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Le dénombrement des vassaux du comte Alphonse de
Poitiers, frère de Saint Louis, vers 1250-1263, nous révèle qu'à cette
époque le lieu qui nous occupe, s'appelait indifféremment, le Monteyl ou le
Lac. Il résulte d'un hommage du seigneur d'alors qu'il ne faut pas aller
chercher le berceau des du Lac, seigneurs du Montel, au fief du Lac près de
Courtesserre, comme l'a fait Audigier, mais bien au Montel même, qui
s'appela primitivement le Lac. Ce nom, qui servait encore à désigner le
fief, au milieu du XIIIe siècle, fut conservé dans les siècles suivants pour
désigner un terroir voisin. Un document nous apprend qu'à cette époque le
fief du Montel ne faisait pas encore partie du faible apanage rendu au comte
d'Auvergne, après la confiscation du comté par Philippe Auguste. Il était
resté jusque là parmi les terres confisquées, et avait passé avec elles à
Alphonse de Poitiers, en vertu du testament de son père, le roi Louis VIII,
fait au château de Montpensier, le 12 juin 1225. Quiconque a tant soit peu
étudié l'histoire d'Auvergne, sait que le comté de ce nom fut confisqué au
profit du roi, en l'année 1213, par suite des persécutions du comte Guy II
contre son frère, Robert d'Auvergne, évêque de Clermont. Dès lors cet
immense fief resta entre les mains du roi, sous le nom de Terre d'Auvergne,
qui fut dans la suite érigée en duché-pairie par le roi Jean, en faveur de
son fils Jean, duc de Berry. Cependant une très petite partie de l'ancien
comté, fut rendue à la famille dépossédée, et cette minime portion retint le
nom de comté d'Auvergne, avec Vic-le-Comte pour capitale. Quelques
historiens prétendent que la restitution de ce microscopique comté ne fut
faite que par saint Louis, d'autres l'attribuent à Philippe Auguste
lui-même. Quoiqu'il en soit, nous voyons que vers les années 1250-1263 le
Montel appartenait encore à la Terre d'Auvergne et non au comté et qu'il
était le siège d'une châtellenie, in castellania de Monteyl, dit le
document. Plus tard ce fief entra dans les dépendances du comté, car nous
verrons ses seigneurs faire hommage aux comtes d'Auvergne. Il fut alors du
ressort de la châtellenie de Busséol.
Astorgue du Lac, mentionné parmi les vassaux d'Alphonse de Poitiers
(1250-1263), est le premier personnage de ce nom qui ait été sûrement
possessionné au Montel. Mais le fief ne lui appartenait pas intégralement,
car dans le même dénombrement figure un Amblard de la Peyrouse également
possessionné dans la châtellenie du Montel. Nous connaissons trois autres du
Lac, contemporains d'Astorgue et probablement de la même famille. Guillaume
du Lac, prit part à la croisade de Saint-Louis, en 1249, avec Hugues de la
Tour, évêque de Clermont, et un nombre assez considérable d'autres
chevaliers d'Auvergne. Béraud du Lac, figure parmi les légataires d'Hérail,
seigneur de Clavelier et de Roche-Savine en 1252. Etienne du Lac, fit foi et
hommage au comte d'Auvergne pour sa maison de Rouveyras (la Rouveire),
paroisse de Saint-Julien-de-Coppel, située au-dessus du château de la Roche.
Tout le XIVe siècle se passe sans nous laisser un seul document sur la
famille du Lac. Mais à partir du XVe siècle, la généalogie peut être établie
sans interruption. Vers 1400, Béraud du Lac épousa Algaye Motier de la
Fayette. De ce mariage naquirent Gilbert qui suit; 2° Louis, épousa Ahélis
de la Vialète, dame de la Garde; 3° Aubert, abbé de Saint-Paul de Narbonne;
4° Bertrand; 5° Béatrix, mariée avec Annet du Bouschet, seigneur dudit lieu;
6° Louise, dame de la Frédière, morte avant 1439; 7° Marguerite, mariée avec
noble homme Antoine de Gletteins, damoiseau, seigneur de Jarniost, au
diocèse de Lyon. Le nobiliaire d'Auvergne mentionne aussi Jean du Lac,
inscrit à l'armorial de Guillaume Revel en 1450. Gilbert du Lac, damoiseau,
devenu seigneur du Montel n'était croyons-nous que le cadet des enfants de
Béraud du Lac et d'Algaye de la Fayette; mais son frère, Louis, n'ayant pas
laissé d'enfants, il se trouva investi du droit d'aînesse, il fit aveu et
dénombrement au comte d'Auvergne pour ses terres et droits situés dans la
châtellenie de Busséol, le 27 novembre 1460.
