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Parmi les curiosités féodales de la Basse-Auvergne,
il en est une qui attire l'attention, par sa position stratégique et ses
souvenirs: c'est celle du château de Montrognon, près de Clermont-Ferrand.
Perché sur un monticule isolé, Montrognon s'aperçoit de fort loin dans
presque toute la Limagne. Vu de Clermont, son effet est des plus
pittoresques. C'est une véritable aiguille de pierre. De Ceyrat, les ruines
se partagent en deux pans de muraille. Le donjon éventré est d'un aspect
imposant. Comme fonds de tableau, ces ruines ont quelque chose de magique.
Elles manqueraient, certainement, à l'ensemble du paysage si, out d'un coup,
elles venaient à disparaître. Chaque jour, quelques pans de murs, quelques
pierres se détachent du vieux château. Dans quelques années, peut-être, il
n'existera plus rien. Montrognon est appelé en latin mons rugosus,
c’est-à-dire montagne rugueuse, parce que le monticule sur lequel est assise
la forteresse est couvert de déjections de laves. Diverses chartes donnent
les dénominations de Montrinho (1190), Montrigno (1220), Mont roignon
(1276). Le château de Montrognon (castrum de Monte rugoso) a été construit,
en 1190, par Robert 1er, Dauphin d'Auvergne. Il était fils de Guillaume VII,
comte d’Auvergne, lequel étant parti pour la croisade avec le roi de France
Louis-le-Jeune (1147) n'en revint que deux ans après (1149). Pendant
l’absence du noble chevalier, son oncle, Guillaume VIII, s’empara du comté
d'Auvergne et, à son retour, refusa de le lui rendre. Dès ce moment, une
lutte acharnée s'engage entre les deux hommes. Le roi de France et
d'Angleterre, le pape Alexandre III prirent part à une affaire aussi
sérieuse. Guillaume VII implora le secours d'Henri II, roi d'Angleterre qui,
en sa qualité de duc d’Aquitaine, prétendait avoir des droits sur
l'Auvergne. Le roi de France soutint Guillaume VIII. Après plusieurs luttes
à main armée, les deux prétendants s'accordèrent; mais le plus lésé fut
celui qui aurait dû l'être le moins. L'oncle retint le titre de comte
d'Auvergne, la partie septentrionale de la province depuis Riom jusqu’au
Bourbonnais et la partie orientale depuis l'Ailier jusqu'au delà. Le neveu
eut le titre de comte de Clermont, la moitié de cette ville, mais sans y
comprendre le vieux château qui resta à Guillaume VIII; il eut aussi les
fiefs de Vodable, de Pontgibaud, de Rochefort, d’Aurières, d'Herment, de
Fernoël, de Montferrand, d'Issoire, de Saint-Germain-Lembron, du Crest, de
Champeix, de Neschers, de Plauzat, de Chanonat et de Montrognon.
Dans ce partage, l’injustice avait été si forte que Guillaume VII quitta le
nom de ses ancêtres paternels pour retenir celui de Dauphin, en mémoire de
Guigues, dauphin de Viennois, son aïeul maternel. Ses terres portèrent,
depuis, le titre de Dauphin d'Auvergne. Vodable en fut la capitale. On croit
qu'il mourut en 1166. Il avait fondé en partie l'abbaye de Saint-André, près
de Clermont (1149) où la plupart de ses descendants furent enterrés. Robert
1er, Dauphin d'Auvergne, fils de Guillaume VII, retint non seulement le nom
de Dauphin, pris par son père, mais encore les armes des Dauphins de
Viennois "d’or,au dauphin d'azur,crêté oreille et barbé de gueules". Privé
du château de Clermont, qui était resté aux descendants de Guillaume VIII et
ne voulant pas éloigner sa résidence de cette grande ville, ayant conservé,
au surplus, un grand nombre de terres aux alentours, il sa décida à élever
une importante forteresse en vue de Clermont, sur le monticule de Monirognon,
afin d'en faire comme le centre de scs possessions. Il était, du reste,
ainsi que son père, seigneur en partie de Montrognon où l'on voyait un petit
village qui appartenait à un seigneur du nom de Guillaume de Montrognon. Ce
dernier fit une transaction avec le Dauphin d'Auvergne et lui céda ses
