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Le château de Cessac passe pour avoir
été cédé aux Béral en remboursement d'un prêt qu'aurait contracté l'évêque
Guillaume de Cardaillac (1208-1235) pour financer la croisade des Albigeois.
En fait, la première mention de la seigneurie ne remonte qu'au milieu du
XIIIe siècle. En 1254, Hugues de Crayssac, seigneur d'une famille cadette
des barons de Luzech, cédait à Gaucelm de Jean et Arnal I Béral ses droits
sur Cessac. La seigneurie était effectivement possédée par Arnal I Béral en
1260 sous la suzeraineté de l'évêque de Cahors. A la fin du 13e siècle,
Cessac est en possession d'Arnal II, lieutenant du Sénéchal de Quercy
(décédé en 1304-1305), fils d'Arnal I et de Sébélie de Jean, et frère
d'Hélène, mère de Jean XXII. Son fils, Raimond, semble le constructeur, sans
doute dans les années 1330, du château de Cessac. Durant la guerre de Cent
ans, la valeur stratégique du château et sa proximité de Cahors lui valurent
de jouer un rôle important. Entre 1360 et 1424, Cessac fut occupé à deux
reprises par les Anglais en dépit des efforts que les habitants de Cahors
semblent avoir prodigués pour s'assurer du contrôle de ce point fort. En
1383, les consuls exhortaient Arnal III Béral à faire bonne garde dans son
château de Cessac. La décision de raser la forteresse fut prise finalement
par les consuls de Cahors en 1424. Sans postérité, Jean de Béral laissa
Cessac en1443 à son cousin Raimond de Cazillac, à charge de reprendre le nom
et armes de Béral. Jusqu'à la fin du XVe siècle, les Cazillac-Cessac ne
résidèrent plus en Quercy, mais à Milhars en Albigeois. En 1498, le mariage
de Gilles de Cazillac-Cessac avec Marguerite de Luzech, fille de Jean et
d'Isabelle de Roquefeuil, semble les avoir rapprochés de Cessac où
d'importants travaux de réfection furent réalisés vers cette époque,
semble-t-il. Le logis lui-même n'avait donc pas été détruit en 1424, et les
marques de travaux ultérieurs indiquent qu'il est resté habitable encore
très longtemps.
Le château occupe l'extrémité d'une éminence allongée, de 400 mètres de
longueur environ, qui barrait l'isthme du méandre de Douelle. Il pourrait
s'agir d'une ancienne levée de terre protohistorique, appelée localement "le
Batut" et dans laquelle on a parfois vu les vestiges d'un ancien "cap barré"
gaulois. Quoi qu'il en soit, cette levée de terre continua à jouer un rôle
décisif dans la position stratégique du château, en permettant à des troupes
importantes de se retrancher dans le méandre de Douelle. Séparés du reste de
la levée de terre par un fossé, les vestiges du château délimitent une
terrasse rectangulaire, flanquée de tours carrées et d'une tour ronde et
rempardée par des murs épais de plus de deux mètres, qui associent
soubassement en pierre et élévations en brique. L'extrémité orientale du
château, qui dominait les berges du Lot, a été amputée assez récemment (dans
les années 1980) par l'élargissement de la route départementale. L'ensemble
est dominé par les vestiges de ce qui semble avoir été un donjon, construit
essentiellement en briques, implanté face au fossé sur le front ouest. Du
donjon, seules sont conservées l'élévation ouest et l'amorce des retours
nord et sud, qui permettent de restituer un ouvrage de plan rectangulaire,
de 11,85 m environ de longueur sur 8 m environ de largeur. L'épaisseur de
l'élévation sud, proche de 2,20 m, dépasse nettement celle des autres
élévations qui avoisinaient 1,45 m. Le rez-de-chaussée était occupé par une
salle voûtée, sans doute en berceau brisé. La disparité des épaisseurs de
murs pourrait s'expliquer par la présence possible d'un escalier intramural
ménagé dans le mur sud. Dans l'angle sud-ouest, un amincissement important
de la paroi, à hauteur des reins de la voûte, donc à mi-niveau, correspond
en effet à une ancienne gaine éclairée au sud par une fente de jour. Le sol
de la salle du premier étage se situait environ à sept mètres de hauteur.
Une archère pourvue de croisillons droits est inscrite, à l'ouest, dans une
niche en plein cintre chanfreinée. A côté, le caisson de latrines fortement
débordant à l'extérieur semble appartenir également à la construction
d'origine. Aucun indice certain ne permet de restituer un second étage. (1)
château de Cessac 46140 Douelle, propriété privée, visite des extérieurs
uniquement, vestiges.
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