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Les ruines du château s'élèvent sur la partie
sommitale d'une crête dominant la vallée du Gardon. Il est accessible depuis
l'est par un pont dormant jeté sur un fossé taillé dans le roc vif. Le
portail qui lui succède permet de pénétrer dans une cour bordée à gauche et
au fond par des communs, à droite par le château proprement dit. Cet espace,
entouré de murs épousant au plus près les contours de la colline, décrit un
tracé brisé dont les angles sont occupés par deux tours de plan circulaire.
Un escalier en retour d'équerre conduit à une plateforme étroite qui longe
la façade principale du château. Remarquons qu'une niche est ménagée dans
l'épaisseur de celle-ci. Elle est couverte par un arc en mitre. La porte du
château est défendue par une barre, dont les encastrements subsistent, et
par une bretèche aux vestiges encore apparents. On accède à un vestibule
cantonné de deux soupiraux, en face, une porte dessert la cage d'escalier.
Seules les voûtes rampantes subsistent, les marches ont disparu. A droite,
une porte largement ébrasée donne sur un mur de refend à la tête taillée en
biseau lui faisant face, sur lequel repose une voûte à pénétration, couvrant
une pièce munie d'une cheminée. La pièce située de l'autre côté du refend
s'est écroulée. A gauche, une porte débouche sur une pièce plus vaste,
également voûtée à pénétration, qui est sans aucun doute la cuisine,
reconnaissable par la vaste cheminée aux massifs latéraux percés de deux
fenêtres aux profonds ébrasements, occupant tout le revers de la façade. Une
porte donne accès à une autre travée voûtée, divisée par un mur de refend
lui-même percé d'une porte surmontée par trois jours en meurtrières. La
pièce principale est munie d'une niche équipée d'un évier et d'un jour. Une
petite fenêtre est percée sur le côté. Une porte s'ouvre sur une autre
travée dans laquelle s'élève une petite construction aveugle uniquement
accessible par une étroite porte. Une fenêtre est ménagée dans l'angle. Une
porte et une fenêtre prennent jour sur une dernière travée, de plan
irrégulier. Une niche munie d'une fenêtre est à usage de latrines.
En élévation, trois échauguettes sont conservées sur les trois angles.
L'observation des parements indique les nombreux coups de sabre et des
adjonctions successives: il semble que le bâtiment initial, de plan
quadrangulaire, corresponde à la cinquième travée. On remarque la forte
épaisseur du mur côté ouest , à peu de distance de la crête rocheuse. Ce
parement a été largement bûché au moment de la mise en place de la sixième
travée, couverte en appentis. À ce premier bâtiment sont venues s'accoler
successivement la quatrième et la troisième travée, puis la deuxième et
première. Remarquons en outre sur le mur de refend de la première travée, la
trace de deux arcatures condamnées et retaillées par la mise en place des
pans coupés. Une autre interruption de maçonnerie est visible dans le mur
séparant première et deuxième travée, entre la porte et le soupirail. Enfin,
la voûte de la troisième travée (cuisine) semble avoir été réalisée en deux
parties. Quelques particularités sont à signaler. Ainsi, la plate-forme se
termine par une sorte de mâchicoulis à usage de latrines (?). Les défenses,
côté fossé, méritent commentaire. La courtine du portail avait un chemin de
ronde accessible par une volée d'escaliers ménagés dans l'épaisseur du mur.
Au bord même du fossé, un mur aveugle est construit au droit du pignon du
château et séparé de ce dernier de quelques mètres, il ne semble pas se
retourner côté nord. L'ensemble des maçonneries est réalisé en schiste. Si
la plupart des encadrements en pierre de taille, de grès semble-t-il, ont
disparu, en revanche, les arcs surbaissés des baies intérieures sont
réalisés en schiste de forme allongée.
château de Moissac 48110 Moissac Vallée Française, propriété privée, ne se
visite pas, beaux vestiges.
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Monsieur Gérald Krafft pour les photos et les renseignements qu'il nous a
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