Gilbert avait épousé en 1438, Catherine de Maurières, dont il eut Béraud qui
suit; 2° Marguerite, mariée le 6 octobre 1471, au château de Jarnioux, avec
noble homme Haubert de Gletteins, damoiseau, demeurant à Annonay, neveu de
noble An toine de Gletteins, seigneur de Jarnioux; 3° Marie, mariée avec
noble homme Chatard du Mazel, écuyer, seigneur dudit lieu. Béraud du Lac,
écuyer, seigneur du Montel, en 1520, il fit aveu au comte d'Auvergne à cause
de damoiselle de Pédecouste. Il semble avoir été marié deux fois: avec Marie
de Roussouche; puis avec Delphine de Pédecouste, deux noms que nous ne
connaissons pas autrement. Ses enfants furent Gilbert qui suit; 2° Jean,
était prieur claustral de l'abbaye de Saint-Sébastien de Manglieu en 1505;
3° Gilbert, marié avec Claude des Fournets. En 1507, leur oncle, André des
Fournets, curé de Busséol, leur donna tous ses biens meubles et immeubles,
se réservant la jouissance sa vie durant, plus 200 livres pour en disposer
en legs pieux pour le repos de son âme et de celles de ses parents. Gilbert
du Lac, écuyer, seigneur du Montel, épousa Anna de Laurie. D'assez
nombreuses chartes mentionnent les actes de Gilbert du Lac. En 1516, il
acheta une terre de Jean Boyer, située dans la justice de Busséol. Au ban de
1523, il est mentionné parmi ceux qui ont fait défaut. En 1528, il obtint de
la sénéchaussée d'Auvergne un jugement qui lui adjugeait les biens délaissés
par Béraud du Lac. Ses enfants furent Antoine qui suit; 2° Gilbert, tige des
seigneurs d'Enval, Benaud, Lissac, la Rouveire, Jarliat et Contournât; 3°
Jeanne, mentionnée au testament de son père. Antoine du Lac, seigneur du
Montel, épousa Louise de la Roche-Aymon. Le premier février 1540, il fit foi
et hommage et dénombrement pour sa terre du Montel à Monseigneur le Dauphin,
duc de Bretagne, comte d'Auvergne, baron de la Tour, à cause de Madame la
Dauphine, Catherine de Médicis, sa consorte. L'acte fut reçu par Jean
Rogier, notaire juré sous le scel aux contrats établi à Vic-le-Comte, tenu
par Michel Brandon. Cet acte nous donne exactement la constitution de la
seigneurie du Montel, qui ne comprenait pas de vastes domaines, mais une
fouie de tènements et de droits féodaux, dans les châtellenies de Busséol,
Mirefleurs et Saint-Georges.
Antoine du Lac mourut antérieurement à 1555, laissant une seule fille,
Louise du Lac, dame du Montel, qui fut mise sous la tutelle de son oncle,
Gilbert du Lac, seigneur d'Enval. Louise du Lac porta la seigneurie du
Montel dans la famille de Gironde, par son mariage avec Antoine de Gironde
le 19 juin 1571. Le 23 mars 1601, ces deux époux firent simultanément leur
testament, déclarant qu'ils voulaient être inhumés dans l'église de Saint
André de Busséol, au tombeau de leurs ancêtres, c'est-à-dire des du Lac du
Montel, et désignant pour héritier universel leur fils, Charles de Gironde.
Antoine de Gironde mourut en 1609, et Louise du Lac fut constituée tutrice
de leur fils. Dans l'acte de tutelle figurent comme membres du conseil de
famille, Gabriel de Gironde, seigneur de Bégoule, maître d'hôtel de
Marguerite-de Valois, François et Joseph de la Vernède, qui agirent par
procuration donnée le 26 mai 1609. Antoine de Gironde laissa quatre enfants
dont Louise de Gironde, mariée au château du Montel le 7 janvier 1598, avec
Jacques Hautier de Villemontée, écuyer, seigneur de Châteauneuf. Devenue
veuve, elle épousa en secondes noces, Etienne d'Apchier, écuyer, seigneur de
Fontblanc. Elle était redevenue veuve, lorsqu'elle fit son testament, le 25
juin 1633. 2° Anne de Gironde, accordée en mariage à Philibert de
Saint-Chamans, écuyer, seigneur dudit lieu et de Chambrillae, qui transigea
avec sa belle-mère, Louise du Lac, le 22 avril 1613, à propos de la dot de
sa femme. 3° Charles de Gironde qui suit. 4° Thérèse de Gironde mariée avec
Nicolas de Sévérac, seigneur du Pouget. Antoine de Gironde avait obtenu du
roi Charles IX, en considération des services qu'il avait rendus à ce
prince, près de sa personne, un brevet donné à Blois, le 6 avril 1578,
portant concession d'un manteau doublé d'hermine et frangé, derrière l'écu
de ses armoiries, qui étaient d'azur, à trois étoiles d'argent, à la colombe
de même essorée et perchée sur l'étoile de la pointe. Par considération des
mêmes services, la reine Catherine de Médicis lui fit don d'une pension
annuelle de 400 écus d'or, par lettres du 1er février 1586.