droits sur Montrognon; en retour, il obtint le château d'Opme, situé à
faible distance. Quand le Dauphin voulut bâtir le château de Montrognon, il
dût acquérir la plupart des habitations de ce village. C'est ainsi
qu'Anselme d'Olby lui en vendit une, comme on le voit dans l’histoire
généalogique de la maison d'Auvergne, par le savant Baluze. Robert jeta
ensuite les fondements de son château, voulant en faire une forteresse de
premier ordre. Ceci se passait en 1190; et, dans le même temps, il
construisait également le château de Pontgibaud (Puy-de-Dôme), qui existe
encore en parfait état et qui possède, comme celui de Montrognon, un donjon
circulaire. Robert se consola de la perte du comté et de l'injustice des
hommes par la culture de la poésie. Troubadour célèbre, il attira, à sa
cour, les poètes en renom parmi lesquels Hugues de Pevrol, né au château de
Peyrol, en Basse-Auvergne, Pierre d'Auvergne, dit le vieux, né à Clermont,
Perdigon, poète provençal, Brunet, natif de Rodez, qui était en grande
réputation, Bertrand d'Aurelle, Pierre de Moissat, Pons de Capdeuil,
seigneur de Vertaizon. Robert est considéré comme l'un des chevaliers les
plus magnifiques et les plus accomplis de son époque. Avec son cousin Guy II,
il se trouva engagé dans les luttes des rois de France et d'Angleterre. Il
soutint le parti de Richard-Cœur-de-Lion. Philippe-Auguste vint en Auvergne
(1196) et y mit tout à feu et à sang. Le Dauphin d'Auvergne perdit un grand
nombre de fiefs.
Le château de Montrognon était un modèle du genre. L’architecture militaire
de la fin du XIIe siècle y brillait d’un vif éclat. Il présentait un massif
de constructions solides, bien assises, dans le genre du château de Tournoël.
Au centre se trouvait une petite cour avec la citerne, dont il reste des
vestiges; le plan formait une espèce de trapèze entouré de bâtiments
destinés au seigneur, à la châtelaine et à une garnison de cent hommes
d'armes. Les angles du château étaient protégés par des tourelles à demi
engagées; celles-ci, surmontées de mâchicoulis et de créneaux. Le donjon
avait trois étages voûtés. Sa maçonnerie était consolidée par des chaînes en
grès blanc de Jussat. Il était surmonté de la guette, sorte de guérite qui
existe encore et d'où la sentinelle observait, au loin, la campagne. La
porte du château était en vue de Ceyrat. Elle était précédée d'un pont-levis
et d’un fossé. En pénétrant dans le château, on apercevait une chapelle,
mentionnée dans un titre de 1281. Un escalier tournant permettait de monter
aux étages supérieurs où se trouvait la grande salle de réception dans
laquelle les feudataires prêtaient l'acte de foi-hommage et qui servait de
salle des fêtes. Là, s'ouvrait une énorme cheminée ornée du blason de
rigueur; celui-ci avait son timbre, son cimier, ses lambrequins, ses
supports. Après avoir résisté aux sièges des Anglais, des Hugenots ou des
Ligueurs, dans une période de quatre siècles, Montrognon fut compris parmi
les forteresses que la politique du cardinal de Richelieu jugeait utile de
faire disparaître. C'est ainsi qu'en 1633, il fut démantelé et rasé en
partie avec un certain nombre de forteresses d’Auvergne, par ordre du roi
Louis XIII, auquel il appartenait. Depuis lors, ce qui n'avait pas disparu
subit le sort de toute ruine. En 1828, une des principales tours s'écroula
avec fracas, au milieu de la nuit et occasionna une secousse telle que les
habitants des villages voisins crurent avoir ressenti un tremblement de
terre. Les vents impétueux des 19, 20 et 21 février 1840 causèrent encore de
grands dommages aux vieilles et majestueuses ruines de Montrognon; ils
firent écrouler un pan de murailles et une portion de tour. Ce qui a aussi
contribué à la destruction de cette antique demeure féodale, c'est qu'elle a
servi de carrière aux habitants du village de Ceyrat.
