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Bouère a emprunté le nom d'une vaste forêt qui
recouvrait la région jusqu’à Meslay-du-Maine. Restauree vers la fin du XIXe
et au début du XXe siècle, son église a conservé son chœur du XIIe siècle.
La seigneurie, vassale de Château-Gontier, devint châtellenie au XIVe
siècle. A environ trois kilomètres de Bouère, sur la route de Saint-Denis-d‘Anjou,
une très belle demeure, la Vezouzière, arbore l'art classique du XVIIIe
siècle. Le portail d'entrée du XVIIIe siècle donne accès à l’avant- cour et
à la cour. Gabriel Parlos, l'actuel propriétaire, nous présente lui-même son
château: "En avançant vers la terrasse flanquée de ses deux portails, vous
admirerez l'harmonie des proportions de la façade percée à chaque étage de
sept larges fenêtres… La toiture est imposante. On peut regretter la
Serlienne et ses fausses fenêtres, ainsi que le manque de proportion des
lucarnes. Les façades et la toiture sont inscrites à l'inventaire. A droite
du château, la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle de la Vezouzière. C'est
probablement le plus ancien des bâtiments, complètement restauré au XIXe
siècle. Il comportait une voûte de bois peinte, actuellement très
endommagée. La chapelle est inscrite à l'inventaire dans son entier. On
pénètre dans le château par une porte simple dont le linteau est frappé de
l'étoile de la Vierge. Les montants sont ornés de pilastres ioniques
discrets, mais très élégants, réalisés sans doute sous l’'Empire…".
Veissoère en 1234, Voisousière en 1385, la Vezouzière mouvait de la
châtellenie de Bouère. Le cartulaire de Saint-Vincent mentionne un Geoffroy
de Vezov qui aurait donné son nom à cette terre au IXe siècle mais le
premier seigneur connu des lieux, Hamelin de La Vezouzière, y vécut sous le
règne de Philippe-Auguste, en 1190. À cette époque, le donjon se dressait à
environ 200 mètres au nord, sur l'actuelle ferme de la Martinière. A la
suite du mariage de Marguerite de La Vezouzière avec Renaud du Matz, au
début du XVe siècle, la propriété échut à cette famille d'ancienne
chevalerie originaire de l’Anjou qui portait "d'argent fretté de gueules de
6 pièces, au chef échiqueté d'or et de gueules de deux traits". Elle
conserva la Vezouzière jusqu'à la fin du XVIe siècle. Le dernier membre de
la famille du Matz, Jean, réussit à obtenir, grâce à son demi-frère,
François de Scépeaux, l'évêché de Dole. La Vezouzière revint ensuite à Jean
d'Epinay, époux de Marguerite de Scépeaux qui était, en 1599, tutrice de ses
petits-enfants issus du mariage de Claude L'Epinay et de Françoise de La
Rochefoucauld. Puis Henri de Schomberg se maria à Françoise d'Epinay. Leur
fils, Charles, fut Maréchal de France. Il semble avoir hérité de la
Vezouzière qu'il vendit, le 13 septembre 1640, à Roger du Plessis, marquis
de Liancourt et époux de sa sœur, Jeanne de Schomberg.
Roger du Plessis revendit la Vezouzière à René la Dufferie, le 23 janvier
1645. Le domaine passa ensuite aux mains des Brizay dont le dernier marquis,
"maréchal des camps et armées du roi", et seigneur de Bouère et de la
Vezouzière, se vit contraint de vendre ses biens afin de satisfaire ses
nombreux créanciers parmi lesquels figurait Voltaire. Vendue aux enchères,
au Châtelet, le 1er juin 1750, la propriété fut adjugée, contre 161300
livres, à Marie-Michelle Le Mée, veuve de Daniel Gaultier de La Villaudray,
et à son fils, Daniel, marquis de La Villaudray. Ce dernier fit refaire la
façade du château (1760-1770) tout en veillant à sa restauration intérieure.
Il se retira à Laval en 1794, il y mourut le 28 août 1800. Le château vit,
le 22 avril 1795, "cinq brigands" venir se faire "livrer" de l'argent. Le 25
juillet 1800, le ministre de la police ordonnait d'y rechercher "une
correspondance compromettante" mais le préfet ne trouva rien. Propriété du
marquis de Bailly, en 1800, la Vezouzière passa aux mains de sa petite-fille
et à son mari, Eucher Pourpre. Ils restaurèrent la chapelle et transmirent
leur terre aux Morcour qui la possédèrent jusqu'au début du XXe siècle. Dans
son ouvrage Le Haut-Anjou, René Gauchet note que la Vezouzière conserve l‘un
des derniers souvenirs de la Chouannerie mayennaise: "lors du soulèvement
légitimiste de 1832, Gaullier, fils du célèbre chouan Grand-Pierre campe
avec ses partisans à la Vezouzière, le 25 mai. Il en part le lendemain, à
l’aube, afin de rejoindre le général Clouet; mais il y laisse une
arrière-garde, bientôt débusquée par les voltigeurs… Dans la soirée du 26,
après les combats de Chasnay, c'est ici que Gaullier et les survivants se
réfugient. Quelques jours plus tard, ils se séparèrent sur la terrasse du
château". (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures; la chapelle; la clôture
du tapis vert avec le portail et sa grille: inscription par arrêté du 10
août 1977.
château de la Vezouzière 53290 Bouère, propriété privée, ne se visite pas.
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