Charles de Gironde, écuyer, seigneur du Montel, de Bégoule et de la Bastide,
maître d'hôtel de la reine Marguerite de Valois, épousa Anne de Marillat le
7 décembre 1618. Il fut assisté dans cet acte par son tuteur, Jean Imbert de
Regin, chevalier, seigneur de Grenier, et par son curateur, Jacques du Lac,
seigneur de Rouveire. Il fit son testament au château du Montel, le 4
janvier 1629, exprimant la volonté d'être inhumé dans l'église de Saint
André de Busséol, et constituant pour légataire universel son fils aîné,
Jacques-Louis de Gironde, à condition de donner 4.000 livres à chacun de ses
autres enfants. Il mourut peu de temps après. Ses enfants eurent pour
tutrice Anne de Marillat, leur mère, qui fit faire l'inventaire de ses
biens, le 19 janvier 1630, et pour curateur Hugues de Monceaux, seigneur d'Orsonnette.
Ces quatre enfants furent Jacques-Louis de Gironde qui suit; 2° Louise de
Gironde, entra au monastère; 3° Huguet de Gironde; 4° Alexandre de Gironde,
entra dans l'état ecclésiastique. Jacques-Louis de Gironde, écuyer, seigneur
du Montel-Buron et Neyronde, fit deux campagnes en qualité de volontaire au
régiment de la Ferté, où il fut ensuite nommé capitaine. Il s'était trouvé
au siège de Gravelines, servant comme maréchal des logis de la compagnie de
chevau-légers du sieur d'Auberoque. Il épousa le 25 janvier 1648, Louise
Jabaud, dame de Chaumes en Bourbonnais. Ce personnage compromit gravement sa
fortune en se laissant aller à un esprit procédurier et également escroc,
qui semble s'être perpétué dans ses descendants. Il vendit la terre du
Montel, moyennant 80.000 livres, à Biaise Pascal, conseiller, notaire et
secrétaire du roi.
Poussé sans doute par la détresse où l'avait jeté cette vente, il chercha à
se faire une part dans la fortune de ses cousins, les seigneurs d'Oradour.
Profitant du moment où la branche aînée de cette famille était représentée
par une femme âgée, Marie-Catherine de Seymiers, veuve de Pierre d'Oradour,
et par un mineur, Philippe-Joseph d'Oradour, son petit-fils, il les assigna
en partage des terres de Buron, Sarlan, Saint-Yvoine et Authezat, prétendant
avoir droit à la huitième partie de ces terres, comme héritier de sa
grand'mère, Magdelaine d'Oradour, elle-même héritière d'Antoine de Sarlan,
de Françoise de la Guesle, de Claudine de Sarlan, de Jacques d'Oradour,
d'Anne, Julien et Marguerite d'Oradour. Toutes ces successions étaient
réglées depuis nombre d'années, mais par des moyens que nous ignorons,
l'intrépide plaideur obtint un arrêt du parlement, du 7 septembre 1667, qui
ordonna le partage demandé; et, le 27 mai 1669, il entra en possession de la
terre de Buron. Cette escroquerie judiciaire ne fut pas capable de relever
sa fortune; car le 13 mai 1670, le parlement de Paris ordonna une saisie de
ses biens jusqu'à concurrence des sommes réclamées par ses créanciers; et le
13 janvier 1673, un nouvel arrêt du même parlement ordonnait la vente sur
saisie de la terre de Buron, arrêt qui ne fut pas exécuté, puisque Buron
resta encore dans la famille de Gironde. Jacques-Louis de Gironde laissa
quatre enfants dont Alexandre de Gironde, qui continua la lignée; 2° Jeanne
de Gironde, mariée à Pierre Roussel, seigneur de la Bâtisse; 3° Jérôme de
Gironde, seigneur de Neyronde et de Saint-Romain, marié avec Catherine de
Bellin, qui était veuve en 1709, et qui mourut le 14 juin 1712; 4°
Marguerite de Gironde, encore célibataire en 1712; morte, à Vic-le-Comte, en
septembre 1732.