Une vieille tradition prétend que le château de Montrognon avait été
construit par César, ce qui est une erreur, car il est l'œuvre entière du
Dauphin d’Auvergne. Ce que l'on sait de positif c'est qu'au Moyen-Age, la
forteresse était entourée d'un petit village et que sa position l'a toujours
placée à l’abri d'un coup de main. Pendant la guerre de cent ans, quand les
routiers anglais s'emparaient, à peu de distance, du château d’Opme (en 1381
et 1392), Montrognon ne fut jamais pris et leva sa tète altière avec le
drapeau des Dauphin d'Auvergne au-dessus du donjon. On s’explique la raison
pour laquelle les Dauphins assignaient cette résidence comme douaire à leurs
épouses, aux XIIIe et XIVe siècles; les châtelaines s'y considéraient en
sûreté et le voisinage de Clermont la faisait passer pour une des plus
agréables. Pour garder cette place forte, les seigneurs nommaient,
d'ailleurs, un gentilhomme qui prenait le titre de capitaine. Parmi ces
guerriers, nous trouvons, Géoffre Varvasse, seigneur deVarvasse, près de
Chanonat (1354); Michalet du Bois (vers 1390); Rigault d’Aurelle, seigneur
de Villeneuve (nommé capitaine de Montrognon et de Chamalières le 13
décembre 1500); Claude Fromenteau, seigneur de Fromenteau, conseiller et
chambellan de Charles III, duc de Bourbon, connétable de France (1516). La
terre de Montrognon, qui porta, d'abord, la qualification de châtellenie et,
avant 1789, celle de baronnie, comprenait, dans ses dépendances, d'après un
titre de 1240, Opme, Beaumont, Romagnat, Pérignat, Aubière et Ceyrat.
Suivant l'usage, les seigneurs de Montrognon prêtaient la foi-hommage à un
suzerain. Ils accomplirent cette formalité féodale, en 1240, envers l'évêque
de Clermont; mais, l'année suivante, ils s'en exonérèrent moyennant une
somme de 1500 livres monnaie de Clermont. En 1693, le seigneur de Montrognon,
représenté par son bailli Jean Peghoux, se fit rendre la foi-hommage de ses
vassaux.
Nous relevons parmi les fiefs qui faisaient alors partie de cette terre: les
châteaux de Julhat, de LaPrugne, de Saulces, de Bcaurepaire, d’Aubière, les
fiefs de Bonneval, du Sauzet, d'une partie du lac de Sarliève, la tour du
pré de Gros (aujourd'hui le bois de Gros, à Clermont). Un magistrat, nommé
par le seigneur, appelé dans l'origine châtelain, et, à partir du XVIIe
siècle, bailli, rendait la justice haute, moyenne et basse dans toutes les
terres de Montrognon et de Chamalières. La juridiction de Montrognon et de
Chamalières fut réunie à la justice et aux pâturages de Clermont, par
lettres de Catherine de Médicis, données à Blois, en novembre 1588 "voulant
ladite reine que les justices fissent tout, à l'avenir, en commun, jusqu'aux
pâturages qui devaient être profitables à l'un et à l'autre". Pour cette
juridiction, les seigneurs nommaient aussi un lieutenant du châtelain, un
procureur fiscal, etc. Il y avait des fourches ou gibets pour l'exécution
des criminels. Voici la liste des châtelains de Montrognon et de
Chamalières: Guillaume de la Chassaigne, damoiseau, 1380; Etienne de Chaslus,
dit le Boyer, damoiseau, 1381-1388; Pierre du Bois, 1412; Antoine de Murat,
1533; Jean Laville, 1581; Annet Laville, seigneur de Chignat, qualifié
bailli, 1606; Claude Noellas, 1622; François Vernet 1635; Guy Potière, 1668;
Jean Peghoux, avocat en parlement 1686-1723. Le seigneur de Montrognon avait
aussi un capitaine des chasses dans sa terre, fonctions remplies par Renaud
de Gripel, en 1681. François Carmantrand, écuyer, seigneur de Rivemont et de
Bezance, fut nommé lieutenant des chasses de Montrognon et de Chamalières,
le 19 janvier 1682.
