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Un Roger de Salgues figure en 1097 dans un acte de
restitution de terres à l'abbaye de Tulle. Un Rigaud de Salgues est
mentionné en 1286 à propos de Miers, dont l'un des co-seigneurs est Pierre
de Salgues en 1320. Un membre de la famille, Raymond de Salgues, accompagne
en Italie Raymon de Gramat, évêque du Mont Cassin, vers 1326, et reçoit la
dignité de partriarche d'Antioche en 1364 ; son seul parent connu serait
Bertrand de Salgues, damoiseau. La seigneurie, sans doute tenue du baron de
Gramat, passe des Salgues aux Bormes, et noble Jean de Bormes est dit
seigneur de Salgues en 1360. La même famille, qui se dit également
propriétaire du repaire voisin de Réveillon, est encore à Salgues au siècle
suivant. En 1504, c'est Agnet de Salgues qui a la seigneurie du lieu, qu'il
tient de l'abbé de Rocamadour et du baron de Gramat, avec son château "fort
vieux et disruits, et pauvrement bastis", jardin et colombier. Il est
possible qu'Agnet ait pris le nom du fief, car les Bormes n'auraient été
remplacés par les Tanes que quelques décennies plus tard : en 1551 et 1556,
c'est François de Tanes qui en est seigneur. En 1589, Salgues passe par
mariage aux Plas de Tanes qui le possèdent jusqu'à la Révolution. Vendu
comme Bien National, le château devient en 1818 propriété de la famille
Dejean. La tour peut dater du XIIIe siècle, ainsi qu'une partie du corps
principal du logis en continu. Une importante campagne de travaux intervint
à la fin du XVIe ou au XVIIe siècle à l'initiative des Plas de Tanes :
percement d'ouvertures dans la tour, réaménagement du logis primitif,
adjonction d'une cage d'escalier et d'une nouvelle aile. Des remaniements
sont intervenus au XIXe siècle sur les façades et toitures (construction
d'une charpente mansardée sur la tour), outre l'adjonction de bâtiments
agricoles annexes : un dessin datant de 1813 dresse un plan du domaine, qui
intégrait les fermes de Salgues et de Réveillon, mais relève peut-être d'une
vue fantasmée (présence d'un jardin paysager au nord du château, dont on ne
conserve trace).
La tour, sur plan carré de huit mètres de côté environ, était une
construction pratiquement aveugle, avec pierre de taille pour les angles et
encadrements de baie portant traces de laye. Le rez-de-chaussée a été
transformé ultérieurement pour un usage agricole, avec percement d'une porte
côté nord et d'un jour d'éclairage côté ouest, ainsi que réalisation d'une
voûte surbaissée en berceau brisé. La porte d'accès se trouvait au premier
étage, dans l'élévation sud, où elle a été remplacée par une fenêtre ; les
différents niveaux ont été remaniés et les dispositions actuelles ne
permettent pas d'observer les maçonneries anciennes. Le logis médiéval se
trouvait dans le prolongement de la tour côté nord, et adoptait sans doute
une forme rectangulaire ; adossé contre la tour, il est bâti en petits
moellons disposés en assises régulières où apparaissent sur l'élévation
ouest une porte chanfreinée et couverte d'un arc brisé, maladroitement
appareillé, et une fenêtre croisée (remplacée par une fenêtre moderne),
ainsi que sur l'élévation est l'arc brisé d'une porte aujourd'hui murée
(visible dans la cage d'escalier). Plaquée contre la façade est de l'ancien
logis, la cage d'escalier droit était éclairée par deux croisées, l'une au
sud (dont les traverse et meneau ont disparu, et l'allège intégrait un
oeilleton ou une bouche à feu), l'autre au nord (dont il ne reste que le
piédroit droit) ; la porte palière du premier étage côté présente des
armoiries sommairement gravées qui pourraient être celles des Plas de Tanes.
Le logis primitif conserve au premier étage une salle avec plafond à la
française et cheminée monumentale en pierre ; il est flanqué d'une tour
ronde dans l'angle nord-ouest, percée d'une fenêtre demi-croisée et de
bouches à feu, desservant peut-être par une porte intérieure une galerie qui
courait sur l'élévation arrière. L'aile est a été largement remaniée avec
reconstruction des façades, mais conserve quelques traces d'ouverture sur
l'élévation sud et une porte ancienne dans l'angle nord-est qui donnait
peut-être accès à une aile ou une tour d'angle disparues.
château de Salgues 46500 Alvignac, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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