissant la place à la brique,
rouge et vernissée, de façon à former les motifs losangés juxtaposés si
répandus dans la région.
La pierre de taille y est également associée, comme toujours, soulignant
ainsi les ouvertures (encadrements de portes, fenêtres et lucarnes) et les
angles du bâtiment au moyen de chaînes harpées. La porte perçant cette
façade étant bien plus ornée que celle qui donne au sud, tout nous amène à
conclure que la façade antérieure était, contrairement à maintenant, celle
qui est exposée au nord. Une porte qui, contrairement aux habitudes
constatées dans les autres constructions du Loiret de la Renaissance, ne
permet pas d’entrer directement par l’escalier mais à côté dans un vestibule
qui dessert toutes les autres pièces du rez-de-chaussée. Cette distribution
laisse entrevoir, en dépit du décor général et de la présence d’un escalier
toujours hors œuvre, une construction, ou des transformations, plus proche
des années 1540 voire 1550. L'emplacement de la tour d’escalier, au droit du
pignon du principal corps de bâtiment, l’autre partie non alignée, un décor
losangé bien plus soigné sur l’un que sur l’autre et une cave dont le
voûtement n’est pas le même sous les deux portions représentent autant
d’indices qui permettent d'envisager une construction en deux temps. Le fait
que la cage d’escalier n’ait jamais été éclairée côté ouest montre que cet
agencement, avec deux corps de bâtiments, était prévu dès le début même si,
dans la réalité, la construction n’a pu être menée d’un seul jet.
Soulignons, enfin, la présence de poutres sculptées d’engoulants dans l’une
des pièces du premier étage. (1)
Éléments protégés MH : le château de la Queuvre en totalité : inscription
par arrêté du 12 janvier 1931.
château de la
Queuvre 45150 Férolles, propriété privée, ne se visite pas.
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