Montrognon a donné son nom à une famille de race féodale qui existe encore
et qui portait pour armes: "d’azur, à la croix ancrée d'argent". Elle
possédait, dès la fin du XIe siècle, une partie des droits féodaux de cette
terre. Citons parmi ses membres: Guillaume de Montrognon, seigneur de .Montrognon
(1094), ancêtre d'un autre Guillaume qui, en 1190, vendit ce qu'il possédait
à Montrognon, à Robert 1er, Dauphin d’Auvergne; Chatard de Montrognon, qui
se rendit à la croisade avec saint Louis,en 1249; Guillaume, qui était
également à la croisade, en 1250; Robert, prieur des hospitaliers de
Saint-Jean de Jérusalem, mort en 1275; Jean de Montrognon, vivant en 135o,
épousa Catherine de Salvert, dame de Salvert. Sa postérité retint le nom de
Salvert et c’est de lui que descendaient toutes les branches de la maison de
Montrognon, maintenues nobles en Bourbonnais et en Auvergne, lors de la
recherche de la noblesse en 1666-1668. Guillaume VII, comte d’Auvergne,
seigneur de Montrognon (1149-1166), dont nous avons parlé précédemment,
épousa Jeanne de Calabre, dont il eut le suivant: Robert 1er, Dauphin
d'Auvergne, comte de Clermont et de Montferrand, seigneur de Montrognon,
etc., construisit en 1190, le château de Montrognon. Il mourut en 1234,
laissant de sa femme: Guillaume, Dauphin d'Auvergne, comte de Clermont,
seigneur de Montrognon, etc. (1234), mort en 1240, marié à Huguette, fille
de Guillaume de Chamalières, seigneur de Chamalières, dont: Robert II,
Dauphin d’Auvergne, comte de Clermont, seigneur de Chamalières, de
Montrognon, etc. (1240), qui testa en 1262. Il mourut la même année et fut
enterré dans l'abbaye de Saint-André, près de Clermont. Il avait épousé
Alix, fille du comte de Ventadour, qui le rendit père de Robert IIJ, Dauphin
d'Auvergne, comte de Clermont, seigneur de Chamalières, de Montrognon, etc,
(1262), mort en 1282, enterré dans l'abbaye de Saint-André. Sa femme avait
nom Mahault d'Auvergne, fille de Guillaume, comte d’Auvergne; il en eut:
Robert, qui suit; Guillaume, seigneur de Chamalières, de Montrognon et de
Chanonat, doyen du chapitre de Chamalières (1291), chanoine de la cathédrale
de Clermont, prévôt du chapitre de Saint-Julien de Brioude; il mourut en
1302.
Robert IV, Dauphin d'Auvergne, comte de Clermont, seigneur de Chamalières,
de Montrognon (1302), mourut en 1324. On l'enterra dans l'abbaye de St-André.
Il s'était marié deux fois: à Alixent de Mercœur; puis en 1289, à Isabeau de
Châtillon, dame de Jalligny, morte en 1297, à laquelle il assigna son
douaire sur Montrognon. Du premier lit est né Guillaume, seigneur de
Montrognon, en 1309, qui, cette même année, vit la seigneurie de Montrognon
mise sous la main du roi par le bailli d'Auvergne; Guillaume s'y opposa, ce
qui le fit condamner à 500 livres d'amende; Jean, qui suit: Jean, Dauphin
d’Auvergne, dit Dauphinet, comte de Clermont, seigneur de Chamalières, de
Montrognon (1324), mourut en 1352. Gouverneur de Saint-Omer, il chassa les
Flamands de cette ville. Ses hommes d'armes allèrent contre eux avec sa
bannière en criant: "Clairmont ! Clairmont ! au Dauphin d’Auvergne". Il
avait épousé, en 1313, Anne de Poitiers, qui reçut Montrognon en douaire et
qui mourut en 1351. De cette union: Béraud, qui suit: Jean avait engagé,
pour un certain délai, sa terre de Montrognon à Guillaume Mandavilain, riche
bourgeois de Clermont. Béraud 1er, Dauphin d'Auvergne, comte de Clermont,
seigneur de Montrognon (1352), se rendit à Rome au grand jubilé (1350). Il
mourut en 1356, laissant de sa femme, Marie de la Vie de Villemur, le
suivant: Béraud II, Dauphin d'Auvergne, comte de Clermont, seigneur de
Montrognon (1356), appelé le comte Camus, fut surnommé le grand, à cause de
ses exploits. Il se trouva à la bataille de Poitiers en 1356. Ayant été
donné en otage, en Angleterre, par le traité de Brétigny, il y demeura 13
ans prisonnier. En 1390, il accompagna le duc de Bourbon à Tunis. Il mourut
en 1400. Il avait épousé, en secondes noces, Jeanne de Boulogne, dont il eut
le suivant: Béraud III, Dauphin d'Auvergne, comte de Clermont, et de
Sancerre, seigneur de Montrognon (1400), rendit de grands services contre
les routiers Anglais qui désolaient l’Auvergne. Il mourut en 1426, laissant
de Jeanne de la Tour d'Auvergne, sa première femme: Jeanne, Dauphine
d'Auvergne, dame de Montrognon, mariée, en 1426, à Louis 1er de Bourbon, dit
le Bon, comte de Montpensier. Elle mourut à Ardes, en 1436. Son époux était
fils de Jean de Bourbon et de Marie de Berry. Il décéda en i486 et fut
enterré à Aigueperse, dans la chapelle qu'il avait fondée. Jeanne ne laissa
pas d'enfants.