Blaise Pascal, écuyer, seigneur du Montel par acquisition de Jacques de
Gironde, était fils d'Etienne et de Jeanne Enjobert. Il représentait le
troisième rameau des petits-enfants de Jean Pascal et de Luque Debort,
souche commune des Pascal de Clermont. L'auteur des Provinciales, descendant
du premier rameau et arrière-petit-fils de Jean et de Luque Debort, n'était
pas son cousin germain, comme on l'a dit, mais bien le fils de son cousin
germain. Tandis que ses cousins et même son frère puiné, Martin Pascal,
avaient des offices à la cour des aides, à l'élection, à la sénéchaussée et
siège présidial de Clermont, au bureau des finances de Riom, offices qui
leur permettaient de prendre les titres de noble homme et écuyer, Biaise
était tout simplement marchand bourgeois. Nous le trouvons avec ce
qualificatif jusqu'en 1686, époque où l'acte de baptême d'un de ses enfants
le dit receveur des tailles. Mais il parait que le commerce avait rapporté
de l'argent, et l'argent le conduisit aux honneurs. Des lettres royales,
signées le 24 décembre 1640, lui donnèrent l'office de conseiller, notaire
et secrétaire du roi, maison et couronne de France et de ses finances, du
collège et des soixante-six. Des lettres d'honneur, du 3 juin 1666, lui
permirent ainsi qu'à ses enfants de jouir de tous et chacun les privilèges,
franchises, exemptions, prééminences, honneurs et immunités appartenant à
l'office de secrétaire du roi exercé pendant vingt années. Ses armes étaient
d'azur à un agneau pascal tenant une croix du pied dextre à laquelle est
attaché un pennon à deux pointes d'argent, chargé d'une croix alésée de
gueule. L'écu soutenu de deux agneaux d'argent, et pour cimier un agneau
naissant du casque. Biaise Pascal avait épousé en premières noces Antoinette
Fontfreyde, qui ne laissa pas d'enfants. Elle fit son testament, le 18 mai
1630, par lequel elle donna quatre livres de rente au chapitre de
Saint-Genès de Clermont pour fondation d'une messe basse. Elle était fille
de Guillaume Fontfreyde, sieur du Pradet, receveur des tailles en l'élection
du Bas Auvergne, à Clermont, et de Jacquette Saulnier.
Blaise Pascal épousa en secondes noces Anne Servant, le 23 décembre 1631,
dont il eut onze enfants: Pierre, baptisé le 11 janvier 1633; 2° Françoise,
née le 2 février 1634; elle mourut en bas âge; 3° Françoise, née le 1er mai
1636; elle mourut sans alliance; 4° Jacqueline, entra comme religieuse au
monastère des ursulines de Clermont; 5° François, né le 29 mars 1638, entra
dans la carrière sacerdotale; 6° Péronnelle, baptisée le 26 octobre 1641; 7°
Guillaume, né le 24 janvier 1643; 8° Jeanne, née le 14 mars 1644; 9° Pierre,
né en 1649, mort le 7 juin 1655; 10° Yzabeau, née le 26 mars 1650, épousa le
11 juillet 1666, noble Jean Chardon, seigneur de Saint-Bonnet, avocat en
parlement; 11° Marie, née le 2 mai 1651. De ces nombreux enfants quatre
seulement sont mentionnés dans la production des titres de 1666, ce qui
semble prouver que les autres étaient morts. Les quatre nommés étaient
Pierre, François, Jeanne et Yzabeau. Leur mère, Anne Servant, était morte le
11 mai 1651, à l'âge de quarante-deux ans. Pierre Pascal, écuyer, seigneur
du Montel, conseiller et procureur du roi en la sénéchaussée et siège
présidial de Clermont en Auvergne et maréchaussée de ce pays, épousa, le 25
mai 1655, Marguerite Vachier. Nous lui connaissons deux filles dont
Antoinette qui suit ; 2° Françoise, religieuse au couvent des Ursulines de
Clemont. Antoinette Pascal, baptisée le 19 avril 1659, épousa le 23 juillet
1686, Jacques de Veny d'Arbouze, chevalier, seigneur de Viilemont, Poisat,
la Font-de-Vensat, bailli du duché et pairie de Montpensier, capitaine de la
ville d'Aigueperse. De ce mariage naquit Gilbert-Henri-Amable de Veny d'Arbouze,
marquis de Villemont, maître de camp de cavalerie, qui épousa Geneviève de
Colbert de Vilasse. Il fut seigneur du Montel de 1716 à 1728, et peut-être
même un peu plus tard.
