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Du gigantesque château féodal qui, durant des siècles,
domina de sa hauteur la petite ville qui s’est développée en contrebas, il
ne reste presque rien. Le château de Montargis se limite aujourd’hui à un
châtelet d’entrée, à des murs d’enceinte et des contreforts, à une seule
tour d’origine, incorporée à des constructions modernes qui ne déparent pas
le paysage. Celles-ci abritent une école surplombant tout l’ensemble de la
vieille ville construite sur un ancien marécage qui facilitait la défense de
la cité. Durant la presque totalité de son histoire, la ville avait
appartenu à la famille royale. Souvent, elle avait été tenue en "douaire"
par des princesses diverses qui n’y sont venues que très rarement. Mais,
plus souvent encore, elle était administrée par les ducs d'Orléans. La
construction du château s’étant poursuivie pendant des siècles, on y
trouvait des témoignages de toutes les grandes époques de notre histoire
nationale. L’un des plus anciens bâtiments était le donjon de 32 mètres de
diamètre et 25 mètres de hauteur dont la construction pouvait être attribuée
aux Courtenay et à Philippe Auguste. Il fut détruit sur l’ordre de Louis XIV
en 1697. Sur la gauche, le logis appelé l'aile d'Orléans était due peut-être
à Philippe d'Orléans qui avait reçu en apanage le château de Montargis de
1344 à 1375. Le bâtiment le plus remarquable était, tout au fond, la "grande
salle" due à Charles V entre 1376 et 1380. Elle mesurait 58 mètres de long
et 18 mètres de large. Elle correspond en réalité à deux pièces superposées,
éclairées de nombreuses fenêtres ogivales. Le célèbre combat du "chien de
Montargis" y était représenté sur une cheminée et fut à l’origine de la
tenace légende liée à la ville. Ce chef-d'œuvre architectural fut démoli
après la Révolution par la célèbre Bande noire qui n’était autre qu’un
groupe de spéculateurs. Pendant la guerre de Cent Ans, la ville fut occupée
par les troupes anglaises de Warwick. Elles en furent chassées en 1427, ce
qui fut la première défaite des armées britanniques en France. De 1560 à
1575, le château connut sa période la plus fastueuse, lorsque Renée de
France, duchesse de Ferrare, fille de Louis XII, y passa les dernières
années de sa vie entourée d’une cour importante, composée avant tout de
protestants convaincus dont elle assurait la protection. Au moment de la
Révolution, l’amiral de La Touche-Tréville transforma le château en une
filature, ce qui ne le protégea pas. En effet en 1810, il est entre les
mains de destructeurs, acheté par Masse et Pichot, Chardon et Trémier, il
devient une carrière de pierre. En 1840, il ne reste presque plus rien du
château royal de Montargis sauf le gouvernement et la tour carrée. En 1896
les filles de Chardon vendent la partie actuelle à Mme de Clerval. En 1897,
Madame de Cintré, achète ces bâtiments et les restaure pour y abriter
l'Institution Saint-Louis. En 1919, elle en fait don à l'abbé Lane,
Supérieur de l'Institution. En 1934, l'abbé Lane le cède à la SCI du château
de Montargis pour créer une association pour sa sauvegarde. (1)
château de Montargis 45200 Montargis, tel. 02 38 98 00 87, ouvert au public,
visites du château avec présentation de son histoire, et de son
architecture. Pour visiter le château il suffit de se rendre à l'Office du
Tourisme, 35 rue Renée de France, le château est ouvert également pour les
Journées du patrimoine.
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constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement M.
Patrick Deysson pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette
page.
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