Son époux se remaria à Gabrielle de la Tour d'Auvergne, dont il eut: Gilbert
de Bourbon, comte de Clermont et de Montpensier, Dauphin d'Auvergne,
seigneur de Montrognon (1486), vice-roi de Naples, mort à Pouzolles en 1496.
Il avait épousé Claire de Gonzague, dont il eut Charles III, qui suit:
Charles III de Bourbon, comte de Clermont et de Montpensier, Dauphin
d'Auvergne, seigneur de Montrognon etc. (1496), célèbre connétable de
France, eut, en 1627, après sa félonie, tous ses biens furent confisqués. Le
roi François 1er les réunit à la couronne, en 1531. Catherine de Médicis,
comtesse de Clermont et d'Auvergne, reine de France, acheta, par acte du 18
septembre 1559, à la couronne, la terre de Montrognon. Elle mourut en 1589
Charles de Valois, comte de Clermont et d'Auvergne (1589-1606), fut seigneur
de Montrognon en vertu du testament de Catherine de Médicis, de 1589. Il
était fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet. Il mourut en 1650.
Marguerite de Valois, comtesse de Clermont et d’Auvergne, dite reine Margot,
première femme du roi Henri II, célèbre par sa vie légère, devint dame de
Montrognon (1606) à la suite de la disgrâce de Charles de Valois, compromis
dans la conspiration du duc de Biron. Elle fut envoyée en possession des
comtés de Clermont et d'Auvergne et de la terre de Montrognon; mais elle en
fit don (10 avril 1609) au roi Louis XIII qui réunit ces terres à la
couronne. Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, devint
seigneur de Montrognon lors de l'échange du comté d'Auvergne pour les
principautés de Sédan et de Raucourt, fait par le roi Louis XIV (20 mars
1651). Le revenu de Montrognon fut porté, en 1654, à 1451 livres, 19 sous, 2
deniers. Frédéric-Maurice fut père de Godefrov-Maurice, duc de Bouillon,
comte d'Auvergne, vicomte de Turenne, seigneur de Montrognon,
lieutenant-général de l’Auvergne; et celui-ci d'Emmanuel-Théodore, comte
d’Auvergne, seigneur de Montrognon (1721), qui laissa pour fils:
Charlcs-Godcfrov duc de Bouillon, duc d'Albret, comte d'Auvergne, vicomte de
Turenne, seigneur de Montrognon (1730), lequel, par acte du 22 octobre 1764,
vendit Montrognon au suivant, moyennant 19.460 livres. L'acte reçu par
Dupré, notaire à Paris, fut ratifié, le 28 février 1788, moyennant 26.000
livres, par Godefrov-Charles-Hcnri de la Tourd'Auvergne, duc de Bouillon,
appelé à recueillir la succesion de la maison de Bouillon.
Pierre-Faron-Benoit Guerrier, chevalier, seigneur de Bezance, de Romagnat,
de Clémensat, de Prat, de Bonneval, conseiller au parlement de Paris,
premier président à la cour des aides de Clermont, prit le titre de baron de
Montrognon jusqu'à la Révolution française qui le dépouilla de cette terre.
La famille Guerrier, qui remonte à un capitoul de Toulouse, en 1522, porte
pour armes: "d'azur, à la fasse d'argent, accompagnée de 3 billet tes d'or 2
et 1". La famille Berard de Chazelles possède actuellement les ruines du
château de Montrognon qui lui proviennent de celle des Guerrier de Romagnat,
alliée a la sienne. (1)
château fort de Montrognon 63122 Ceyrat, vestiges, accès pédestre par le
chemin du Lotissement de Fontimbert qui est situé au pied de la butte de
Montrognon.
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