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Connue au Moyen Age sous le nom de Marnac, la tour doit
son nom actuel à une famille originaire de Capdenac, les La Casa, venue
s'établir au XVe siècle dans la borie de Marnac sous l'autorité des
Lézergues qui la possédaient. Les Lézergues, seigneurs de Cuzorn, d'Orgueil
et de Laroque près de Cassagnes, étaient eux-mêmes héritiers des Orgueil et
peut-être des Pestilhac. Le cadastre de 1667 mentionne la tour de Marnac
accompagnée d'une maison, possédées par noble Gabriel de Reilhac, seigneur
de Lolmie. La parenté de conception relevée entre les archères à étrier des
superstructures et les fentes d'éclairage des étages bas ainsi que
l'homogénéité des maçonneries conduisent à situer l'édification de la tour
vers la fin du XIIIe siècle ou dans la première moitié du XIVe siècle, en
dépit de l'archaïsme des maçonneries, du dessin de la porte basse et celui
de l'une des fentes d'éclairage. La tour de Cazes-Marnhac est parvenue
jusqu'à nos jours pratiquement intacte et constitue de ce fait l'une des
tours féodales les mieux conservées dans l'ensemble Périgord-Quercy. Elle ne
mesure que 4,11 m x 4,90 m de côté, ce qui en fait l'une des plus petites
tours médiévales du Quercy. Haute de 13 m, elle se compose de quatre
niveaux, compris le chemin de ronde conservé ici dans son intégralité. Le
rez-de-chaussée et le premier étage sont solidairement couverts par une
voûte en berceau brisé malgré la relative minceur des murs qui n'atteignent
pas un mètre. Le plancher qui les sépare était porté par une série de
corbeaux grossièrement équarris. La porte ouvrant au rez-de-chaussée,
actuellement murée est caractérisée par l'archaïsme de son arcature externe,
en arc brisé émoussé, et de son arrière voussure en plein cintre réalisée en
moellons éclatés. Le premier étage était doté d'une fente d'éclairage au
linteau échancré en arc segmentaire, sans chanfrein. L'embrasure, directe et
à appui et couvrement droits, ouvre à une hauteur autorisant une utilisation
comme fente de tir. La voûte en berceau brisé repose sur des bandeaux
d'imposte biseautés. Le second étage, au-dessus de la voûte, était lui-même
doté au sud d'une porte à arc brisé et arrière-voussure en arc segmentaire
soigneusement réalisée contrairement à celle de la porte basse. Cette porte
haute ouvrait à plus de huit mètres de haut, au-dessus du sol extérieur.
Deux trous d'encastrement traversants encadrant le seuil et deux autres
situés au-dessus de la voussure désignent l'emplacement d'un balcon de
charpente couvert ou d'une guette. Une trappe aménagée le long de la paroi
assurait la communication avec les étages inférieurs. Une fente d'éclairage
rectangulaire, actuellement murée ouvrait au centre de la face nord comme à
l'étage inférieur. Un plancher, établi sur une forte retraite des murs,
porte le dernier étage sous charpente, affecté à la défense. Les parapets,
hauts d'à peine 1,80 m, étaient dotés de créneaux et d'archères que l'on a
murés à l'occasion de la transformation de la tour en colombier. Les
archères, par la conception de leurs embrasures reproduisent les
dispositions des fentes d'éclairage des étages inférieurs dont elles se
distinguent par la minceur de la fente et la présence d'un étrier
triangulaire caractéristique. Elles offrent la particularité d'être percées,
non pas dans les merlons, mais dans l'allège du créneau central de chaque
face. Une série continue de trous d'encastrement, à la base de ce dernier
niveau, indique qu'un hourd avait été prévu sans qu'il soit certain qu'il
ait été un jour réalisé. La charpente actuelle est caractérisée par ses
chevrons débordant décorés d'entailles semblables à celles que l'on
rencontre sur les solives des façades médiévales en pans de bois. Il se peut
toutefois qu'elle ne soit pas antérieure au XIXe siècle. Les bâtiments
d'exploitation actuellement appuyés sur la tour conservent des vestiges
tangibles d'un bâtiment d'allure médiévale qui était accolé à la tour sur sa
face est. Il s'agit vraisemblablement de la "maison" seigneuriale attestée
encore au XVIIe siècle. Une porte couverte d'un arc brisé ouvrait au sud,
sur la même face que les deux portes de la tour : seul en subsiste
aujourd'hui un piédroit chanfreiné, le claveau long formant sommier que l'on
voyait encore en 1975 ayant disparu. Ce logis était bâti, comme la tour, en
maçonneries de moellons assisés. (1)
tour de Marnac 46700
Saint-Martin-le-Redon, lieu-dit Cazes-Marnhac, propriété privée, visible de
la D673.
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