Aux Ecottais, l'enceinte qui forme un carré irrégulier d’une soixantaine de mètres de côté est toujours entourée de larges douves remplies d’eau. Les murs ont été détruits progressivement par l'homme qui en a retiré les matériaux. À l’intérieur de l'enceinte, une aiguille effilée essaie de s'élever à une vingtaine de mètres de hauteur; elle demeure le vestige du donjon principal qui défendait le pont-levis à l’est. A l’angle sud-ouest, on peut encore découvrir les restes d'une puissante tour percée de meurtrières. La forteresse des Ecottais fut édifiée pendant la première partie de la guerre de Cent Ans. Elle renfermait des galeries souterraines dont la voûte s’est effondrée au nord de leur circuit. Les seigneurs des Ecottais sont mentionnés dès le XIIe siècle. Ils devaient "trois fois et hommages" à la baronnie de Mayenne pour la haute justice et pour les foires de la Saint-Luc et de la Saint-Laurent. Au début du XVe siècle, le seigneur du Bellay autorisa le sire des Ecottais à fortifier son logis "afin qu'il puisse résister à un coup de main".
En mars 1422, Jean des Ecottais guerroyait contre l'Anglais. Jean des Vaux, capitaine de Mayenne, accompagné de Guillaume de La Palu, de Guillaume des Arglantiers et d’une troupe de 120 hommes, profita de son absence pour venir assaillir les Ecottais. Les bateaux dont ils s'étaient munis permirent aux assaillants de gagner la poterne, de défoncer les portes, d'envahir et de dévaster la forteresse occupée par quelques serviteurs et Fouquet de La Haie, mis à rançon. Pour s'excuser de cet assaut donné à un château qui tenait pour le roi de France, Jean des Vaux essaya de démontrer que la forteresse avait été construite à la place d’une "maison sans défense", à la faveur des troubles régnant à cette époque, sans autorisation et, surtout, au préjudice de la dame de Mayenne. Bref, selon ses dires, le château des Ecottais devait être détruit suivant une ordonnance du roi et de telle façon qu'il ne puisse jamais soutenir aucun siège. Pour prouver ses dires, Jean des Vaux prétendit que "les mauvais garçons commandés par un nommé Dolo" étaient entretenus dans le repaire du châtelain des Ecottais et qu'ils pillaient et rançonnaient toute la région. Mais tout cela n’était que calomnies ! L'envahisseur se vit condamner à remettre la place forte démantelée en état et à payer une très grosse amende. Jean des Ecottais ne se contenta pas de cette seule satisfaction; il chassa Jean des Vaux du château de Mayenne et s’y installa à sa place en janvier 1423. La seigneurie des Ecottais échut à une famille d'ancienne noblesse qui tire son nom de la terre de Mondamer en Bazougers, à la suite du mariage de Guillemine des Ecottais avec François de Mondamer (1531). En unissant sa destinée à celle de Bertrand d'Andigné, seigneur de la Chesnaie-Lallier, Renée de Mondamer apporta le domaine à cette nouvelle famille. Puis Ambroise d’Andigné vendit la seigneurie à Michel de Raccapé, seigneur de Magnannes qui la céda, en 1717, à François Poisson, seigneur des Ormeaux et maître des forges d'Orthe. (1)

château des Écotais 53440 Marcillé-la-Ville, (vestiges) autorisation de visite à demander à la ferme.

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(1)   source: La Mayenne: châteaux, manoirs, belles demeures. Chaussis Gilbert. Edité par Éditions Siloë, Avril 1987.

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