A une date, que nous n'avons pu préciser, il vendit la terre et seigneurie
du Montel à Louis-Maximilien Titon de Villegenon, chevalier, seigneur de
Janssat. Nous connaissons cette vente par la Feuille Hebdomadaire, journal
de Clermont. Dans son numéro du 30 mars 1782, elle annonçait la vente du
Montel par Louis-Denis Duval, bourgeois de Paris, curateur des successions
de Jean-Etienne de la Mamye de Clérac et de Joseph de la Mamye de Clérac,
son fils, et elle ajoutait: "Laquelle terre avait été achetée par ledit
sieur de Clérac père, conjointement avec Catherine Entier de Logny, son
épouse, de M. Louis-Maximilien Titon de Villegenon, chevalier, seigneur de
Janssat, qui la tenait par acquisition de Messire Gilbert-Henri-Amable de
Veny d'Arbouse, comte de Villemont". La famille Titon de Villegenon ne nous
est connue que par le personnage ci-dessus et par Louis Titon, seigneiir de
Villegenon. Armes: de gueules au chevron d'or, accompagné de trois casques
d'argent, les deux en chef adossés, celui en pointe pose de front.
L'acquéreur du Montel ne garda pas longtemps cette seigneurie, peut-être un
an ou deux. Aussi nous n'avons trouvé aucune pièce d'archives se rapportant
à sa gestion seigneuriale. Jean-Etienne de la Mamye de Clairac, chevalier,
acquit la terre du Montel en 1731. Nous n'avons pas retrouvé l'acte
d'acquisition, mais nous savons qu'il fut insinué au bureau du centième
denier de Vic-le-Comte, le 28 novembre 1731. Cette acquisition fut faite
moyennant la somme de 37.000 livres. Le nouvel acquéreur fit hommage au roi,
en 1732, du château, terre et seigneurie du Montel près Billorn, paroisse de
Bussol, élection de Clermont. Nous ne savons s'il habita longtemps son
château; mais en 1747 et 1748 nous le trouvons domicilié à Billom. C'était
d'ailleurs un assez singulier administrateur de ses biens. En 1747, un
rôtisseur de Paris lui réclamait, par l'intermédiaire de l'intendant
d'Auvergne, la somme de 115 livres pour fournitures remontant à une
quinzaine d'années. Il répondit à l'intendant qu'il était sûr d'avoir payé,
mais que selon sa mauvaise habitude il n'avait pas pris de reçu. Il mourut
antérieurement à 1763.
Sa femme, Catherine de Logny, avait été inhumée dans l'église de Busséol, le
5 avril 1753. Ils avaient eu deux enfants dont Joseph de la Mamye de Clairac
mort sans postérité en 1763; et Angélique-Elisabeth de la Mamye de Clairac.
A la mort de son frère, elle eut pour procureur constitué et tuteur
honoraire le sieur Moranges, notaire à Riom, qui paya la somme de 200 livres
pour le centième denier des biens dont elle avait hérité (8 décembre 1763).
Le 14 mai 1781, Louis Duval, curateur de la succession de Messieurs Etienne
et Joseph de la Mamye de Clairac, père et fils, vendit à Philippe comte de
Murât, demeurant à Vic-le-Comte, les trois quarts de la seigneurie du Montel,
paroisse de Busséol, moyennant la somme de 112.500 livres, du consentement
de M. le marquis de Selve et de dame de la Mamye de Clairac, son épouse,
demeurant à Paris, créanciers privilégiés hypothécaires de ladite
succession. Quoique le pré nom de l'épouse ne soit pas exprimé, il n'est pas
douteux qu'il s'agit d'Angélique Elisabeth de la Mamye de Clairac, qui était
devenue, la marquise de Selve. Au moment de la période Révolutionnaire, nous
trouvons le citoyen Weleat, domicilié à Clermont, propriétaire du domaine du
Montel, commune de Busséol. En l'an III, il était imposé à 6.293 livres
pesant de blé, dont 3.171 livres de froment et 3.122 livres d'orge. Il
déclarait ne pouvoir payer. En l'an IV, à l'occasion de l'emprunt forcé, son
domaine était évalué à 100.000 iivres d'après l'estimation de 1790... (1)
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