|
En
1255, sur le domaine appelé alors La Gagère, le grand maître templier Renaud
de Vichiers (ou de Vichy) fonde un château souvent dénommé commanderie. Le
château est saisi sous le règne de Philippe IV le Bel. Son fils, Philippe V
donne le château au seigneur de Maulmont (au Maumont) qui donnera son nom au
domaine. En 1405, Françoise de Maulmont épouse Gilbert du Puy Saint Bonnet
et il lui apporte le château. En 1452, leur fille Suzanne, le transmet à son
tour par mariage au comte Lévis Chalus. Le château est reconstruit au XVe
siècle. De la demeure d'origine il ne subsiste que les caves voûtées et
quelques fragments (dont une grande porte ornée d'un blason). Vers 1566, la
baronnie de Maulmont est rattachée à la terre de Randan. Le château passe
aux Dufort, aux Praslin puis aux Grolier. En 1821, la comtesse de Groslier
vend le domaine à Jean-Louis de Rollat-Brugheas qui le cède peu de temps
après à Adélaïde d'Orléans, sœurde Louis-Philippe. À la mort d'Adélaïde
d'Orléans (1847), le duc de Montpensier hérite de Maulmont, qu'il vend en
1857 à un banquier italien, le duc Ferrari Galliéra. En 1888, le duc de
Montpensier achète Maulmont, mais son fils le revend en 1891 à Alfred
Bailhon du Guérinet. Pour Adélaïde d'Orléans, Maulmont est destiné à devenir
une annexe du château de Randan tout proche. Pour aménager ce relais de
chasse, elle fait appel à Pierre Fontaine qui est déjà intervenu à Randan.
Le corps de logis est flanqué de deux tous crénelées et de deux ailes en
retour. L'aile sud reçoit un remploi de grandes dimensions: le portail
Renaissance de l'ancien Hôtel-Dieu Saint-Barthélémy de Clermont-Ferrand,
conservé dans un musée suite à la destruction de l'hôpital peu de temps
avant la Révolution. Les façades sont de briques roses, comme à Randan.
Alfred Bailhon du Guérinet, par l'entremise d'Honoré Vianne surélève
l'ensemble, en accentuant le caractère troubadour du bâtiment en jouant sur
des baies ogivales, en ajoutant des tourelles au sommet de l'entrée et en
couvrant les tours de poivrières.
Le château est situé cœur d'un parc paysagé de neuf hectares, aux accents
romantiques, avec ruines, bosquets et lacs. La partie ancienne avec les deux
ailes ajoutées pour Adélaïde d'Orléans forment un U irrégulier (les ailes ne
sont ni symétriques ni parallèles) prolongé par une cour et une terrasse
partiellement refermée par des ruines. La plus petite des deux ailes rejoint
un ancien bâtiment qui correspondrait aux anciennes dépendances. Les
nouvelles ailes n'ont à l'origine qu'un rez-de-chaussée (et un sous-sol pour
l'aile sud). Elles sont surélevées d'un niveau (plus des combles mansardés
pour l'aile sud). Les façades sont mises en valeur par une discrète
polychromie: les murs en briques roses avec des motifs en briques noires
(gris soutenu) et les chaînages des baies en alternance briques roses /
pierre claire. Les clefs des arcs des baies sont surmontées de petites
sculptures. Le dernier niveau des tours est souligné par lésènes, sans doute
pour suggérer des mâchicoulis. Le porche est pourvu d'un large passage en
arc brisé, fermé par une herse surmonté par une bretèche et protégé par deux
tourelles sur culot percées d'archères. Le rez-de-chaussée reçoit la salle à
manger, précédée d'une antichambre et le salon. La salle à manger reçoit des
lambris et une cheminée néo-Renaissance ainsi quedes verrières du
clermontois Émile Thibaud (1842). Ce dernier adopte deux types de verre
différents selon l'emplacement de la verrière: sur la façade d'honneur le
verre est totalement transparent, alors que côté cour c'est un verre
mousseline qui masqueles communs tout en laissant entrer la lumière. Le
salon aux boiseries néo-gothiques est probablement du à Georges Alphonse
Jacob-Desmalter. La chambre dite du roi présente un décor peint qui imite
l'intérieur d'une tente rayée. Cette évocation des campagnes militaires se
retrouve également dans les aménagements de Fontaine pour la salle du
conseil de Malmaison (1801). Une partie du mobilier du cabinet du roi, des
chaises estampillées Jacob (pour Jacob-Desmalter) sont aujourd'hui
conservées au
château de Pierrefonds.
Éléments protégés MH : le château en totalité, y compris les terrasses ; les
vestiges de la commanderie des chevaliers de Malte, de l'Hôtel-Dieu
Saint-Barthélémy de Clermont, et tous les décors intérieurs (lambris,
cheminées, ...) des salons, les salles à manger, les chambres, les cabinets
et l'escaliers : inscription par arrêté du 12 février 2002. (1)
château de Maulmont 63310 Saint-Priest-Bramefant, tel. 04 70 59 14 95, hôtel
avec 18 chambres et deux appartements. Possibilité d'évènements jusqu'à 80
personnes assises dans la magnifique salle de banquet. A environ 300 mètres
du château se trouvent trois pavillons à louer à la journée ou à la semaine.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
M. Marc Petiot pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette
page.
A voir sur cette page "châteaux
du Puy-de-Dôme" tous les châteaux recensés à ce jour
dans ce département. |
|